Marie Pezé, comment aider dirigeants et salariés à sortir de l’impasse du burn out et de la souffrance au travail ?

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Pour réaliser notre enquête, il nous a paru évident de tenir compte de l’expertise de Marie-Pezé qui depuis des années n’a guère ménagé sa peine pour aider dirigeants et salariés à sortir de l’impasse du burn out et de la souffrance au travail.

Un entretien avec Marie Pezé (hôpital de Nanterre) sur la souffrance au  travail | Le blog RH de JF Rio, santé au travail et e-RH

Marie Pezé est Docteur en Psychologie, psychanalyste, expert auprès de la Cour d’Appel de Versailles.
En 1997, pionnière, elle crée la première consultation « Souffrance et travail au Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre. Mais le résultat de son travail est fort significatif car il en existe aujourd’hui près de 150. »

Elle est également Membre Fondateur du Groupe pluridisciplinaire de Réflexion sur la Maltraitance au Travail. Responsable pédagogique du certificat de spécialisation en psychopathologie du travail.
En 2002, elle a participé au groupe de travail sur « le harcèlement moral dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics » ; en 2005, à la commission « violence, travail, emploi, santé » puis en 2009 à la Commission Parlementaire UMP sur la Souffrance au Travail.
Présidente de l’association Diffusion des Connaissances sur le Travail Humain, elle est à l’origine du projet d’un site internet, référence dans le domaine et qui permet à tout un chacun de trouver des réponses.

Le contrat de travail, le lien entre le chef d’entreprise et le salarié

Dans le contrat de travail, le chef d’entreprise fixe les objectifs, l’organisateur définit les procédures, l’ergonome évoque les gestes et postures. En fait, l’organisation du travail est souvent réduite à l’application des consignes supposées rendre compte de toutes les situations que le salarié va assumer. Mais au sein de l’entreprise, la réalité peut s’avérer tout autre et engendrer des souffrances. La notion d’équipe est donc essentielle car chacun au sein de l’équipe doit coordonner son action à celle des autres et c’est là que se trouve le cœur des relations humaines où les idées reçues, les préjugés, les émotions, les vécus s’entremêlent.
Travailler ensemble ne se limite pas à juxtaposer des professionnels les uns à côté des autres comme le voulait le travail à la chaîne, souvent véritable broyeur d’humains. En réalité, il s’agit de coordonner les tâches et les savoir-faire des femmes et des hommes. La coopération ne se pratique pas autour d’une table ou depuis un bureau ; elle se situe toujours dans un rapport à quelque chose à faire pour réaliser les objectifs de l’entreprise.

Le travail est d’abord une promesse de s’accomplir en tant qu’être humain.

Il est impératif que Le chef d’entreprise et la hiérarchie demande de l’aide aux acteurs dans l’entreprise : le service de santé au travail avec son médecin, son psychologue du travail, son ergonome, les DP, DS, Le CHSCT afin de régler ce qui peut conduire un salarié au désespoir ou au mal-être.

Le monde du travail est l’espace social qui nous oblige à sortir de nous-mêmes, à interagir, partager et nous confronter avec tous les autres. Travailler, c’est se travailler et travailler ensemble. C’est pour toutes ces raisons que le travail est source de souffrances spécifiques, de destructivité massive, incompréhensible de l’extérieur.

Marie Pezé

Comment se retrouver pour un dirigeant dans la situation du harcèlement ou de la souffrance au travail ?

La souffrance au travail a voulu être ignorée. L’idée communément admise est que le travail ce n ‘est pas une partie de plaisir et donc il faut y souffrir mais il existe des limites à ne jamais dépasser mais surtout des connaissances à acquérir pour ne pas se retrouver avec des salariés en souffrance qui mettent en danger leur santé et celle de leur famille mais aussi celle de leurs collègues.

Prévenir les risques sociaux pour la santé physique et mentale de chacun

Pour prévenir les risques psychosociaux, une démarche de prévention collective, centrée sur le travail et son organisation est à privilégier. Elle vise une situation de travail globale et s’intéresse aux principaux facteurs de risques connus mais aussi peut offrir des conseils pertinents et un accompagnement. 

LES AIDES POUR L’EMPLOYEUR

L’employeur doit s’appuyer aussi sur ses ressources internes :

  • le CSE (Conseil Social et Économique) ;
  • la CSSCT (Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail), à condition qu’un dialogue social de bonne qualité s’instaure dans l’entreprise.

Le chef d’entreprise peut s’appuyer les institutions :

  • les CARSAT (ou CRAM) au travers des ingénieurs et des contrôleurs CRAM qui sont spécialistes dans l’hygiène et sécurité, dans la prévention. Ils dépendent de la branche AT-MP de la Caisse nationale d’Assurance Maladie.

Le chef d’entreprise peut pour l’organisation du travail demander l’aide des ARACT :
L’agence nationale d’amélioration des conditions de travail, établissement public administratif sous tutelle du ministre du travail, créée en 1973, tête de pont d’un réseau de 25 structures régionales de droit privé que sont les agences régionales d’amélioration des conditions de travail (ARACT) qui ont été créée entre 1983 et 2004. L’objet de ce réseau est d’améliorer les conditions de travail des salariés et l’efficacité des entreprises et des administrations, d’expérimenter, de capitaliser et de transférer des méthodes de changements concertées.

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