Un digital entrepreneur qui gère son business avec philosophie

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A peine 33 ans mais Thomas Meunier semble avoir déjà eu mille et une vies dans l’entrepreneuriat. Passionné de web, de droit et d’art, il a notamment créé Ekyo, une société gérant efficacement les droits de diffusion des contenus audiovisuels issus de l’étranger. Portrait d’un entrepreneur talentueux qui a fait des valeurs humaines la boussole de son business.

« Je suis de nature hyperactive. Ne rien faire est une angoisse (rires) ! » Lorsqu’on rencontre Thomas, la première chose qui frappe est cette énergie conjuguée à une joie de vivre débordante. Surement ces deux qualités qui l’ont amené à devenir un serial entrepreneur. Comprendre « un entrepreneur multi-casquettes » comme il aime à dire.

« Ado-entrepreneur »

A 15 ans déjà, il monte avec un ami son propre studio d’enregistrement. « Une expérience géniale dont je chéris le précieux souvenir », partage ce passionné d’art et de culture. Trois ans après en 2001, sa soif de voyage l’amène aux Etats-Unis en parallèle de ses études de droit à l’université de Bourgogne. « Là-bas, avec des amis j’ai monté l’un des premiers “Netflix“ érotique (rires). J’ai commencé à me former sur le tas aux langages du web, déclare Thomas en dégainant un sourire. La plupart du temps, j’entreprends avec des copains. C’est dans ma manière de vivre.»

De retour en France en 2002, il se lance dans le master d’entrepreneuriat proposé par l’école Novencia à Paris. Pendant cinq ans, il approfondit ses compétences en la matière. Parallèlement, il fait ce qui sera l’une de ses seules expériences en tant que salarié. Il raconte : « J’ai bossé durant deux ans chez Universal music France en tant que chef de projet numérique. Une manière d’être proche de mes deux univers, l’artistique et le web. Mais ce n’était qu’un passage. L’indépendance de l’entrepreneuriat m’appelait. »

Une période d’incubation

Diplômé en 2007, il passe un an dans l’incubateur de Novancia pour préparer le lancement d’une nouvelle société, Ekyo (« E » en référence au numérique, « Kyo » qui signifie « place centrale » en japonais). L’idée ? Proposer des solutions de diffusion et de distribution à l’attention des studios, des producteurs et détenteurs de droits travaillant dans le secteur du divertissement audiovisuel (musique, cinémas, dessins animés, jeux vidéo, etc.) Ekyo se charge de l’exploitation de leur catalogue à l’extérieur ou à l’intérieur de leur pays d’implantation. L’entrepreneur commente, les yeux pétillants : « Cette boîte que j’ai montée avec un ami talentueux, Benjamin Gigon, réunit un peu tous mes univers et compétences. La culture (notamment les mangas), le divertissement, le numérique et le web, le droit et bien-sûr l’adrénaline de l’entrepreneuriat ! »

« Chaque échec est une leçon de vie »

Face à tant d’enthousiasme, la question suivante nous parait naturelle : « Rencontrez-vous des difficultés au quotidien dans la gestion de votre boîte ? » L’entrepreneur rigole et s’exclame : « Oui, bien-sûr (rires) ! Ce n’est pas parce que j’ai l’air joyeux, que ce n’est pas difficile parfois. Vous savez, j’ai vécu des drames personnels dans ma vie. Je ne m’étalerais pas sur les détails, mais ceux-ci m’ont appris une chose. Il faut profiter de la vie à 200% car elle est précieuse. De ce point de vue, chaque échec devient bénéfique. C’est une leçon de vie. »

On comprend mieux. Le digital entrepreneur poursuit en expliquant qu’il voit l’entrepreneuriat comme un « mode vie » qui lui correspond. Il y fait beaucoup de rencontres et apprend beaucoup des autres. Bien plus qu’une activité professionnelle, « entreprendre permet de se challenger et de développer sa vie intérieure ».

Des idées plein la tête

D’ailleurs en parlant de challenge, Thomas s’en est lancé un nouveau défi il y a deux ans. Souhaitant aiguiser ses compétences en business international et en droit des affaires, il passe deux masters à distance à l’université de Cornell et d’Harvard entre 2013 et 2015. Il rebondit : « Ah oui, je suis sur d’autres projets entrepreneuriaux aussi » Lesquels ? « Ce serait trop long à expliquer (rires). En fait je travaille avec un ami, Benoit Champliaud, sur une solution de pare-feu informatique d’un nouveau genre baptisé SuperBigWall. Et puis je travaille également avec d’autres amis sur plusieurs projets audiovisuel autour de la mode, du lifestyle et des expériences de vie. En fait, je suis quelqu’un de très curieux et j’aime côtoyer plein de milieux différents », répond-t-il, avant de confier qu’il a toujours mille idées qui lui passe par la tête. A l’instar de Richard Branson, il note tout sur un carnet. Féru de littérature, il exerce aussi sa plume d’écrivain de temps à autres. Parmi toutes ses activités, on a du mal à savoir comment il arrive à s’organiser. L’air amusé, il précise : « C’est simple, je suis aussi bordélique qu’organisé (rires). Je me débrouille comme ça et cela fonctionne ».

Une philosophie entrepreneuriale au centre

Pressentant la question suivante, il marque une pause et partage sa vision de l’entrepreneuriat : « Cela représente la liberté pour moi. C’est ce que j’aime faire. Mais je conseille de vivre cette aventure à plusieurs. Cela permet d’échanger, de se remettre en question. Il faut donc bien savoir communiquer entre les parties prenantes du projet. Notamment quand il y a des choses qui nous dérangent chez nos associés. Communiquer avec transparence et éviter les non-dits me paraît essentiel. Enfin, n’oublions pas qu’entreprendre, c’est avant tout partager une aventure humaine. C’est ce qui se fait sa valeur pour moi. »

Le chemin est plus important que la finalité lui aurait répondu le sage chinois Confucius. Thomas Meunier, un entrepreneur qui n’a pas oublié de cultiver son humanité. Chapeau bas monsieur.

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