L’uberisation est-elle une opportunité ?

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Phénomène macroéconomique majeur, l’uberisation marque un changement accéléré des rapports de force dans certains secteurs grâce à la numérisation de l’économie. Ce néologisme tiré de la célèbre startup américaine Uber fait désormais référence à une transformation économique marquée par l’esprit communautaire, l’innovation et l’indépendance. Mais l’uberisation est-elle une opportunité ?

L’uberisation c’est quoi ?

L’uberisation est réputée proposer une solution alternative à l’offre classique. A l’image d’Uber qui, mettant en relation conducteurs particuliers et usagers du transport, contourne les taxis. Elle raccourcit ou contourne les circuits de distribution classiques en utilisant l’esprit communautaire du Net à des fins économiques. Suite logique de la numérisation de la société, elle entend augmenter le pouvoir d’achat du consommateur en proposant un service de proximité à très faible coût. A l’image de ce qui se passe en France avec les taxis, ce modèle économique est perçu comme une menace par les acteurs de l’économie traditionnelle qui observent la progression du phénomène de secteur en secteur : l’hôtellerie avec Airbnb, la vente avec Amazon ou l’immobilier avec Ommi. L’uberisation s’appuie sur des ressources digitales disponibles pour tous et partout grâce aux outils de connexion mobile.

Plus qu’une opportunité, un virage à négocier !

Comme tout changement, ce nouveau modèle inquiète et plus particulièrement en France où la société semble malheureusement rétive à toute évolution. Le choix de ce néologisme est emblématique de cette crainte ! Uber est définitivement attaché à un conflit extrêmement dur avec les taxis qui depuis que l’automobile existe incarnent un modèle classique et régulé par l’Etat du secteur du transport. L’uberisation n’est, ni plus ni moins, que la progression continue de l’offre numérique née d’une révolution technique qu’il nous faudra bien admettre et intégrer. Cette évolution offre pourtant de nombreuses opportunités pour relancer la croissance ! Il s’agit d’encourager la création et le développement des start-ups françaises plutôt que se renfermer une fois de plus dans un réflexe de rejet qui laissera aux autres la possibilité de s’imposer. La France a tous les talents pour négocier correctement ce virage économique inéluctable, il serait aberrant qu’elle en soit empêchée par le conflit entre les deux offres de services, classiques et numériques.

Vent debout contre l’uberisation ?

Cette évolution économique trouve devant elle tous les habituels caciques de l’ordre établi. Plutôt que voir les potentialités offertes par ces circuits directs, en termes de pouvoir d’achat ou de création d’emplois et de valeur ajoutée, syndicats et corporatismes n’y voient que les risques apportés par cette concurrence qu’ils n’avaient pas anticipés. On brandit la peur de l’uberisation comme en son temps celle de la mondialisation !

Comme la plupart des virages économiques, l’uberisation découle de l’évolution technologique. Vouloir la rejeter en bloc est illusoire et contreproductif. Il reviendra à l’Etat dans les prochains moins de lui trouver un cadre juridique pour le moment encore flou et aux acteurs de l’économie classique de s’adapter et pourquoi pas de contrer les acteurs numériques sur leur propre terrain. Un challenge qui dans certains secteurs tiendra de la survie. Dans une situation économique difficile, le consommateur ira toujours au plus simple et au moins cher ! Surtout lorsque la qualité du service est au rendez-vous. Plus qu’une opportunité, une obligation !

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