Étudiant et entrepreneur : comment concilier les deux ?

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Les incubateurs, les pépinières… en une décennie se sont multipliés en même temps que s’est institué le statut de la microentreprise offrant des conditions pour créer son entreprise particulièrement intéressantes. Nombre de jeunes entrepreneurs grâce à ce statut d’étudiant-entrepreneur ont fait émerger des entreprises qui sont devenues de véritables success story. Concilier les deux est un challenge mais être entrepreneur n’est-ce pas toujours se lancer des défis ?

Le monde de l’entreprise, abordé au sein de tous les cursus d’études, donne envie à beaucoup d’étudiants qui n’attendent pas toujours la fin de leur formation pour débuter dans l’entrepreneuriat. Le défi est de taille et pour sécuriser leurs projets, le gouvernement a mis en place, depuis fin 2014, le statut national d’étudiant-entrepreneur. Les détails.

A qui s’adresse ce statut ?

Vous êtes étudiant (ou jeune diplômé) âgé de moins de 28 ans avec, au minimum, en votre possession le baccalauréat ou le niveau d’équivalence et souhaitez monter un projet de qualité, alors le statut national d’étudiant-entrepreneur est fait pour vous. Votre projet devra être évalué par le comité d’engagement du PEPITE (Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat, ndlr). Ces pépites, au nombre de 31 sur le territoire français, ont pour principale mission la formation et l’accompagnement de ces jeunes entrepreneurs à travers un « apprentissage par l’action ». Autrement dit, par l’accès à des ressources numériques, par un accompagnement par des enseignants et professionnels qui implique l’accès à un large réseau, ou encore par des coachings de création de projets par équipes. 

Un statut qui possède plusieurs avantages

De nombreux avantages sont à la disposition des étudiants dans le but de les aider à développer au mieux leurs projets. L’une des priorités en tant qu’étudiant-entrepreneur demeure néanmoins de bien gérer son temps entre ses études et son projet entrepreneurial. Pour s’organiser au mieux, le statut permet de bénéficier d’un aménagement des études. De quoi permettre à l’étudiant de travailler sur son projet au lieu d’effectuer un stage ou un projet de fin d’études, mais aussi de crédits ECTS. Un système assez avantageux lorsqu’on sait qu’il est parfois difficile de libérer des heures de son emploi du temps pour se consacrer à un tel projet.

D’après la Ruche (blog sur l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes, ndlr) qui a récolté le témoignage de Vincent, Clément et Valentin, étudiants à l’INSA, qui ont récemment lancés leur start-up Elpaco (un service de co-transport entre particuliers, ndlr), ces derniers ont bénéficié d’un aménagement d’emploi du temps. Un avantage qui leur a permis de communiquer sur les services proposés par leur start-up et d’intégrer les nouvelles fonctionnalités au fur et à mesure de leur développement.   

Si vous êtes jeune diplômé, vous avez également droit à la prolongation des avantages étudiant (couverture sociale, restauration, transports…). Un atout lorsqu’on débute dans l’univers professionnel. Ce statut, une fois vos études terminées, vous permet aussi d’accéder au D2E (Diplôme d’Établissement Étudiant Entrepreneur) dédié à l’entrepreneuriat. Un élément à valoriser dans votre parcours professionnel et qui vous crédibilisera davantage.
Enfin, le statut d’étudiant-entrepreneur vous forme, avant tout, aux basiques de l’entrepreneuriat afin de vous donner les clés pour réussir au mieux vos projets. Convaincre des clients, savoir manager… Apprendre et créer sous l’œil attentif de vos tuteurs qui vous apporteront conseils et réponses à vos interrogations, c’est là l’engagement que prend ce statut auprès des étudiants.

Un investissement considérable à prévoir…

Malgré le statut et les dispositifs mis en place par l’État, l’entrepreneuriat reste un domaine difficile qui nécessite beaucoup de temps et d’énergie. Plusieurs obstacles se dressent devant ces étudiants-entrepreneurs, dont la gestion du temps et du stress, malgré l’aménagement des études, reste un point délicat. Réussir ses révisions et ses examens tout en atteignant les objectifs prescrits par son projet demeure un lourd engagement à tenir. Être jeune pose aussi le problème de l’expérience. L’écart entre le milieu universitaire et celui entrepreneurial peut se faire ressentir. Manque d’expérience rime d’ailleurs souvent avec manque de contacts professionnels pourtant essentiels lorsqu’on crée son entreprise. Disposer d’un solide carnet d’adresses demande beaucoup de temps et de persévérance.

Se pose également le problème de la précarité, malgré les aides proposées par l’État, l’étudiant n’est parfois pas en mesure de faire face aux frais que nécessitent son projet ainsi qu’aux contraintes liées au monde du travail (clients, partenaires, échéances etc…). C’est ce que nous confirme Martin, étudiant-entrepreneur, comme le rapporte le site du gouvernement : « C’est un peu les montagnes russes. Un matin, on gagne un client. Le lendemain, un investisseur potentiel ne nous répond plus. Ça marche par phases. »

Une conciliation prometteuse

Le bilan de ce pari est, finalement, qu’il est, certes, risqué du point de vue de sa réussite mais pas de celui de l’expérience : devenir un étudiant-entrepreneur, même si le projet n’atteint pas son but premier, reste une expérience enrichissante qui apporte maturité et autonomie, des qualités fortement appréciées dans les entreprises.

D’après le site des Échos, le nombre d’étudiants ayant obtenu le statut (soit 1 457 personnes sur les 2,4 millions d’étudiants en France) a doublé lors de l’année scolaire 2015-2016 par rapport à l’année précédente, ce qui annonce un concept prometteur mais qui reste pourtant assez méconnu et inexploité, quand on sait que près de 39 % des étudiants sont non-informés de son existence.

 Selon une étude réalisée  par l’entrepreneur et directeur académique à HEC Albert Meige et les inspecteurs généraux de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche Christelle Girard et Philippe Perrey sur l’impact de ce statut. Selon eux, le statut d’Étudiant-Entrepreneur est loin d’être un statut qui se développe rapidement. Le nombre de jeunes concernés  est encore très faible – 3.700 jeunes en 2018, contre 2.680 en 2017. Au total, en cinq ans, un peu plus de 8.000 étudiants et de jeunes diplômés en ont bénéficié. Or, il y a 2.700.000 étudiants en France. La marge est encore grande.

L’entrepreneuriat ouvre ses portes aux jeunes étudiants ou diplômés, alors, munissez-vous de vos meilleures idées et de la motivation nécessaire pour tenter votre chance et réaliser vos projets !

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