Le salariat est-il en train de disparaître

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Un phénomène largement répandu aux Etats-Unis gagne le continent européen et particulièrement la France : « l’émancipation » de la classe salariale. Aujourd’hui, outre-Atlantique, 1 actif sur 4 est indépendant ! Ce phénomène largement répandu aux Etats-Unis a gagné le continent européen et particulièrement la France : Pour ceux qui le sont déjà, 80 % d’entre eux souhaitent le rester. Qu’en est-il dans ce moment exceptionnel qu’est la pandémie.

Selon le sondage OpinionWay  réalisé du 12 au 15 mai dans le cadre de l’Observatoire de l’autoentrepreneuriat de l’Union des Auto-entrepreneurs avec le soutien de la Fondation Le Rochles Mousquetaires 80% des auto-entrepreneurs affirment vouloir poursuivre leur activité. Pourtant les Auto-Entrepreneurs ont sans doute été ceux qui ont été le plus chamboulés par le confinement : 83 % ont été contraints d’arrêter toute activité mais cependant 80% affirment vouloir reprendre très rapidement leur activité et seulement 7% envisagent de ne pas continuer dans cette voie de l’indépendance après ce confinement. 

Pourquoi un tel engouement ?

Bien qu’un changement d’une telle ampleur résulte de facteurs multiples, nous pouvons mettre en évidence 2 grandes raisons :

– Du point de vue de l’entreprise, un salarié coûte cher. Elle porte le poids des charges sociales et salariales, en sus des impôts divers. Par exemple, pour un employé ayant un salaire de 1 250 euros net, l’entreprise déboursera environ le double.
Sans compter que les aspects juridiques des contrats de travail et leur application deviennent de plus en plus complexe.

– Du point de vue du salarié, le calcul est simple : plus le temps passe, plus il perd en pouvoir d’achat et en avantages. À la base, le système du salariat reposait sur une répartition des revenus assortie de droits et protections sociales. Mais ces réalités reculent à vue d’œil. Pourquoi conserver une situation qui propose les mêmes contraintes pour moins d’avantages ?

Le salariat a connu un âge d’or, particulièrement durant les « 30 glorieuses », où la population active est passée de 50 % à 95% de salariés. Mais aujourd’hui, le processus s’inverse de manière très claire.
Il est estimé qu’en 2020, le nombre de travailleurs indépendants pourrait dépasser celui des salariés, d’autant plus que la crise va mettre en péril de nombreux emplois.

Les nouvelles opportunités du marché de l’emploi

En réponse à ce nouvel élan et aux réalités des contraintes économiques des entreprises, de nouvelles formes de pratiques professionnelles voient le jour.

Le freelancing

À la base, le système du salariat reposait sur une répartition des revenus assortie de droits et protections sociales. » : voilà une grande question dont la réponse est le freelancing.
L’erreur serait vite venue de penser que ces « jobs » sont une façon d’arrondir ses fins de mois.
Il n’est pas rare d’entendre le témoignage de personnes qui écrivent, qui assurent la réception téléphonique ou de courrier pour le compte d’entreprises. Elles peuvent gagner jusqu’à 2 fois le SMIC.

L’externalisation

Du point de vue des entreprises, « pourquoi payer un salarié 1250 euros net par mois et dépenser autant voire plus en charges salariales, alors qu’elles peuvent cibler leur besoin et sous-traiter ? »
L’émergence des auto-entreprises renforce cette réalité.
D’anciens salariés qui veulent plus d’autonomie créent leur auto-entreprise, et les grosses entreprises veulent s’épargner la fiscalisation d’un salaire et ont recours à ces nouvelles formules. D’autant plus que l’auto-entrepreneur n’est pas soumis à la TVA et peut proposer des tarifs avantageux.

L’emploi de stagiaire

Un stagiaire est, depuis toujours, une ressource intéressante et peu onéreuse, voir avantageuse pour une entreprise.
Même ce principe connaît une évolution : les stagiaires sont de plus en plus qualifiés. Un apprenti ou étudiant en dernière année d’un BTS ou d’une licence Pro, a déjà un savoir-faire exploitable. Mais il ne coûtera guère très cher à une entreprise qui pourra même en engager plusieurs… Au détriment de l’embauche d’un ou plusieurs salariés ayant 6 mois de plus et le diplôme en poche.

L’économie de partage

Employer des bureaux inutilisés et les partager entre plusieurs entreprises… De même pour les engins de chantiers… C’est un moindre coût, puisque partagé. Un apprenti ou étudiant en dernière année d’un BTS ou d’une licence Pro, a déjà un savoir-faire exploitable. Une entreprise A qui aurait une diminution de travail pourrait proposer l’un de ses salariés à un entreprise B qui, elle, aurait des besoins ponctuels. Ce principe existe déjà aux USA. Se partager les charges salariales ou encore rentabiliser le salarié en le rendant disponible est une idée qui fait son chemin.

En définitive…

D’un côté, nous observons des entreprises qui tentent de réduire leurs charges. De l’autre côté, nous constatons la réalité de salariés ou futurs ex-salariés qui souhaitent plus d’indépendance et des solutions pour profiter d’un pouvoir d’achat au prorata de leur implication professionnelle : « travailler pour vivre et non vivre pour travailler ». Le contexte socio-juridique permet des alternatives au salariat, brèches largement sollicitées.

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