La franchise : pourquoi, pour qui, comment ?

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La franchise est en plein développement. Dans un contexte économique difficile elle apporte un climat de sérénité et de sécurité Depuis 2004, le groupe Banque Populaire et la Fédération française de la franchise (www.franchise-fff.com) mènent avec l’Institut CSA une enquête sur la franchise. Celle-ci permet de mesurer, année après année, l’évolution du paysage de la franchise en France et de dresser le portrait type du franchisé et du franchiseur. La méthodologie utilisée est celle d’entretiens menés auprès d’un échantillon représentatif de franchisés et de franchiseurs.

En 2016, 402 entretiens téléphoniques ont été réalisés auprès des franchisés et 202 entretiens téléphoniques auprès de dirigeants de réseaux de franchise (sur 1834 actifs en France en 2015).

Principaux constats

  • 66% des franchisés sont des hommes
  • Age moyen du franchisé : 47 ans et 36 ans à l’ouverture du premier point de vente
  • 57% des franchisés ont un BAC+2 et plus
  • 74% des franchisés sont d’anciens salariés
  • Chaque franchisé emploie en moyenne 7,3 salariés (en équivalent temps plein)
  • 35% des réseaux ont des points de vente à l’étranger
  • 67% des franchisés s’impliquent dans leur vie locale (association, mécénat, sponsoring, etc.)

Comment s’assurer de la fiabilité d’une enseigne ?

Selon, Guy Gras, président d’honneur de la fédération Française de la Franchise  et directeur juridique du Groupe Yves Rocher dans une interview accordée à Dynamique entrepreneuriale, le futur franchisé peut rassembler des informations fiables sur Internet où différentes fédérations ou association, les chambres consulaires, les boutiques de gestion, l’Adie proposent d’informer ou d’accompagner. De nombreux candidats se rendent directement dans des franchises afin de recueillir des conseils et se procurer des informations. Cependant, la notoriété du réseau demeure un indicatif très important de la fiabilité de l’enseigne.

Le franchisé garde-t-il son indépendance ?

Le franchisé reste un commerçant indépendant donc il assume les risques, les pertes mais aussi les profits. Le franchiseur lui demande simplement de mettre en application le savoir-faire de la marque, acquis grâce à son expérience du marché. Le franchisé est propriétaire de son entreprise et est juridiquement indépendant. Le franchiseur assure au franchisé un accompagnement technique et commercial au montage du projet, à l’ouverture du point de vente et durant la durée du contrat.

Comment garantir le succès de sa franchise ?

On ne peut garantir un succès. Même la meilleure recette de cuisine peut être ratée si le cuisinier est mauvais. Un conseil tout de même aux futurs franchisés : renseignez-vous, allez voir les concurrents, les membres du réseau et fournissez-vous des informations sur les trois dernières années de l’enseigne. Ensuite la plupart des franchiseurs proposent une formation allant de quelques semaines à quelques mois afin d’apprendre aux franchisés à commercer dans l’esprit de la marque.

Cependant, le franchisé bénéficie entre autres :

  • de l’image de marque et de la réputation de l’enseigne
  • d ’un système de gestion commerciale expérimenté par le franchiseur
  • de l’avantage compétitif par synergie économique et par l’innovation apportée par le franchiseur

Les futurs franchisés doivent-ils réaliser un business plan ?

Bien sûr. Pour cela, ils utilisent généralement les BP d’autres franchisés qui sont déjà installés dans le réseau. Par exemple, un franchisé qui ouvre un magasin va se renseigner sur le compte d’exploitation d’un autre franchisé. Pour sa part, le franchiseur donne à titre d’exemple des comptes de résultats.

Une fois son business plan réalisé, le franchisé peut rencontrer les banques avec son expert-comptable. L’expérience apportée par le franchiseur garantit pour le franchisé un taux de réussite bien supérieur à celui de toute autre création d’entreprise. C’est pourquoi, les banques voient la franchise d’un œil très favorable, surtout en temps de crise où elles ont tendance à investir davantage dans des projets rassurants.

Le franchisé bénéficie-t-il des aides à la création ?

Les aides financières au créateur sont essentiellement :
• Le prêt à taux zéro et sans garantie Nacre (Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’Entreprise) : d’un montant variable entre 1000 € et 8000 €, ce prêt à taux zéro s’étale sur une durée de 1 à 5 ans. Pour l’obtenir, le créateur doit satisfaire plusieurs conditions parmi lesquelles : être demandeur d’emploi ou bénéficiaire des minima sociaux (ASS, RSA), détenir plus de 50 % du capital de l’entreprise créée, mettre obligatoirement en place un prêt bancaire (ou assimilé) complémentaire, d’un montant et d’une durée supérieurs à l’aide.

• L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce) : versée par Pôle emploi, l’Arce consiste à recevoir le versement des allocations chômage sous la forme d’un capital. Le montant débloqué dépend de la situation du demandeur d’emploi au moment de la demande. L’aide correspond en effet à 45% du reliquat des droits à l’assurance chômage. L’aide est versée en 2 fois : 50% après l’obtention de l’Accre, 50% 6 mois après la date de création/reprise de l’entreprise.

• Les prêts d’honneur à taux zéro : octroyés par des organismes comme Initiative France ou le Réseau Entreprendre, ces prêts ont pour vocation de financer les fonds propres et le besoin en fonds de roulement (BFR) de départ. Ils sont octroyés aux porteurs de projet et non pas à l’entreprise. Leur montant peut varier de 2000 à 50.000€ selon le projet et l’organisme. Pour l’obtenir, l’emprunteur doit défendre son projet devant une commission de sélection et obligatoirement contracter un emprunt bancaire complémentaire.

• Les crédits solidaires : accordés essentiellement par l’Adie (association pour le droit à l’initiative économique) et la Nef (Nouvelle Économie Fraternelle), ces crédits sont plutôt des micro-crédits (jusqu’à 10.000 €) ou des prêts d’honneur à taux zéro. Ils sont remboursables en 4 ou 5 ans.

• L’Aide à la création d’entreprise innovante : octroyée par Bpifrance sous forme d’une subvention destinée à financer les dépenses de validation du projet (conception du projet, étude de faisabilité, recherche de partenaires, etc.), cette aide ne peut dépasser 30.000€.

Est-ce que c’est le futur franchisé qui doit trouver l’emplacement ?

Il existe deux profils de candidat à la franchise :
• celui qui se présente avec la ville et l’emplacement. C’est le candidat rêvé !
• celui qui arrive avec de l’argent, mais ne sait pas où s’installer. Dans ce cas, dans toutes les franchises il existe une liste de développement potentiel où sont proposées des villes dans lesquelles l’enseigne projette de s’implanter.
Comment sont sélectionnés les franchisés ?
Les critères sont propres à chaque réseau. Cependant l’élément essentiel qui subsiste dans tous les cas : c’est le « feeling ». Les franchiseurs recherchent la personne qui convient à son secteur, son savoir-faire. Cela reste une question d’alchimie. Le candidat doit également avoir un minimum d’apport personnel. Le candidat ayant passé les premières étapes de sélection est souvent immergé une semaine dans un magasin du réseau afin de pouvoir évaluer ses aptitudes sur le terrain.

source Fédération française de la franchise (www.franchise-fff.com)

Article par Guy Gras, président de la Fédération Française de la Franchise (FFF) et directeur juridique du Groupe Yves Rocher.

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