Depuis la crise sanitaire, la communication des entreprises prend un nouveau visage. Les pratiques se modernisent et donc génèrent de nouvelles tendances en communication. Les grands groupes n’hésitent pas innover, au risque parfois de proposer une image décalée par rapport à leur image traditionnelle. Focus sur les tendances..
Nouvelle tendance incontournable : communication sur l’environnement
L’environnement est un sujet qui préoccupe une pléthore de consommateurs qui demande aux marques et aux entreprises de s’adapter. À cause du réchauffement climatique, les entreprises se remettent en question et n’hésitent pas à changer leur système pour réduire leurs impacts sur l’environnement. Ce nouveau comportement est valorisé dans leur communication. Les entreprises mettent en avant leurs préoccupations environnementales pour fidéliser les clients. De nombreux « bad buzz », liés au non-respect de normes environnementales ou sociétales comme ce fut le cas pour Amazon, Volkswagen ou encore Lidl nuisent à leur image. Sous la pluie des critiques à cause d’exploitation salariale ou de mensonge sur leurs émissions de gaz à effet de serre, ces entreprises ont mis à mal la confiance des consommateurs.
Communiquer mais surtout agir pour le bien de la planète est devenu une tendance de communication, source à n’en pas douter d’un business florissant.
Communiquer même sur ce qui fâche
Il y a encore peu de temps, la communication autour des sujets tabous était exclue car les entreprises préféraient cacher les problèmes sous le tapis. Or les valeurs changent avec les réseaux sociaux et les chasseurs de scoop et la transparence est de mise.
Certains groupes ont bien compris l’enjeu d’être davantage explicites avec leurs consommateurs afin d’éviter les « bad buzz » ou les rumeurs. La SNCF par exemple pour les travaux d’été du RER A, a communiqué de manière intensive sur le sujet, à l’aide de vidéos, des réseaux sociaux et d’un blog dédié. Cette communication a permis d’expliquer les enjeux des travaux et permettre aux usagers de comprendre la situation, évitant la montée en flèche du mécontentement car les usagers ont vu leur temps de trajets allongé. Dans son dernier magazine, elle est revenue sur les grands problèmes de son réseau avec les différents incidents à Montparnasse et l’accident de Millas. Jusqu’à présent, son silence assourdissant avait détruit sa confiance avec les utilisateurs. Communiquer sur les sujets qui fâchent va certainement devenir la nouvelle tendance.
Le digital, un instrument fondamental de la communication
L’e-réputation reste primordiale car les internautes sont sans cesse à l’affut de toutes sortes de commentaires. Ceux-ci considèrent souvent que les informations établies par des tiers ont plus de valeurs que celles de l’entreprise. L’e-réputation qu’on le veuille ou non est force ou une faiblesse de la communication de l’entreprise.
Les consommateurs préfèrent renoncer à des services, des prestations ou des achats si les commentaires et la réputation ne correspondent pas à leurs critères. Prêter attention à sa réputation en ligne et mettre en œuvre des outils pour une communication digitale fait partie des nouvelles habitudes. La réputation sur le web et les réseaux sociaux rassure les consommateurs. Mais il peut arriver d’être pris au piège de la toile, un lieu à hauts risques car les informations et la réputation circulent très vite surtout depuis le développement des réseaux sociaux. Les entreprises investissent de plus en plus dans des « community manager » qui contrôlent et communiquent en cas de « bad buzz ». L’entreprise se doit d’être observatrice de son impact et des commentaires diffusés sur la toile afin de ne jamais laisser une image négative perdurer.
Le story-telling, communiquer devient touchant
L’essor du story-telling dans la communication a marqué les esprits. Communiquer grâce à une histoire attractive devient une tendance émergente même pour les entreprises aux communications on ne peut plus traditionnelles. C’est le cas de la BPCE (organe commun de la Banque Populaire et la Caisse d’épargne) qui a choisi de communiquer à travers son rapport d’activité d’offrir une communication.
Document souvent rébarbatif, le rapport d’activité s’est transformé en nouvelle littéraire à suspens. Par cette communication décalée, le groupe a su se différencier et donner une image plus sympathique à des données parfois austères. Cette communication a surpris le secteur, mais cela permet de dépoussiérer la communication trop classique des grands groupes.
Satisfaire les jeunes à l’aide de la technologie
Les grandes entreprises décident désormais de miser sur des techniques plus à même de plaire aux jeunes. Le but est de s’adresser à un public inhabituel pour communiquer de manière plus large. Safran pour réaliser ce pari a lancé une application nommée « Sky maker », à l’aide de quiz, de vidéos et de chatbot, elle permet d’informer sur les métiers de l’aéronautique. S’adressant à un jeune public, Safran a voulu dévoiler l’enjeu de ces métiers souvent méconnus par les nouvelles générations. Cette communication donne une image moderne de l’entreprise et promeut l’insertion professionnelle. Les jeunes générations sont attirées davantage par les technologies et les entreprises qui se mettent à la portée de la jeunesse et qui valorisent les applications et les réseaux sociaux ont le vent en poupe. Cette nouvelle approche donne une meilleure visibilité aux entreprises. S’adresser aux jeunes leur permettra de devenir pérennes.
Communication et prise de position
Une tendance s’est instaurée partout dans le monde et particulièrement auprès des grands groupes. Les entreprises s’expriment de plus en plus sur des sujets sociaux et politiques. Une communication risquée mais généralement appréciée des clients et des consommateurs. Aux Etats-Unis, ces prises de position restent nombreuses depuis l’élection de Donald Trump. Facebook et Twitter, par exemple, se sont lancées dans la lutte contre l’extrémisme et les fake news. Quant à la France de nombreuses entreprises se sont exprimées sur le caractère nocif du glyphosate (herbicide de Monsanto) et la TVA solidaire. Ces paroles et actions des grandes entreprises redorent leur image ou montrent leur implication sur des questions de sociétés. Cette communication cependant risquée s’avère bénéfique le plus souvent. Les gouvernements ne sont plus les seuls à jouer un rôle politique, les entreprises se définissent désormais comme des acteurs sociaux et politiques en s’investissant dans les enjeux sociétaux.