Brown-out au travail : comment le déceler et l’éviter ?

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Le  livre de François Baumann intitulé « Le Brown-Out : Quand le travail n’a plus aucun sens », sort en librairie nous donne quelques clefs pour mieux comprendre la souffrance au travail. Nouveau mal-être dans le milieu professionnel, il traduit la perte de motivation au travail. S’il touche principalement le secteur tertiaire, où l’innovation a tendance à réduire les tâches des travailleurs, le phénomène s’étend de plus en plus chez les entreprises. Mais alors, comment le détecter et surtout, l’éviter ?

Qu’est-ce que le brown-out ?

On connaissait déjà le burn-out, autrement appelé « syndrome d’épuisement professionnel », caractérisé par un excès d’investissement dans le milieu de l’entreprise. Il existe aussi le bore-out, un syndrome lié à l’ennui au travail. Ce dernier peut toucher des salariés dont les tâches professionnelles, très peu nombreuses, mènent à l’ennui ainsi qu’à des pathologies psychologiques. Le brown-out, quant à lui, a été conceptualisée par André Spicer et Mats Alvesson au sein d’un livre intitulé « The Stupidity Paradox », en 2016, nous faisant découvrir une nouvelle pathologie en « -out ».

Concrètement, le brown-out fait état d’une désillusion pour le salarié face à son métier et à l’absurdité des tâches demandées. Celui-ci ne se retrouve alors plus dans son métier, le trouve « absurde » et sans intérêt. Cet état psychologique peut dériver vers une dépression et des troubles psychiques graves. L’auteur du livre sur le brown-out, François Baumann, définit cette pathologie comme « une baisse de tension et d’attention au travail, une prise de conscience brutale de l’absurdité de son métier qui paralyse ». Pouvant affecter un voire plusieurs de vos salariés, l’enjeu reste, en premier lieu, de savoir l’identifier.

Comment reconnaître cette nouvelle pathologie ?

Différent du burn-out, le brown-out est plus difficile à repérer, les salariés étant toujours aptes à travailler. Ce syndrome ne se manifeste pas de manière caractérisée sur le plan physique ou psychique. Pour le déceler, il faut être attentif afin de savoir si les salariés se sentent utiles dans l’entreprise et s’ils pensent que leur travail à un sens. Ces dernières années, cette pathologie s’avère d’autant plus présente à cause de ce que l’on appelle les « jobs à la con », théorisé par l’anthropologue américain David Graeber. Cette théorie consiste simplement à dénoncer les métiers qui, chamboulés par l’innovation et ses nouvelles technologies, manquent de sens. Seulement 5 % des collaborateurs se disent « fortement engagés et très satisfaits  de leur travail », selon une étude de l’Ipsos (entreprise de sondage française) pour Steelcase en 2016.

Le brown-out serait plus fréquent dans le secteur tertiaire, où le travail s’effectue souvent dans des bureaux, sur des logiciels optimisés. Pour cause, le salarié se sent dépendant de la machine et aliéné. Pour reconnaître les symptômes, il est important d’être attentif à la motivation de ses salariés et à leur niveau d’investissement dans l’entreprise. Le symptôme caractéristique le plus élémentaire est la baisse de l’estime de soi : le salarié n’ayant plus confiance en lui, perd toute estime pour son travail.

Que faire pour l’éviter ?

Dans le cadre professionnel, pour éviter le brown-out, vos employés doivent se sentir à l’aise et reconnus pour leur travail. Pour parvenir à cette situation, n’hésitez pas à féliciter vos salariés pour les tâches accomplies. Pour remédier à l’impression de « vide » que procure le brown-out, il faut que ces derniers soient encouragés à faire des choses plaisantes. Le travail doit être accompagné de loisirs et donner envie aux salariés de s’impliquer. Organiser des évènements d’entreprise ou des repas entre salariés peut mener à un esprit de cohésion et amener des éléments positifs dans le quotidien professionnel. De quoi retrouver un peu d’enthousiasme à l’idée d’aller travailler. Si vos salariés détiennent un objectif concret comme une promotion, ils pourront d’autant plus se projeter dans leur vie professionnelle et personnelle. Autre exemple, aménager les horaires de travail en fonction des obligations personnelles peut aider vos salariés à se sentir mieux compris.

Vous l’aurez compris, le brown-out peut être une fatalité pour les salariés comme l’employeur. Mieux vaut l’éviter à tout prix. Tenter d’apporter de l’intérêt aux tâches les plus insignifiantes et aider à revaloriser celles-ci débloque parfois la situation. S’il est déjà trop tard et que l’un de vos salariés est en plein brown-out, vous pouvez faire appel à un professionnel (psychologue, coordinateur…). Il pourra alors se déplacer pour faire le bilan avec vos employés et leur permettre de retrouver du sens dans leur travail.

Les solutions pour un bien-être salarial

Mais le plus important dans la lutte du brown-out au sein d’une entreprise reste de revaloriser ses salariés et leur accorder des moments de détente. Investir dans des salles de détente ou de jeux peut permettre à vos salariés de percevoir leur journée de travail comme quelque chose de plus attractif. Il ne s’agit pas de les mettre de côté et de les laisser vaquer à leurs occupations mais de prendre conscience du problème et de tenter de le résoudre.

En tant qu’entrepreneur, vous pouvez penser à améliorer votre espace de travail. Quant au management des équipes, une approche ouverte à l’écoute des salariés doit être privilégiée. Un salarié se sentant à l’écoute sera plus à même de se confier sur sa situation, ce qui permettra d’envisager des solutions au plus tôt. Quoi qu’il en soit, envisager une stratégie prônant le bien-être peut se révéler bénéfique et même permettre à votre entreprise une meilleure performance.

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