Le blog, un outil d’expression des étudiants à double tranchant

A lire !

Une journée difficile, une entreprise qui ne correspond pas à l’éthique de l’étudiant, une atmosphère délétère dans l’entreprise, l’étudiant habitué à communiquer sur son blog de façon spontanée devra apprendre que ses propos ne doivent jamais avoir un caractère diffamatoire ne trahir la confidentialité de l’entreprise. En effet, en quelques minutes, des informations peuvent être diffusées sur un blog et toute la notoriété de l’entreprise peut être remise en cause.

La nouvelle génération a pris l’habitude de communiquer par les outils proposés par internet. Dans cette nouvelle forme de communication, la « blogosphère » ne cesse de se développer. Les étudiants communiquent à visage découvert ou masqué, selon leurs désirs, et écrivent sans forcément se soucier des conséquences. Ils épanchent leurs états d’âme ou parfois leurs colères en s’exprimant librement.
Sans vouloir porter ombrage consciemment à l’entreprise qu’ils viennent d’intégrer, ils épancheront peut-être sur la toile leurs premières émotions et cela peut parfois porter préjudice.

La sainte loi de la liberté d’expression !

La loi française protège la liberté d’expression dans la mesure où celle-ci n’a pas un caractère diffamatoire. Il n’est donc pas possible de licencier un employé parce qu’il formule des commentaires sur son travail et la loi sur la presse qui s’applique au réseau Internet. Parler de son entreprise sur Internet ne constitue pas une faute susceptible de motiver un licenciement ou une sanction disciplinaire.
Selon l’article 7 de la convention européenne des droits de l’homme, ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées.

Un droit certes mais avec des limites

L’étudiant peut donc parler librement de son entreprise sur son blog. Il est cependant tenu au secret professionnel : il ne doit pas divulguer d’informations confidentielles comme par exemple les inventions brevetées.
De plus, le salarié est tenu à une obligation de loyauté en vertu de l’article 1134 alinéa 3 du code civil, il ne doit donc pas dénigrer son entreprise dans son blog et surtout le droit de libre critique cesse devant les attaques personnelles (Crim. 13 février 1990), le salarié ne doit pas faire de diffamation publique sous peine de sanction.
Dès lors que par le blog, l’information est accessible à un public indéterminé, c’est à dire qu’elle peut être perçue par une personne extérieure, inconnue et imprévisible, la loi du 29 juillet 1881 s’applique. Il faudra donc demander à l’étudiant de respecter les critères de prudence, de bonne foi et de réserve que l’on peut attendre de tout salarié en le responsabilisant. Il ne doit pas nuire à l’image de marque de l’entreprise mais aussi à ses collègues car il s’agit non seulement de son avenir mais aussi de celui de l’entreprise.

Une obligation d’expliquer comment communiquer sur les réseaux sociaux

En quelques minutes, des modes de fonctionnement, pas encore bien perçus, peuvent être diffusés sur un blog et toute la notoriété de l’entreprise peut être remise en cause. Il sera déjà trop tard pour réparer.
L’étudiant ou le nouveau collaborateur se repèrera d’autant plus difficilement que nombre d’entreprises créent des blogs internes justement pour faciliter et favoriser le travail collaboratif et pour permettre aux salariés d’une même entreprise d’échanger leurs idées sur un projet.
L’entreprise, se doit de transmettre d’emblée les principes qui régissent sa communication par mail, internet et intranet. L’étudiant en alternance sera alors responsabilisé et saura comment se comporter si on lui a clairement expliqué les enjeux de la communication dans ce secteur.
C’est d’ailleurs le B A BA qu’apprennent tous les étudiants qui sortent d’écoles renommées : on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis.
Les entreprises doivent dès l’embauche le spécifier aux étudiants ou aux nouveaux collaborateurs afin d’éviter toute détérioration de l’image de l’entreprise et de son personnel.

Article par Aline Imbert

Plus d'articles

Derniers articles