Le prêt de salarié : une pratique en plein essor

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Avec les ordonnances instaurées par le président Emmanuel Macron, le prêt de salarié revient sur le devant de la scène. Il consiste pour une entreprise à prêter ses salariés pour une durée déterminée dans le but de développer des projets ou l’entreprise elle-même. Une telle démarche va-t-elle rencontrer du succès auprès des salariés et des entreprises ?

Les modalités du prêt de salarié

Initialement appelée le prêt de main d’œuvre, cette pratique encadrée par la loi Cherpion du 28 juillet 2011, autorise une entreprise à mettre à disposition les compétences et les qualités de ses salariés pour une autre entreprise. La loi encadrant le prêt de main d’œuvre se caractérise comme une pratique à but non-lucratif. L’article 40 et l’article L 8241-1 du Code du travail précisent que : « L’entreprise prêteuse ne facture à l’entreprise utilisatrice, pendant la mise à disposition, que les salaires versés au salarié, les charges sociales afférentes et les frais professionnels remboursés à l’intéressé au titre de la mise à disposition. ». Aucun tarif ne peut être négocié en fonction du salarié, il s’agit d’un prêt et non d’un intervenant. 

Le prêt de salarié a évolué dernièrement à la suite des ordonnances d’Emmanuel Macron proposant de favoriser les petites et moyennes entreprises. En vigueur depuis le 1er janvier 2018, l’ordonnance n°2017-1387 préconise aux grandes entreprises de pratiquer le prêt de salarié auprès des start-up pour engendrer leur développement et leur structuration. L’ordonnance concerne uniquement les grandes entreprises possédant au moins 5 000 salariés et les jeunes entreprises de moins de 8 ans avec moins de 250 salariés. Un prêt temporaire de main d’œuvre doit s’établir sur une période de 2 ans maximum. En ce qui concerne le salarié, il reste affilié à son entreprise, dite « prêteuse », tout en gardant son contrat de travail et ses avantages. Cette pratique pour le salarié se caractérise comme une mission, il regagne alors son poste à la fin de celle-ci. Pour permettre un prêt de main d’œuvre, le salarié n’a aucune obligation et peut refuser l’offre proposée sans engendrer de sanctions. 

L’intérêt du prêt de salarié pour l’entreprise prêteuse

Pour l’entreprise prêteuse, ce prêt engendre des retours positifs des salariés concernés. Ils peuvent jouir d’une certaine mobilité leur permettant de connaître d’autres horizons et processus sans pour autant changer d’entreprise. Ce prêt se relève être aussi un atout pour l’employeur, donnant des perspectives d’évolution aux employés en demande. Sur le modèle préconisé par Emmanuel Macron avec les ordonnances, les salariés de grandes entreprises intégreraient des PME, auraient certes des parcours atypiques tout en   proposant leur expertise aux entreprises émergentes. Les compétences et expertises  du salarié participent au développement de plus petites entreprises. L’avantage pour les entreprises prêteuses est de développer une capacité d’adaptation de ses équipes à la nouvelle activité. Lors d’une période de faible activité ou encore de crise, elle permet de conserver des salariés sans avoir à recourir à un plan de licenciement.

Pour les grands groupes, le prêt de salarié s’instaure comme une nouveauté grâce à la mise en relation avec des start-up. Il engendre finalement une transition numérique pour les grandes entreprises. Les start-up innovant continuellement dans une visée « corporate », les salariés des grands groupes ont besoin de se familiariser avec les nouveautés numériques. Ils engendrent alors de la modernité à leur retour dans leur entreprise prêteuse. L’entreprise prêteuse et le salarié donnent accès à des entreprises qui ne possèdent pas forcément les moyens financiers d’avoir des intervenants compétents. Ce principe de prêt s’inscrit dans une politique de développement des entreprises, particulièrement pour les PME avec les ordonnances initiées par Emmanuel Macron. Mais à travers les missions réalisées par le salarié, il s’agit aussi de développer des projets et des missions grâce à l’intégration de personnes expérimentées. 

Pour l’entreprise accueillante 

Une société souhaite généralement avoir recours à cette pratique pour avoir accès à de la main d’œuvre en toute sécurité. Les entreprises sont liées par un contrat et la confiance est donc instaurée dès le départ par le choix d’un salarié adapté à la situation de l’entreprise d’accueil. Un salarié qui accepte d’intégrer une autre entreprise possède forcément une certaine motivation, qualité rédhibitoire pour l’entreprise d’accueil. Grâce à la mise en place de ce prêt, les entreprises nouent des partenariats stratégiques dans le but de créer une collaboration harmonieuse et un développement qui satisfera les deux parties. Grâce à ces missions, elles ont la possibilité de renouveler l’expérience avec d’autres employés et faire bénéficier différentes entreprises, d’une immersion dans leur univers. 

A la suite des ordonnances applicables depuis le 1er janvier 2018, une entreprise accueillant un salarié d’une autre entité peut bénéficier du prêt gratuitement. Dans le cadre d’un transfert vers une start-up, l’entreprise prêteuse garantit alors de subvenir aux besoins de son salarié avec son salaire et ses avantages. Pour une jeune entreprise, cette pratique relève d’un atout, elle créée de la qualification et un développement considérable pour l’entreprise sans investir dans un salaire. 

Le prêt de main d’œuvre n’est pas encore développé et les entreprises et les salariés sont encore réticents. Ce nouveau concept donne une spécificité aux entreprises et à leurs salariés et se révèlera dans l’avenir porteur de croissance. Dernièrement, une plateforme spécialisée dans le prêt de salarié s’est lancée sur internet. Intitulée MobiliWork, elle incite les entreprises à se développer à travers d’autres schémas. Elle s’occupe essentiellement de mettre les entreprises en relation et de les aider à développer cette pratique, selon leurs envies et leurs besoins. 

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