Qu’est ce que la Silver Economie ?

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La Silver économie, ou comment transformer une problématique sociale en atout économique est le nom d’une filière de l’économie lancée en France en 2013 par le gouvernement qui représente 92 milliards d’euros. Appelée également marché des Seniors, elle concerne l’ensemble des produits et services destinés aux personnes âgées de plus de 60 ans. Plus officiellement, « Il s’agit de tous les produits et services qui devraient permettre d’améliorer l’espérance de vie sans incapacité ou d’aider au quotidien les personnes âgées dépendantes et leurs aidants naturels ».

Quelques chiffres clés de la Silver économie

  • Les plus de 60 ans seront 20 millions en France en 2030 ;
  • La Silver économie pourrait entraîner 300 000 créations d’emplois nettes d’ici 2020 ;
  • Le marché de la Silver économie devrait représenter plus de 130 milliards d’euros en France en 2020.
    Quel est l’objectif du contrat filière signé en 2013 ?

Le ministère de l’Economie et des Finances et le ministère des Affaires sociales et de la Santé ont signé en 2013 un contrat de filière pour la Silver économie. Son objectif était de structurer ce secteur en une vraie filière industrielle et créer un écosystème national et régional pour faire émerger un grand marché et favoriser l’essor de l’industrie française.

Un contrat, soutenu par des financements pour les entreprises innovantes

En 2013, un contrat de filière a été signé entre le ministère de l’Economie, le secrétariat d’Etat aux personnes âgées et à l’autonomie et de nombreux acteurs: grands comptes, PME, institutions financières, investisseurs, centres de recherche, etc. Dirigé par la direction générale des Entreprises (DGE) du ministère, ce contrat comporte six axes :

  • créer les conditions d’émergence d’un grand marché ;
  • favoriser le développement d’une offre compétitive ;
  • exporter les produits de la filière ;
  • professionnaliser les acteurs ;
  • communiquer positivement sur les seniors et le « bien vieillir » auprès du grand public et des distributeurs ;
  • susciter des innovations.

Des financements se sont mis en place pour les entreprises innovantes : fonds d’investissements spécialisés comme le fonds SISA, prêt d’honneur de la caisse des dépôts…
En ce qui concerne Bpifrance, elle soutient en fonds propres des PME de la branche, instruit des appels à projet concernant la filière et la gère pour le compte du Commissariat général à l’investissement des financements dédiés à l’amorçage des projets sélectionnés. Bpifrance a par ailleurs passé une convention avec l’écosystème francilien de la Silver économie, la Silver valley pour aider à l’accélération de l’innovation et, avec Business France, apporte un soutien financier à l’organisation de campagnes à l’export car le marché est international (900 millions de personnes âgées dans le monde en 2013 et 2 milliards en 2050).

Un nouveau contrat de filière : 29 septembre 2015

Le 29 septembre 2015, lors d’un comité de filière élargi, le Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique et la Secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’autonomie ont souhaité relancer les travaux de ce comité.

Afin de donner un tour plus opérationnel au contrat et d’impliquer davantage les acteurs économiques, le comité de filière a décidé de créer cinq groupes de travail thématiques sur les thèmes suivants : achats publics, industrie et innovation, habitat et mobilité, distribution et services financiers, services à la personne.
Ces groupes de travail ont eu toute latitude pour recenser les freins. Ils peuvent formuler des propositions susceptibles de dynamiser le marché. Leurs pilotes ont été invités à auditionner les acteurs qu’ils jugeaient les plus pertinents, à partager avec eux certains constats et à formaliser des propositions opérationnelles.
Le 20 mai 2016, lors d’un comité de filière restreint, les groupes de travail ont fait état d’une trentaine de propositions. L’évaluation de l’impact de ces propositions est actuellement en cours.

Silver économie, cet anglicisme gouvernemental, en référence à la chevelure des seniors,

Désigne toutes les entreprises agissant pour et/ou avec les personnes âgées. Création de services personnalisés, de technologies pour l’autonomie, ces biens et services seront bientôt indispensables et sont autant d’activités appelées à se développer fortement dans les prochaines années. » Une telle mobilisation autour de ce secteur est inédite.

Il en faut pas sous-estimer la capacité financière des retraités…

Car ils disposent des patrimoines les plus importants. Des dispositions légales devraient favoriser la libération de ces sommes. De plus, la solidarité nationale réalisera davantage d’économies en favorisant les solutions préventives novatrices qu’en finançant d’onéreux EPHAD.
Certains secteurs économiques bénéficient déjà de ce potentiel. Les acteurs des NTIC s’intéressent par exemple de près aux besoins en termes de télésanté et de télésurveillance. Les organisations de services aux personnes, pionnières de la filière se structurent de plus en plus. Le rôle de ces dernières reste d’ailleurs prépondérant et devra être considéré comme tel dans les années à venir. Leurs intervenants pouvant entre autre faciliter le lien entre la technologie et le client.

Puisque le propre de l’entrepreneur consiste à se projeter, voyons plutôt les thématiques qui restent à développer pour que notre société s’adapte et profite de cette opportunité.

Le design for all

Commençons avec un nouvel anglicisme, le « design for all ». L’utilisation de certains biens ou services par les seniors nécessite parfois de les rendre plus « simple ». En partant du principe que ce qui est plus simple pour une personne âgée, peut également l’être pour un actif, les innovateurs trouveront un marché bien plus large qu’attendu. Telle fut la bonne surprise de fabricants de téléphones japonais. Ces derniers avaient conçu des appareils aux touches plus maniables. La profession d’ergothérapeute pourrait donc devenir particulièrement porteuse. C’est ce qu’indique Luc BROUSSY, auteur du rapport sur l’adaptation de la société à la dépendance.
Les secteurs concernés recouvrent, entre autres, les structures pour personnes âgées, les services à la personne, l’aide à domicile, l’habitat, la communication, le transport, la sécurité, les loisirs, l’hygiène, les voyages, les mutuelles, les instituts de prévoyance et les assureurs…

Une autre raison de nous réjouir tient dans l’état de forme des seniors. En effet, non seulement nous vivons plus longtemps, mais nous vivons également en meilleure santé. Nos aînés sont donc de plus en plus autonomes et indépendants. Certains acteurs du tourisme ont déjà pris cette donnée en compte!
Lors du lancement du contrat de filière pour la Silver économie, les pouvoirs publics ont distingué trois grands groupes de personnes auxquelles se destinent ces produits et services :

  • Les seniors dits « actifs », autonomes et indépendants ;
  • les seniors dits « fragiles », avec quelques limitations ou baisses de capacités ;
  • les seniors dits « dépendants », qui ont besoin d’aide pour accomplir les actes de la vie courante.

Technologie, accompagnement, prévention, tourisme…Et vous, comment allez-vous profiter de cette SILVER ECONOMIE ?

Article par Nicolas Pastur

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