Gérer les risques pour pérenniser l’entreprise

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Inutile de le répéter en boucle, la crise sanitaire a obligé les entrepreneurs à comprendre que la gestion des risques était une action essentielle. Le confinement et la fermeture des commerces non essentiels leur a permis de comprendre que la donne pouvait être bouleversée non pas de manière individuelle mais de manière collective puisque chacun a son niveau a été impacté que ce soit les fabricants, les fournisseurs  et les clients. Difficile de dresser un tel scénario, certes .

Pérenniser l’entreprise est le rôle de tout dirigeant, créateur ou repreneur. Pour garantir sa viabilité à long terme et offrir à l’actionnaire le niveau de rentabilité espéré, il doit gérer les risques et anticiper les crises. Or les tendances et les enjeux actuels, l’impact des réseaux sociaux, la place des rumeurs et du bad buzz mettent en exergue la difficulté de gérer les risques. En effet, un seul tweet peu abîmer la réputation d’une entreprise. Les réseaux sociaux sont devenus un canal de communication privilégié pour les consommateurs et la direction des entreprises doit prendre en compte cette évolution. 

Conjoncture économique dégradée, incertitude de l’environnement, raréfaction des marchés, fragilisation des marges ou tensions de trésorerie… autant d’éléments qui rendent difficile l’atteinte d’une rentabilité et de la pérennisation de l’entreprise. Une gestion des risques optimisée peut contribuer à atteindre ces deux objectifs.

Aucune entreprise n’est à l’abri des crises et des risques

Quelles que soient l’ancienneté, la taille, l’activité, la qualité de l’équipe ou la robustesse de ses pratiques opérationnelles, chaque entreprise est confrontée au quotidien à des milliers de risques pouvant remettre en cause sa pérennité. Géopolitiques, stratégiques, financiers, opérationnels, juridiques, d’intégrité… les risques  concernent toutes les entreprises, sans exception. L’organisation doit donc les identifier, les comprendre et les maîtriser, quelle que soit leur nature. Les dirigeants doivent investir dans la pérennité en mettant en œuvre de véritables politiques de maîtrise des risques. Mais le font-ils réellement ?

Exemple L’Aéroport de Paris

Ainsi par exemple en mai 2004, le terminal 2E s’effondre. Six personnes trouvent la mort et de nombreuses autres sont blessées, la direction d’Aéroport de Paris ne se dérobe pas face à la pression médiatique et répond de manière systématique aux questions de la presse. Cependant, l’entreprise ne transmet aux médias que des éléments vérifiés et fiables sans aucune dissimulation. Elle établit des points presse pour montrer son implication : l’entreprise se mobilise auprès des familles. Sa stratégie de transparence, de mobilisation et de compassion lui permet de limiter l’impact négatif de cet accident majeur.

Economie sur la gestion des risques ? Un mauvais calcul !

Souvent limités à des dimensions financières (trésorerie, financement des actifs), sociales (enjeux EHS), opérationnelles, voire pénales, les risques apparaissent souvent peu appréhendés dans leur globalité, de manière rationnelle, efficace, pragmatique et structurée. Pourtant, la réduction effective du coût du risque de l’entreprise obtenue grâce à la mise en œuvre d’une politique pertinente de gestion des risques permet d’améliorer sensiblement la rentabilité finale de l’entreprise. Chaque dirigeant devrait convertir son coût du risque, trop souvent subi, fragilisant, parfois non identifié et pouvant remettre en cause l’existence de l’entreprise en un véritable levier de différenciation et de fédération de la société. Comment faire ?

La clé : définir une stratégie de maîtrise des risques

Tout d’abord, initier une véritable réflexion sur le rapport des forces vives à l’enjeu du risque. Puis, identifier les principaux enjeux à traiter, compte tenu du contexte propre, à l’appui d’une cartographie robuste des enjeux en présence. Enfin, définir puis déployer de véritables stratégies de couverture des risques, effectivement mises en œuvre et à l’efficacité démontrée. Face au risque, il n’existe pas une mais des stratégies de couverture possibles. Évitement, réduction, transfert, acceptation, tout est envisageable a priori. Mais seul un traitement lucide, pragmatique et adapté des risques permettra au dirigeant de proposer à l’actionnaire des opportunités de création pérenne de valeur. Sans prise de risque, il n’y a pas de création de valeur. Mais elle doit être lucide, humble et pragmatique. Le déploiement d’une politique « risque » pertinente et performante peut y contribuer.

Exemple : l’entreprise Leclerc

Ainsi, la crise du steak haché, fin octobre 2005 de la marque Chantegrill, vendu par les supermarchés Leclerc, génère des intoxications graves chez une quinzaine d’enfants qui se trouvent dans un état grave. La direction de Leclerc constitue une cellule de crise qui réunit le responsable qualité, l’acheteur produit, le chef de marché, le docteur vétérinaire conseil, la spécialiste logistique industrielle, le service de communication interne et externe qui établit une relation limpide avec les administrations concernées (santé et agriculture).

Sur le champ, ils décident le retrait de tous les produits potentiellement incriminés des points de vente. Parallèlement, toute l’entreprise s’implique pour tracer avec rigueur l’origine du problème et retrouver les clients victimes des lots suspects. Leclerc reconnaît sa responsabilité mais se sépare du fournisseur qui est à l’origine. La réactivité de Leclerc et sa proactivité auprès des pouvoirs publics, la reconnaissance de ses responsabilités et son empathie pour les victimes vont permettre de gérer la crise. L’efficacité de sa cellule de crise est mise en avant grâce à la rapidité de l’identification des lots infectés et par le retrait immédiat des produits de même origine.

Aujourd’hui de nombreux entrepreneurs pourraient nous refaire le déroulement de la crise sanitaire et de son impact sur son chiffre d’affaires, sur ses salariés et sur ses propres revenus et nous transmettre ce qu’ils auraient pu faire en amont pour mieux protéger leur entreprise et eux-mêmes.

Pour approfondir le sujet, lisez l’article de Dynamique « Les 3 principes à respecter pour anticiper les risques »

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