Camaïeu : bad buzz sur les violences faites aux femmes ?

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Force est de constater qu’une même campagne peut avoir des succès différents selon les réseaux sociaux utilisés pour diffuser l’information. Camaïeu vient d’en faire l’expérience avec sa nouvelle campagne qui n’a pas rencontré le même succès sur Twitter, Instagram ou LinkedIn.

Un engagement de l’entreprise

Ce n’est pas la première fois que l’entreprise communique sur le sujet. Engagée depuis déjà cinq ans dans la lutte contre les violences faites aux femmes, l’entreprise signe une nouvelle campagne de Buzzman après celle d’octobre 2021 qui avait rencontré un succès quasi unanime. Cette première montrait des femmes dans des rôles professionnels comme pompier, sage-femme ou encore garagiste, pour ne citer qu’eux. Pour cette nouvelle campagne, si certains ont salué l’initiative sur certains réseaux sociaux, d’autres l’ont particulièrement mal accueillie. Une situation qui rappelle qu’un même message peut rencontrer un succès différent suivant le public et que certains sujets sont particulièrement sensibles.

Le principe de la campagne

Le principe de la campagne était simple : maquiller les modèles avec des visuels montrant des femmes avec un œil au beurre noir, une lèvre fendue ou encore diverses ecchymoses sur le site e-commerce de l’enseigne. Cette campagne, qui était présente entre deux clichés classiques, interpelait clairement. Si on ne peut que saluer l’initiative dans sa volonté de sensibiliser, son exécution a été accueillie de manière contrastée selon les internautes.
En l’occurrence, l’entreprise avait changé, dans certaines fiches produits, le prix par le numéro d’écoute et d’orientation 3919. Ce numéro destiné aux victimes (ou témoins) de violences permet de reverser une somme à l’association Solidarité Femmes Accueil (Solfa), qui se charge d’accompagner les femmes notamment victimes de violences ou en situation de précarité.

Les fondements de la critique

La première critique vient d’abord du fait que la cible du message n’est peut-être pas la bonne puisque ce sont les hommes qui auraient dû être les destinataires du message comme le montre la réaction de l’association de lutte contre le sexisme Les Lionnes « C’est plutôt les hommes que vous devriez choquer et mettre face à leur responsabilité » ou encore sur Twitter « Vous entretenez le cliché de la femme battue » avec pour seconde critique que les violences demeurent souvent invisibles. Autre critique moins répandue mais que l’on pouvait voir sur la toile : celle d’une forme de « glamourisation » des violences.

La réaction de l’enseigne

L’entreprise s’est rapidement défendue de sa campagne par l’intermédiaire du Parisien et de sa directrice de la marque Véronique Bacquet : « Ce n’est pas nous qui faisons notre publicité, c’est nous qui voulons faire la publicité du 3919 ». Pour répondre à la critique, celle-ci rappelle que l’audience de l’enseigne reste essentiellement féminine et qu’il aurait été difficile de s’adresser à une clientèle masculine qui ne constitue pas son audience « Des gens nous ont dit qu’il fallait viser les hommes, mais notre audience est féminine : on se doit de les informer de ce numéro de téléphone ». Quant à la critique sur la diversité des violences, la directrice de marque a également souhaité y répondre : « Oui, il y a des violences psychologiques, sexuelles, économiques, administratives… Mais elles sont difficiles à montrer. »


Des résultats tout de même présents

Malgré la critique dont chacun pourra se faire son idée, notons que l’objectif de cette campagne était de sensibiliser au numéro 3919 et que l’enseigne met en place d’autres moyens comme la présence sur les tickets de caisse du numéro ou encore l’arrondi en caisse au profit de l’association ainsi que le souligne Véronique Bacquet. « Camaïeu est l’enseigne de prêt-à-porter féminin préférée des Françaises donc ça représente des millions de clientes qui peuvent voir le numéro 3919 sur les t-shirts des vendeuses dans nos 500 points de vente et sur tous les tickets de caisse ». Autre résultat présent, la marque affirme avoir récolté 500 000 euros pour l’association Solfa. 

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