La vallée de la mort pour les startups

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La vallée de  la mort  désigne un moment que la plupart des entreprises connaissent. Elle se situe après la première augmentation de capital. Notamment, après avoir reçu les aides à la création ou encore réalisé votre première levée de fonds auprès de Business Angels. Cette vallée de la mort fait référence au désert californien. Elle porte bien ce nom car de nombreuses start-up n’y survivent pas.

Un moment particulier

Il s’agit du moment où votre entreprise n’a pas encore atteint la rentabilité et le concept n’a pas encore été « prouvé ».
Vous venez d’obtenir des fonds ou des aides sur la promesse d’une rentabilité que vous n’avez pas encore atteinte. Votre business plan vous projette dans le futur et vous avez fixé des objectifs pour atteindre la rentabilité.

La vallée de la mort peut s’avérer une période longue et difficile pour les entreprises. Notamment, lorsque vous souhaitez procéder à une deuxième levée de fonds car peu d’organismes couvrent des financements compris entre 500.000 euros et 2 millions d’euros. Elle intervient généralement entre la troisième et la cinquième année après les premiers financements (apports personnels, aides à la création, prêts d’honneur, levée de fonds auprès de business angels et premier tour de table).

Dans cette période, vous disposez d’un budget limité.. Cepednant, ce qu’il vous faudra bien comprendre, c’est qu’il faudra le dépenser stratégiquement pour ne pas vous retrouver à cours de cash avant d’avoir atteint la taille critique et ainsi de pouvoir trouver les fonds pour accélérer votre croissance. Autrement, vous pourriez très bien faire partie des futurs cadavres de start-up prometteuses qui s’amoncellent dans la vallée.

On parle alors souvent lors de cette période de preuve du concept ou du business selon l’expression de Moore. Il s’agit concrètement de la période dans laquelle vous allez à la conquête des clients. Ce ne sont pas les « earlyadopters », ces personnes qui adoptent de nouveaux usages et outils sans que vous l’ayez finalisé. Vous devez alors convaincre des clients plus traditionnels et en nombre suffisant pour prouver que votre business fonctionne et réussir votre seconde étape de financement. Parfois cette seconde étape n’est pas nécessaire notamment car votre entreprise peut générer alors suffisamment de cash pour s’autoalimenter.

Comment réussir cette traversée ?

La préparation, l’essentiel

Comme pour tout périple, la préparation est essentielle. D’abord vous devez tracer votre itinéraire avec un plan et les différentes étapes intermédiaires que vous allez rencontrer. Cette « road map » peut être représentée par votre business plan qui vous indique les différentes étapes que vous devrez franchir.
Pour arriver à finir votre périple, vous devrez atteindre les points-étapes. Ceux-ci peuvent être assimilés à vos différents objectifs dont vous devrez contrôler la réalisation. Si certains ne sont pas atteints, il vous faudra alors souvent trouver d’autres solutions et emprunter des chemins qui vous permettront de parvenir à votre objectif final.

La seconde donnée qu’il vous faudra prendre en compte est l’eau. Il vous faudra la rationner même si vous partez avec une marge. On assimile souvent celle-ci aux fonds que vous venez de recevoir. Si vous n’avez pas de réserve d’eau, peut-être vous faudra-t-il la compléter en faisant appel par exemple un fond d’amorçage. Dans tous les cas, ils devront être en quantité suffisante pour vous permettre de ne pas vous retrouver à cours de cash en pleine vallée de la mort.

Votre équipement doit évidemment être de qualité. Celui-ci est souvent comparé dans ce cadre à votre produit qui doit être fini, avec le minimum de bugs. Mais il doit surtout être prêt à la vente et  à la traversée du désert. S’il peut ne pas être parfait et n’être pas le plus joli du monde, comme votre interface de site par exemple, il doit cependant être suffisant pour que être utilisé et vendu auprès d’une clientèle plus large.

Les équipes, la force

Vous devez ensuite savoir vous entourer dans ce périple d’ équipes qui vous aideront à traverser ce désert : pisteur, négociateur …. Toutes les fonctions essentielles à votre arrivée à bon port doivent être présentes avant d’entamer votre aventure. Leur sélection est souvent déterminante dans la vallée de la mort.

S’agissant d’un périple qui est long, il est souvent déconseillé de le prendre en sprint dès le début. N’oubliez pas qu’Il s’agit le plus souvent d’un marathon et que votre endurance sera mise à l’épreuve.

Attention également aux prédateurs qui peuvent prendre l’apparence d’oasis. En effet, certains n’hésitent pas à volontairement à restreindre le cash de la première levée de fonds afin qu’une fois affaibli et arrivé à l’oasis, vous ne soyez plus en mesure de négocier correctement les conditions d’entrée pour la seconde levée de fonds complémentaires.

Des solutions pour l’équity gap

Un autre nom ?

Il s’agit de l’autre nom de la vallée de la mort. L’équity gap désigne le moment où il n’y a plus de financement possible car trop peu d’acteurs sont présents. Les Business Angels n’ont en général pas assez de fonds. De plus, les fonds d’investissement considèrent que la somme demandée est trop petite.

Quelle solution ?

Le crowfunding pourrait constituer une première solution pour vous aider à franchir ce désert. Ce nouveau mode de financement permet en effet à des particuliers d‘investir ou prêter de l’argent à des start-up. Il peut donc représenter un appel d’air pour les entreprises engagées dans le périple. Aujourd’hui les plateformes peuvent ainsi lever jusqu’à 1 million d’euros et ce sans avoir les contraintes de l’Autorité des marchés financiers pour tout appel public à l’épargne supérieur à 100.000 euros

Les fonds qui cherchent à se positionner sur les entreprises à la recherche de 500.000 à 2 millions d’euros sont exponentiels. Ce segment les intéresse particulièrement. Ces entreprises ont souvent été lancées d’ailleurs par des entrepreneurs comme Kima ventures, Jaina Capital ou encore Breega Capital, tout en vous faisant profiter de l’expérience desdits dirigeants.

La BPI.

Pour aider les startups face à la crise sanitaire du Covid-19, le gouvernement a lancé un plan d’urgence exceptionnel de près de 4 milliards d’euros.

Pour les startups, qui ne bénéficient généralement pas d’une assise financière solide étant donné leur jeunesse sur le marché, le gouvernement a décidé de leur apporter du soutien. L’Etat, accompagné de Bpifrance, a lancé un plan d’urgence de près de 4 milliards d’euros pour aider les jeunes entreprises à traverser cette période difficile.

Une enveloppe de 80 millions d’euros nommée « French Tech Bridge », financée par le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) et gérée par Bpifrance permettra de financer des bridges entre deux levées de fonds. De quoi soutenir les startups qui étaient en cours de levée de fonds ou qui en avaient prévu une dans les prochains mois. Ces financements, qui pourront aller de 100 000 euros à 5 millions d’euros, prennent la forme d’Obligations Convertibles (OC), avec un accès possible au capital, et doivent être co-financés par des investisseurs privés. Au total, avec l’effet de levier, le French Tech Bridge permettra de mobiliser 160 millions d’euros en fonds propres pour les startups françaises.

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