Créer son entreprise avec Zéro euro : est-ce possible ?

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Devenir chef d’entreprise même avec une idée de génie demandait un capital, des locaux ayant pignon sur rue, un carnet d’adresses bien rempli, des relations dans le monde des affaires. Aujourd’hui tous ces paramètres ont été bouleversés avec non seulement le développement des réseaux mais aussi par le changement de comportement des Français. Par ailleurs, les nouvelles réglementations et les aides pour créer une entreprise ont changé la donne.

Créer sans un sou en poche relevait de la gageure. Aujourd’hui avec la création de la microentreprise ce rêve est devenu réalité. Alors comment faire ?

Quel type de structure peut-on créer avec Zéro euro ?

Sur le plan légal, mise à part la SA, il n’y a plus de capital minimum obligatoire pour créer une société de type Microentreprise, SARL, EURL ou SAS. Quant aux entreprises individuelles aucun apport minimum n’est requis. Cependant, sur le plan des chances de pérennité de l’entreprise il en est tout autrement !

Quelle est la difficulté lorsqu’on démarre sans argent ?

Si la création en elle-même peut ne pas coûter grand-chose, l’entrepreneur doit disposer d’un minimum de fonds. En effet, ceux-ci vont lui permettre d’assurer ses engagements de vie au quotidien et payer les frais engendrés par son activité. De surcroît, la prospection commerciale prend du temps et les clients ne payent souvent que 60 jours après réalisation de la prestation. Le créateur doit donc avoir un minimum de fonds pour démarrer son activité et pour payer les premiers frais (téléphone, déplacements…).

Sans capital de départ, peut-on bénéficier d’aides ou de subventions ?

Dans le cas du dispositif NACRE par exemple, l’organisme décide d’accorder ou non ce prêt en fonction de critères d’éligibilité. Parmi ces critères d’éligibilité, le fait que l’entreprise ait une chance de survie est étudié. Et, pour survivre, l’entreprise doit avoir suffisamment d’argent !

Comment faire quand on a une idée et rien dans le porte-monnaie ?

L’entrepreneur peut s’adresser à des structures spécialisées tels que l’ADIE, à une banque qui pourra solliciter le Prêt à la Création d’Entreprise d’Oséo, ou encore contacter les plateformes d’initiatives locales. Mais, dans la plupart des cas, il faut disposer d’environ un tiers des besoins pour bénéficier de ces financements. L’important est de se faire accompagner. Le financement d’une création relève souvent d’une véritable ingénierie financière où une aide ouvre les portes vers une autre, par effet de levier. Les accompagnateurs savent bien comment faire jouer ces leviers et aboutir à un financement cohérent avec les besoins de l’entreprise.

Peut-on être crédible face aux banquiers si l’on arrive sans capitaux de départ ?

C’est difficile. Si vous n’avez pas d’argent, essayez tout de même de récolter quelques fonds grâce à la love money, l’argent du cercle familial et amical. Même si les sommes sont modestes, elles témoignent de la confiance de l’entourage vis-à-vis de votre projet. Elles représentent ainsi une réelle valeur pour les banquiers.

Y a-t-il des secteurs plus facilement abordables pour créer avec très peu d’argent ?

Les secteurs nécessitant d’importants investissements seront moins accessibles lorsque l’on a très peu d’argent que ceux qui ne nécessitent que du fonds de roulement. En revanche, si l’on souhaite lever des fonds, il vaut mieux avoir des investissements que du simple BFR à financer.

Et le financement participatif ? La solution ?

Le financement participatif (crowdfunding) est un mode de collecte de fonds, réalisé via une plateforme internet, qui propose à un ensemble de contributeurs de choisir collectivement de financer directement et de manière traçable des projets identifiés. Le financement participatif s’intéresse à toutes les sortes de projets : projets culturels, sociaux, environnementaux, innovants, numériques, etc.

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Trois types de contributions proposés aux financeurs :

– un don (donation ou reward crowdfunding).
 une prise de participation aux fonds propres de la société créée par un investissement :
en capital (rémunération sous forme de dividendes ou de plus-values réalisées lors de la cession des titres),
en obligations (rémunération sous forme d’intérêts)
o en royalties (rémunération sous forme de commissions sur le chiffre d’affaires).
 un prêt (crowdlending) :
o le prêt sans intérêt
o le prêt à intérêt sans caution ni garantie.
Pour fonctionner les plateformes prennent une commission sur le montant des sommes récoltées (5 à 12 %).Le choix de recourir à une forme de crowdfunding en particulier sera guidé par la nature de votre projet.

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