L’amorçage fait partie intégrante du lexique de l’entrepreneur. Il est au cœur de la recherche de financement de toute start-up. Un projet innovant en phase d’amorçage a besoin de financement pour se développer. Le capital d’amorçage va permettre d’assurer la location de locaux, la recherche et le développement, le prototype, les différents conseils et enfin la mise sur le marché du premier produit de la start-up. Mais à quoi cela correspond-il exactement ? Petit tour d’horizon des techniques de financement qui s’offrent à un entrepreneur pour qu’il développe sa toute jeune start-up.
Pour comprendre la problématique de l’amorçage, il faut tout d’abord éclaircir la notion correspondante de l’equity gap. L’equity gap, une expression qui peut faire peu et à juste titre ! L’equity gap correspond au trou d’air dans le financement de l’entreprise innovante. Ce trou dans la chaîne de financement de l’innovation rend ainsi difficile la phase de passage du concept à la mise à disposition des clients du produit/service.
Entrepreneurs, vous avez une idée, brillante qui plus est, vous allez tout naturellement puiser dans vos économies afin de pouvoir donner un peu de forme à votre projet. Vous allez également faire appel à votre famille, à vos amis et aux autres personnes de votre entourage afin de récolter un peu d’argent pour ce projet. Ensuite, vous essayez de faire appel à votre banque qui ne veut malheureusement pas prendre le risque de financer le complément. Pourquoi ? Pas de visibilité, trop peu de garanties, le produit ou la technologie n’est pas encore au point. Son métier est de prêter de l’argent en ayant le maximum de chance de le récupérer et, certes vous êtes très optimiste sur votre projet, mais le risque lié reste élevé.
Et après ? Quelles sont vos autres solutions ?
Il faut alors envisager d’ouvrir le capital de l’entreprise, ce qui est souvent problématique ! Le ticket d’investissement n’est pas assez élevé, la maturité du projet n’est pas assez avancée. Les fonds de capital investissement veulent réduire le risque en suivant de près les sociétés qu’ils financent. Pour cela, d’une part ils investissent des montants qui leur permettent d’amortir les frais liés à l’équipe de gestion, et d’autre part ils préfèrent les entreprises ayant déjà fait un minimum leurs preuves par un certain niveau de chiffre d’affaires.
Mais alors comment faire pour trouver ces quelques dizaines ou centaines de milliers d’euros indispensables pour proposer votre produit/service au marché ?
Mises à part les aides et financements publiques d’OSEO tels que le PCE (prêt à la création d’entreprise) ou le prêt participatif d’amorçage, et quelques innovations financières émergentes allant dans ce sens, seulement deux acteurs du financement correspondent à ce créneau et sont susceptibles de vous aider à donner naissance à votre produit/service.
Ces deux acteurs sont les Business Angels et les fonds d’amorçage.
Un conseil ?
Afin de vous donner toutes les chances de séduire ces investisseurs si rares, il est indispensable de soigner la présentation de votre projet (Business plan et autres), mais aussi votre présentation (elevator pitch, story telling, etc.). Pour cela, n’hésitez pas à vous faire conseiller et accompagner. Pour commercialiser sur un marché, il faut tout d’abord apprendre à vendre votre projet.
Les Business Angels
Des personnes physiques qui investissent une partie de leur patrimoine au capital d’entreprises à fort potentiel et qui, en plus de cela, fournissent des compétences, du temps et l’accès privilégié à leur réseau.
Ce sont majoritairement d’actuels ou d’anciens chefs d’entreprise qui se sont constitués un certain patrimoine et qui veulent revivre une aventure entrepreneuriale au travers de l’investissement au capital de start-up. Ils acceptent tout à fait la notion de risque et fournissent donc en complément du financement des conseils et l’accès à leur réseau afin d’amoindrir ce risque.
La démarche de financement peut être assez rapide en comparaison des process classiques de levée de fonds, puisque ces personnes investissent leurs propres deniers et n’ont donc aucun compte à rendre. Si le prérequis évident reste la qualité du projet, la différence se fera sur le « bon feeling » que l’investisseur providentiel, qui vous financera et vous accompagnera dans votre aventure, aura pour vous.
Pour le moment, ces Business Angels ne sont que 7 000 en France et ils investissent rarement seuls plus de 100 K euros. Cette activité se structure et un grand nombre de réseaux de Business Angels existent dorénavant. Vous pouvez découvrir ces réseaux notamment via l’association France Angels qui pourra vous mettre en relation avec ces financeurs.
Les fonds d’amorçage
Ce sont des fonds de capital-risque spécialisés dans l’amorçage et qui investissent donc dans des projets peu matures avec des tickets relativement faibles. Malheureusement, il n’existe que très peu de fonds d’amorçage. La différence fondamentale avec les Business Angels réside dans la provenance des fonds et donc l’exigence de rentabilité qui en découle.
Les fonds d’amorçage auront des exigences de rentabilité plus fortes et le processus d’investissement sera plus long. Ils sont également très axés sur les secteurs de la biotechnologie et ne financeront pas d’innovations sans brevets.
Le fonds national d’amorçage (FNA)et bpifrance
Le Fonds national d’amorçage (FNA) est une action du Programme d’Investissements d’Avenir lancé par l’Etat en décembre 2009.
Doté de 650 millions d’euros, le Fonds national d’amorçage réalise des investissements dans des fonds d’amorçage gérés par des équipes de gestion professionnelles et qui réalisent eux-mêmes des investissements dans de jeunes entreprises innovantes en phases d’amorçage et de démarrage.
Attention ! Le Fonds national d’amorçage ne finance pas directement des entreprises.
Les fonds d’amorçage souscrits par le Fonds national d’amorçage s’adressent prioritairement aux entreprises des secteurs technologiques définis par la Stratégie nationale pour la recherche et l’innovation (SINRI) : la santé, l’alimentation et les biotechnologies, les technologies de l’information et de la communication, les nanotechnologies, les écotechnologies.
Après consultation d’un comité composé notamment de représentants de l’Etat, les décisions d’investissement seront prises par Bpifrance Investissement (ex-CDC Entreprises) qui assure la réalisation et le suivi des investissements dans les fonds bénéficiaires.
L’objectif du FNA est d’assurer l’émergence des petites et moyennes entreprises (PME) les plus innovantes et soutenir leur croissance, en renforçant les fonds d’investissement intervenant dès l’amorçage, pour améliorer le financement en fonds propres de ces entreprises.
Voici quelques exemples de grands fonds d’ amorçage pour les start-up.
Le Fond National d’Amorçage (FNA)
Le Fonds National d’Amorçage (FNA), doté de 600 millions d’euros dans le
cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) est géré par la Banque
Publique d’Investissement. Le FNA ne finance pas directement les start-up, mais
assure la dotation de 20 à 30 fonds spécialisés. C’est le cas par exemple du
premier fonds d’amorçage (dédié aux biothérapies et aux maladies rares) créé en
partenariat avec le Téléthon.