Journée des droits des femmes : que faire dans votre entreprise ?

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La journée des droits des femmes le vendredi 8 mars pour faire respecter leurs droits au quotidien et pour réduire l’inégalité homme/femme prend tout son sens. Cette inégalité, trop flagrante, dans le milieu de l’entreprise tant sur le plan des salaires que celui des positions hiérarchiques est devenue un sujet sensible. Pourquoi ne pas célébrer cette journée dans votre entreprise pour faire avancer les mentalités et dépasser les préjugés et idées reçues. Que les femmes soient mises à l’honneur mais surtout les écouter afin de leur accorder toute la considération qu’elles méritent.

Le thème du 8 mars 2024 est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ».  Cinq axes clés qui nécessitent une action commune pour éviter que les femmes ne soient laissées pour compte ont été identifiés :

  • Investir en faveur des femmes : une question de droits humains
  • Mettre fin à la pauvreté
  • Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre
  • Passer à une économie verte et une société de soins
  • Soutenir les agents de changement féministes

Des actions pour promouvoir l’égalité

Le code de l’éducation rappelle que la transmission de la valeur d’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, se fait dès l’école primaire. Cette politique publique est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s’estompent et que d’autres modèles de comportement se construisent sans discrimination sexiste ni violence. Elle a pour finalité la constitution d’une culture de l’égalité et du respect mutuel.

Sensibiliser chaque salarié de votre entreprise

Le meilleur moyen de célébrer les droits des femmes, c’est de sensibiliser votre entreprise à cette cause mais aussi aux droits des femmes et surtout montrer que vous êtes pour cette égalité. Pourquoi pas demander au service de communication interne de proposer des idées ? Il pourra alors créer des moyens de sensibilisation, à l’aide d’affiches, de mails, de petits stickers, ou encore de badges qui donneront les chiffres de l’inégalité homme/femme au travail. Cette pratique visera à permettre aux salariés de s’exprimer.

Mais aussi rappeler le contenu de la loi du 4 août 2014

Cinq priorités :

  • de nouveaux moyens pour l’égalité professionnelle et une meilleure articulation des temps de vie, avec le renforcement de la négociation d’entreprise et de branche en faveur de l’égalité professionnelle, la réforme du congé parental et l’expérimentation du tiers-payant pour les assistants maternels ;
  • une garantie publique contre les impayés de pension alimentaires, actuellement expérimentée dans vingt départements, afin d’améliorer la situation des femmes qui élèvent seules leurs enfants et de lutter contre le non-versement des pensions alimentaires ;
  • la lutte contre les violences faites aux femmes, grâce au renforcement de l’ordonnance de protection et des infractions relatives au harcèlement et la priorité donnée à l’éviction du conjoint violent du domicile ;
  • le recul des stéréotypes sexistes, les pouvoirs de contrôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et les obligations des chaînes ayant été renforcés, et les concours de « mini-miss » réglementés ;
  • la généralisation de la parité, avec la traduction, dans tous les secteurs de la vie sociale, du principe d’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités (fédérations sportives, mutuelles, ordres professionnels, commissions consultatives placés auprès du gouvernement, etc.).

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE)

Il a publié son bilan de l’Index égalité professionnelle, dit « Index Pénicaud », 5 ans après sa création. Malgré des avancées indéniables, il n’a pas rempli toutes ses promesses.

Créé en 2018, à l’initiative du gouvernement, l’Index se compose de 5 indicateurs portant sur plusieurs facteurs d’inégalités salariales et attribue une note sur 100 points aux entreprises. Cet index a permis une meilleure prise de conscience des écarts de rémunération et de leurs causes. Une évaluation a été conduite par le HCE pour le renforcer, notamment sur trois points : périmètre, méthodologie (neutralisation des temps partiels, rémunération variable), concept de « valeur égale ».

La coopération entre les trois collèges (syndical, patronal et expert) a permis de formuler des recommandations d’évolution.

Parmi les pistes consensuelles :

Maintenir un outil de mesure multifactoriel des inégalités salariales et conserver une méthode universelle pour toute entreprise assujettie, anticiper la Directive en comparant des emplois de « valeur égale » et reprendre les 7 sous-indicateurs d’écarts de rémunération prévus par ce texte européen, proposer l’automatisation du calcul de l’Index et sa prise en charge par les pouvoirs publics.

Parmi les pistes ayant recueilli une majorité d’avis favorables :

Introduire de nouveaux indicateurs sur le temps partiel et les bas salaires, modifier les règles de calcul pour éviter les trop nombreuses exclusions de catégories de personnel, conditionner l’accès aux marchés publics des entreprises à un résultat satisfaisant à l’Index (principe d’éga-conditionnalité).

