Interview de Jérôme Blanchon, un entrepreneur qui ne ménage pas ses efforts, définit sa stratégie en citant Vidal Sasson : “le seul endroit où le succès arrive avant le travail… c’est dans le dictionnaire ! »
Quel est votre parcours (estudiantin, professionnel et personnel) avant la création de votre entreprise ?
J’ai fait mes études à l’ISG dont je suis sorti major en 1981 puis au CNAM en 85 (TFCE). Je me suis lancé dans un parcours professionnel atypique. En 1981, je suis chef de produit chez Célair (filiale du groupe CITN) mais en 1983 : je donne ma démission et rachète Célair avec un associé. En 1986, je démissionne et je revends mes parts et deviens Directeur MKG/Ventes du groupe Reprotechnique (400 personnes). 1987, je crée Golf First (événements golfiques) dont je suis co-gérant. Dès 1989, je crée Overdrive (département Com’ Opérationnelle). En 1993, je suis PDG-Fondateur de Overdrive et vends Golf First. En 2009, je vends Overdrive au groupe Initiatives et Développements dont je prends la DG de la filiale conseil, LoyalTouch, 1er groupe de fidélisation européen. Puis en 2011, c’est la faillite frauduleuse du groupe I & D. Alors je crée Bizdev Conseil.
Quand avez-vous créé votre propre entreprise ? Dans quel secteur ? Et surtout, pourquoi (anecdote, déclic) ?
J’en ai créé dix ! Dans le vin (Les nouveaux Sommeliers et vinsurvin), le conseil (Overdrive et Bizdev Conseil), la conduite de changement (B&B Partners Consulting), l’événement (Golf First), l’attente téléphonique (Studio Ne Quittez Pas), l’art (St’art), l’industrie (Célair)… entre 1981 et 2009. La raison ? J’aime bien agir immédiatement et pour cela, il faut être patron !
Pouvez-vous me donner les chiffres de votre entreprise (date de création, nombre de salariés, chiffre d’affaires…) ?
Bizdev a un chiffre d’affaires peu élevé à l’heure actuelle car je ne m’en suis pas occupé pendant 4 ans, étant mobilisé sur d’autres projets. Je relance l’activité depuis à peine un an donc les chiffres ne sont pas très significatifs mais l’agence existe depuis 2012 et j’en suis pour l’instant le seul employé.
Que représente l’entrepreneuriat pour vous ?
Un mode de vie ! J’ai été professeur de création d’entreprise à l’ISG pendant 4 ans (élu meilleur prof de l’année), j’ai toujours créé des petites structures (une par idée, toujours !) et j’ai été salarié, malheureux pendant un an (Groupe Reprotechnique) et enchanté pendant 18 mois (LoyalTouch). L’entrepreneuriat n’est donc pas une fin en soi, c’est le management qui en est une.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ? Et inversement, les principales satisfactions ?
Les difficultés : La solitude, bien sûr ! Il est indispensable d’échanger avec d’autres pour éviter deux écueils : devenir idiot et prendre de mauvaises décisions (les deux sont liés…) mais aussi la gestion du temps : il est très compliqué de gérer le temps consacré à produire, développer, réfléchir, s’occuper de soi et des siens, dormir… mais surtout les finances : gérer en bon père de famille est un oxymore !
Les satisfactions : Faire vivre une équipe… c’est fantastique ! Avoir du personnel et se dire que c’est grâce à vous qu’une dizaine de personnes gagnent leur vie, envisagent l’avenir sereinement et sont contentes de venir au travail. Gagner des budgets difficiles… aussi ! Transformer un projet en réalité… aussi !
Comment vous
êtes-vous financé ?
Par moi-même. Le conseil n’a pas besoin de beaucoup de fonds.
Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?
Je n’ai qu’une vie, et elle est les deux, je ne les ai jamais dissociées : je suis marié et j’ai, trois enfants (23, 21 et 21 ans) ! Femme et enfants ont vécu avec moi les joies (à fond !) et les peines (minimisées autant que possible) de l’entrepreneuriat. On gagnait de l’argent, on dînait chez Dab, on n’en gagnait pas, on ne partait pas en vacances et on mangeait des pâtes… Jusqu’à ce qu’on en gagne ! Et globalement, on a bien vécu.
Mais je suis aussi musicien (piano, guitare et un peu saxo) et je m’adonne au sport : ski, tennis, cheval, jogging et surtout golf (champion de France Senior, hcp : 1).
Avez-vous une anecdote à partager ?
J’en ai mille ! Mais la plus belle, c’est le jour où j’ai présenté un projet qui représentait un an de CA à Samsung. Au moment de la présentation de la créa, le client a éclaté de rire (notre propal était un peu culotée) et m’a dit “Vous m’avez fait rire… vous avez gagné !“ et moi, j’ai pleuré ! Quel imbécile !
Quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur qui se lance pour réussir ?
Vidal Sasson disait : “le seul endroit où le succès arrive avant le travail… c’est dans le dictionnaire !“ Je partage à mille pour cent ce point de vue.
De foncer. Il faut réfléchir, bien évidemment, avant de se lancer mais je ne connais personne qui, après une longue réflexion, se soit lancé. Si c’était à refaire, je ne suis pas sûr que j’irais… !
Quelles sont les perspectives d’avenir pour votre entreprise ? Pensez-vous vous développer à l’international ? Pensez-vous à effectuer des levées de fonds ?
Rien de tout ça ! Je veux gagner 5-6 clients avec lesquels je vais établir une vraie relation de conseil et d’accompagnement dans leur stratégie commerciale et de communication et auprès desquels je m’investirai pour avoir une vraie réussite !
Aujourd’hui, comment faites-vous pour développer votre réseau ?
Je m’y prends mal… Je suis un mauvais chasseur et pourtant un excellent commercial. J’utilise donc un peu mon réseau perso, je “fais“ du LinkedIn, du mailing… Idéalement, il faudrait que je trouve, soit un prestataire qui me prendrait des rendez-vous et je me charge du reste, soit des apporteurs d’affaires et, ne le dites à personne, mais c’est un peu pour ça que j’ai rejoint le Club Dynamique ! Je fais aussi intervenir des prospecteurs.