L’agence Bloomberg a laissé entendre ce 5 mai que le fabricant de puces souhaiterait faire interdire la distribution d’iPhone aux Etats-Unis. La marque à la pomme, qui refuse depuis janvier de lui payer ses royalties, réclamait déjà un milliard de dollars à sa consœur de la Sillicon Valley en janvier 2017. Qualcomm aurait riposté il y a deux semaines et les négociations s’enveniment.
Apple-Qualcomm : Les sœurs ennemies
La firme Qualcomm, fondée en 1985, développe des solutions SoC : System On a Chip, en français « système sur une puce ». Elle conçoit et installe notamment la gamme Snapdragon sur des millions de Smartphones et équipe par ailleurs les iPhone en modems 3G et 4G. Le dernier modèle de l’iPhone 7 présente d’ailleurs des puces 4G LTE mises au point par Intel et Qualcomm, ce qui a suscité de premiers conflits entre ces deux entreprises. Depuis qu’Apple a fait part de sa volonté de diversifier sa chaîne d’approvisionnement, elle a également cessé de verser des royalites à Qualcomm. Ces sommes servaient de compensations à la société puisque la marque à la pomme combinait ses brevets déposés à ceux de son concurrent, Intel. C’est alors que les hostilités entre Apple et le fondeur se sont ouvertes.
Chronologie du conflit californien
Il y a à peine six mois, la firme de Cupertino a décidé de ne plus payer leurs droits d’exploitation de licence à ses sous-traitants tels le chinois Foxconn ou Qualcomm. Poussés par Apple, Foxconn et autres ont donc gelé leurs paiements. Suite à cela, le fondeur californien a accusé la marque à la pomme de ne pas respecter ses engagements et refusé de lui appliquer des remises préalablement convenues. En réponse, Apple a attaqué Qualcomm en justice et lui réclame un milliard de dollars pour surfacturation. La firme continue d’accuser son fournisseur d’abus de position dominante et aurait donc cessé de lui verser ses royalties il y a deux semaines. Qualcomm riposterait donc en demandant un retrait des iPhone aux États-Unis, action rendue publique par l’agence Bloomberg il y a quelques jours. Le conflit, qui prend de l’ampleur, pourrait avoir de lourdes conséquences sur les deux entreprises.
Les entreprises retiennent leur souffle devant la justice
Une telle affaire pourrait coûter cher aux deux parties : Qualcomm prévoit déjà une baisse de son chiffre d’affaires du troisième trimestre, qu’elle estime à un quart de ses revenus provenants de l’exploitation de licence. Avec ce procès, Apple ouvre également la porte à Samsung et Foxconn, qui traitent avec le même fondeur. De son côté, la marque à la pomme refuse de l’admettre, mais elle risquerait gros. Qualcomm serait prêt à saisir l’ITC (International Trade Comission, ndlr), célèbre pour sa capacité à interdire l’importation de certains produits aux États-Unis plus rapidement que la justice américaine. Ce pays demeure le plus important marché de la firme, qui y réalise 40% de ses ventes, et son PDG, Tim Cook, se montre assez serein quant à ces menaces : « Nous croyons fermement être dans notre bon droit, et je suis sûr qu’ils pensent l’être. C’est à cela que servent les tribunaux. Et nous en resterons là. »