La Directive européenne sur la transparence salariale de mai 2023 vise à renforcer l’application du principe d’une même rémunération « pour un même travail ou un travail de valeur égale ». Sa transposition prévue en France courant 2025 offre l’opportunité de revoir l’Index pour renforcer son efficacité.

Donner une demie journée de congé

Depuis le 12 juillet 2017, un arrêt autorise l’employeur à délivrer une demie journée de congé pour les femmes, le 8 mars. Cette décision de la Cour de cassation a été controversée, considérée comme une décision discriminante pour les hommes mais les explications de la cour de cassation sont sans appel et rendent justice aux femmes qui subissent cette inégalité. Au contraire, elle favorise l’égalité entre les hommes et les femmes à cause des inégalités dont elles font preuve au quotidien. La balance est alors rééquilibrée. La demi-journée de congé accordée aux femmes nécessite de s’établir dans un accord collectif de l’entreprise.
Si votre entreprise participe sans rechigner ni maugréer ni avoir un air condescendant, elle fera la promotion de la journée des droits des femmes et de l’égalité des chances, entraînant une réflexion sur la situation. Ne la donnez pas avec condescendance !

Donner la parole aux femmes

Le 8 mars s’avère être une occasion parfaite pour favoriser la parole des femmes au sein de votre entreprise mais ne doit pas apparaitre comme un geste superficiel. Le jour semble adéquat pour laisser les femmes s’exprimer sur leurs conditions de travail et ce qu’elles en pensent. Leur parole compte pour transformer et améliorer la situation. Avoir leurs avis vous aidera en tant qu’employeur à faciliter l’égalité des chances. Pour leur accorder la parole, réaliser un évènement avec des thèmes comme les écarts de salaires, les infrastructures à disposition, les recrutements pourraient sensibiliser tout un chacun. Tout ceci doit se dérouler dans le respect et la bonne humeur. Rien de pire que le mépris.

Ne pas se tromper : le 8 mars une journée de lutte pas une fête

Dans les esprits, la journée des droits des femmes s’assimile souvent à la journée de la femme, comme une fête des mères ou des grands-mères.
Même si cela peut provenir d’une bonne intention le 8 mars concerne une lutte, celle contre les inégalités entre homme et femme. Il faut célébrer la femme et ses accomplissements pour favoriser l’égalité des chances. À cette occasion, les cadeaux, type fête des mères, sont prohibés car ce que souhaitent les femmes à travers cette journée, c’est pouvoir avoir accès aux mêmes droits que les hommes. En effet, elles ne veulent pas être mises en avant parce qu’elles sont belles et aimées, elles souhaitent être reconnues pour leurs compétences.

Mettre avant des profils de femmes qui ont réussi

Lors de la journée du 8 mars, la sensibilisation passe aussi par bousculer les mentalités.

Encore trop de personnes pensent que les femmes ont plus de difficultés à réussir. Non seulement la sensibilisation par les chiffres peut instruire mais la diffusion des portraits de femmes qui ont réussi aidera à détruire les idées reçues.
Prenez par exemple, des portraits de dirigeantes dans votre secteur ou encore des femmes qui ont fait l’histoire. Ces personnalités inspirantes aideront les femmes à croire en leurs capacités et éviteront aussi les stéréotypes sexistes au travail. En réalité, l’égalité des chances passe à travers une meilleure image de la femme. Et pourquoi pas réaliser un diaporama ou des affiches sur des femmes comme Rosa Parks, Wangari Maathai, Florence Nightingale, Betty Williams…ces femmes qui ont su dépasser les préjugés et donner le bonheur à tant de personnes

Les remercier

Au sein de votre entreprise, il y a toujours des femmes qui participent tout comme vos salariés masculins au développement de l’entreprise. Les féliciter pour leur travail accompli au quotidien en cette journée du 8 mars aura un caractère symbolique. Ainsi, leur donner la parole, les remerciements ne se font pas seulement pour la journée des droits des femmes. En effet, ceux-ci permettent de mettre en avant leur travail et participent à réduire les inégalités dans la sphère de l’entreprise.

Pour un symbole fort : donner aux associations

Dans votre entreprise, il vaut mieux mettre en avant l’égalité homme/femme en ce qui concerne les salaires et les avantages. Mais toutes les entreprises ne le font pas, pour sensibiliser tout le monde et avancer sur le sujet, faire des dons à des associations aura un poids symbolique. À l’occasion du 8 mars, vous pouvez mobiliser vos salariés qu’ils soient homme ou femme, à donner tous ensemble. Cela aura plus d’impact sur vos actions tout au long de la journée. Grâce à ces dons, les autres entreprises s’engageront peut-être elles aussi à donner à des associations ou toutefois à mettre en place des actions pour favoriser l’égalité des sexes.

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