Et si vous mettiez du bonheur dans votre entreprise ?

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Aujourd’hui, après des mois de confinement, de nouvelles délétères tout azimut, les entreprises sont conscientes que le bien-être des salariés est une priorité. Chaque dirigeant essaie d’y répondre. Mais comment faire quand on a tant de responsabilités pour s’y pencher et mettre du bonheur dans votre entreprise.

Tous droits venus des États-Unis, les « Chief Happiness Officier », CHO, s’installent peu à peu dans les firmes modernes de l’Hexagone. Leur rôle consiste à faire en sorte que l’entreprise soit plus humaine et agréable à vivre pour les salariés. La fonction de conseiller chargé de rendre le sourire à une entreprise rencontre un succès croissant en ces temps économiques moroses.

Chargé du bonheur de l’entreprise, toute une histoire !

Le « Chief Happiness Officer », CHO, a pour mission de rendre une entreprise plus agréable à vivre. Rattachés directement aux services de ressources humaines, ces cadres sont considérés comme « acteurs du bonheur en entreprise ». Aussi appelé M.Bonheur, ce membre de l’équipe a pour but de créer des conditions de travail propices au bien-être des salariés et à les rendre heureux du mieux qu’il peut. Ce poste a vu le jour à la suite d’une idée de Chade Meng Tan, le 107è salarié engagé par Google. Celui-ci se reconvertit dans les ressources humaines de la firme et décide de se concentrer sur le bien-être de ses employés. Il invente pour ce faire la fonction de « Jolly Good Fellow » (super bon gars en français, ndlr) et se consacre à rendre la vie dans la société plus sympathique. Aujourd’hui milliardaire et enseignant de méditation, son idée rencontre un franc succès.

Pourquoi rendre vos salariés heureux ?

Pourquoi engager un CHO ? Tout simplement parce que le bien-être représente l’un des premiers facteurs de performance, individuelle comme collective, dans une société. Après tout, c’est vrai : vous êtes là pour travailler, non pour plaisanter ! Sauf que de nombreuses recherches menées notamment par le MIT ou encore l’université d’Harvard mettent en avant le lien entre bonheur des salariés et productivité. Selon leurs résultats, un employé heureux serait « six fois moins absent, deux fois moins malade et jusqu’à neuf fois plus loyal ». L’objectif du CHO se révèle compliqué à mettre en place : il doit établir et instaurer une culture de travail positive dans la firme, créer du lien et renforcer les relations.

Ses missions s’avèrent complexes et M.Bonheur veille à ce qu’aucune mauvaise onde ne vienne perturber le travail des salariés. Il peut intervenir directement au niveau du personnel, modifier les outils de communication, se charger des entretiens de motivation ou encore assurer un service de coaching. Polyvalent, le CHO ne laisse aucun détail au hasard et peut aussi organiser des événements pour rapprocher les membres de l’équipe, qu’il s’agisse de soirées, de jeux ou même de simples discussions devant la machine à café ! Cette pratique se révèle très efficace et prend de l’ampleur.

Plusieurs entreprises déjà converties

Importée des États-Unis, cette tendance semble convaincre un nombre croissant d’entreprises françaises. A titre d’exemple, le site de petites annonces Qapa a vu ses offres de CHO augmenter de 967% entre 2014 et 2016 ! Si le premier chargé du bonheur des salariés a fait son apparition au sein de l’entreprise Google, le concept a séduit d’autres entreprises comme McDonald’s et conquiert aujourd’hui d’autres grandes firmes telles quel les laboratoires Boiron. En revenant du Club Med, son PDG Christian Boiron a ainsi eu la ferme intention de veiller au bien-être de ses salariés et a décidé d’engager un M.Bonheur pour s’en occuper. Les start-up Just Ead France (AlloRest ou encore Payname ont également embauché un responsable du bonheur des employés. Ceux-ci, présents sur tous les fronts, se doivent tout d’abord d’arborer un grand sourire en toutes circonstances.

Quelles missions du CHO ?

Nathalie Forestier, responsable du bonheur des salariés de Just Ead France (Allo Resto), indique ainsi que son premier objectif consiste à faire en sorte que tous les salariés arrivent au travail avec le sourire. Pour cela, elle confie que la clé réside dans la construction d’une culture d’entreprise et d’un climat positif. Elle souligne d’ailleurs la polyvalence de son poste, le CHO se doit en effet de motiver mais aussi rassurer les employés, de casser leur routine et de leur donner envie de venir travailler. Embellir les locaux, organiser des événements, des séminaires, tous ces petits gestes contribuent à la motivation des employés.

Un coach sportif se rend également dans l’entreprise une fois par semaine, un professeur de yoga passe tous les mois et la firme offre un déjeuner mensuel à ses salariés. Ces initiatives combinées rendent les salariés plus heureux et efficaces, selon la responsable du bonheur. Elle souligne également l’importance que la personne en charge demeure quelqu’un de fondamentalement positif et optimiste doté d’un grand sens de l’écoute.

Quels critères pour embaucher son CHO ?

Le responsable du bonheur en entreprise doit forcément présenter des qualités de communication. Pour motiver tout le monde, le CHO doit se révéler créatif, abordable et disponible. Un naturel enthousiaste et énergique demeure indispensable et un parcours en communication ou ressources humaines constitue une bonne base. Sophie Magnillat, CHO au siège des laboratoires Boiron depuis 2015, indique qu’elle avait un parcours commercial et a bénéficié, à son arrivée, d’un grand soutien des deux co-maîtresses de maison. Avec 800 personnes à rendre heureuses, cette jeune femme a fort à faire mais insiste surtout sur le sourire qui doit constamment être affiché. On voit mal un responsable du bonheur malheureux…

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