Comment éviter le phénomène des « salariés zombies » ?

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Depuis quelque temps, une chose cloche… vos salariés semblent de moins en moins vivants ! Ils assurent pourtant être en bonne santé. Peut-être vous trouvez-vous entouré de « working dead » ? Dépourvus de motivation et d’envie de travailler, vos employés passent des heures au travail sans pour autant être productifs. Simple passage à vide ou bore-out ? A vous de les aider à surmonter l’épreuve

Le présentéisme, un fléau de plus en plus étendu

De nombreux salariés se rendent sur leur lieu de travail sans espérer passer une agréable journée. Ce constat se traduit par la réponse à la question comment cela va par : « Comme un lundi ». Un constat bien triste mais avéré ! Le présentéisme consiste, pour les employés, à remplir leur quota d’heures de travail alors qu’ils manquent cruellement de motivation. Plongés dans un état physique ou psychologique second, ils comptent leurs heures, restent derrière leur bureau mais se révèlent beaucoup moins productifs. 

Les zombies du travail le deviennent généralement lorsque leur équilibre de vie se voit perturbé, dans les sphères professionnelles comme privées. Ils ne peuvent alors se concentrer et travailler efficacement. Difficile de le repérer mais le présentéisme représente pourtant un réel fléau pour un nombre croissant d’entreprises : il toucherait entre 6,4% et 9,2% des salariés français. Pressenti comme un élément annonciateur d’absentéisme, il coûterait cher aux entreprises comme aux salariés, qui paient parfois un lourd tribut psychologique.

Un phénomène qui peut en cacher d’autres…

Les causes du présentéisme varient beaucoup : fatigue extrême, surinvestissement, tâches répétitives, insatisfaction au travail, démotivation ou encore une vie personnelle chaotique exacerbant les difficultés professionnelles. Souvent, le salarié pousse la porte de son entreprise par habitude plutôt que par envie. 

Plus grave qu’un simple passage à vide, un employé qui se contente de faire acte de présence reste anormalement longtemps au bureau dans le seul but de masquer son désengagement ou, pire, couve peut-être une dépression, un burn-out ou un bore-out (situation ou la santé psychologique du salarié est mise en danger car celui-ci n’a aucune tâche à accomplir et s’ennuie au travail, ndlr). Ces deux dernières situations revêtent un aspect particulier car elles impliquent la nature même du travail des salariés, qui se retrouvent avec trop ou pas assez de responsabilités. 

Quelle qu’en soit la cause, pour laquelle il faut évidemment agir pour guérir, le présentéisme constitue souvent un prélude à une période d’absentéisme plus ou moins longue. 

Les conséquences du présentéisme pour l’entreprise

Ce phénomène ne s’observe pas immédiatement. Le salarié lui-même ne se rend pas forcément compte de son état sur le moment. La première preuve qu’un membre de l’équipe se « zombifie » réside dans sa productivité : les working dead sont lents ! Ils travaillent moins et moins bien mais ne semblent pas s’en préoccuper. 

Ce type de salarié pourrait même s’avérer plus coûteux qu’un absent car il ne produit rien, ou beaucoup moins, tout en restant payé. Une entreprise de consulting a même établi un « taux de présentéisme ». Celui-ci, dépendant de chaque entreprise, se révèle quasi-systématiquement entre 1,4 et 2 fois plus coûteux que le taux d’absentéisme. Dans la majorité des cas, un salarié zombie finira de toute façon par déserter son lieu de travail pendant plus ou moins longtemps. L’absentéisme constitue la suite logique du présentéisme. Si la démotivation manifeste de quelques employés n’inquiète pas certains dirigeants, la réalité pourrait vite les rattraper !

Les salariés pas toujours en cause !

Les origines du présentéisme ne se trouvent pas toujours du côté de l’employé. Certains dirigeants « zombifient » leurs collaborateurs en leur confiant des tâches avilissantes ou inadaptées. L’un des exemples de zombie professionnel les plus célèbres est celui de Frédéric Desnard. Ce dernier attaquait en 2016 l’enseigne Interparfums, la firme qui l’employait depuis 2006. Embauché en tant que Responsable des services généraux, il aurait fait preuve d’un « dévouement total envers sa société » mais s’est vu petit à petit retirer toute ses responsabilités. Dans un contexte de licenciements massifs, Frédéric Desnard n’a jamais osé se plaindre du traitement dont il faisait l’objet : son unique mission consistait à faire les courses pour son patron. Cette histoire se finit en happy end puisqu’il s’est d’ailleurs reconverti en CHO (Chief Happiness Officer, ndlr) à la fin du procès. 

Le bore-out, au même titre que le burn-out, ne résultent pas toujours d’une vie privée instable et il demeure primordial pour tout chef d’entreprise de veiller à la bonne ambiance sur leur lieu de travail !

Détecter d’où vient le problème

Endiguer une épidémie de zombification professionnelle peut s’avérer compliqué mais pas impossible ! Le plus dur réside sans doute dans la détection du problème. Les salariés qui s’ennuient ne multiplient pas seulement les pauses-cafés mais passent plus de temps à effectuer des recherches ou des appels personnels. 

Ils se révèlent, comme évoqué plus haut, moins productifs. La productivité représente un bon indicateur mais l’attitude de la  personne, l’apathie, le manque d’enthousiasme… entrent également en ligne de compte. Un tiers des salariés européens déclareraient ne pas avoir assez de travail pour remplir leur journée au bureau, selon les études de deux cabinets de consultants.

Pour commencer, rien ne vous empêche de sonder vos salariés et de voir si leur travail leur plaît et ce qu’ils aimeraient faire dans l’avenir. N’hésitez pas à leur demander s’ils ressentent de l’ennui par exemple et comment ils pourraient voir la situation évoluer. Vous pouvez, à l’inverse, demander s’ils ne sont pas trop submergés par le travail. En dehors de la simple réunion, vous pouvez mettre en place une véritable culture d’entreprise basée sur l’innovation participative. La proposition par les salariés d’idées peut booster leur motivation. Autre possibilité : le fait de rappeler au salarié le sens de sa mission et en quoi son travail impacte directement celle-ci. Il n’est pas simplement un rouage d’une organisation mais participe activement à sa réalisation. Bref, il existe de nombreuses possibilités pour contrer l’effet « zombie »

Les solutions possibles à la zombification

On ne le répétera jamais assez, un salarié heureux est un salarié plus efficace ! De nombreuses solutions existent pour rétablir le bien-être dans une société. Le choix d’un CHO (Chief Happiness Officer), qui se charge notamment d’organiser des événements ou de mettre en place des aménagements répondant aux besoins des employés, constitue une option parmi d’autres. 

Le mode de management de l’entreprise peut aussi être totalement remis à neuf : un management à la cool, aussi appelé bienveillant, se base sur la confiance. Il confère aux salariés une plus grande liberté dans leurs mouvements et leur permet de relâcher la pression qui pèse sur eux. 

Sortir le grand jeu fait toujours plaisir mais une simple sortie, un compliment ou de petites attentions peuvent suffire à relancer la motivation des salariés. L’organisation d’un déjeuner d’entreprise ou d’un séminaire dans un endroit insolite peut rapprocher les membres d’une équipe et renforcer l’esprit et la culture d’entreprise, qui constituent l’une des bases de la motivation des salariés.

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