Reprendre une entreprise permet d’avancer plus rapidement du fait du rachat d’acquis, clients, fournisseurs, partenaires. Contrairement à la création d’entreprise, le candidat à la reprise bénéficie d’un historique qui lui permet de se projeter avec plus de certitudes. Afin de mettre toutes les chances de votre côté lors d’une reprise et de faire de cette acquisition une réussite, voici quelques conseils et pistes de réflexion.
Clarifiez vos motivations
Un projet de reprise s’inscrit souvent dans le contexte d’une rupture accidentelle d’un parcours professionnel. Tentez d’analyser votre projet sous cet angle. N’oubliez pas qu’un projet de création ou de reprise d’entreprise intègre une composante personnelle forte : bouleversement de vos codes sociaux (changement de statut social, modification souvent substantielle des revenus), évolution de vos relations, perception différente de votre entourage.
Assurez-vous du soutien de votre conjoint ainsi que de celui de vos parents et enfants. Ceux-ci seront tous, plus ou moins directement, concernés par ce changement.
Cette nouvelle étape dans votre existence vous fournit peut-être également l’occasion d’intégrer la dimension « rêve » à votre univers professionnel. Par exemple, si vous avez travaillé 20 ans dans l’édition et que, par ailleurs, vous êtes passionné de marine, vous pouvez chercher s’il existe-t-il un éditeur « dédié marine » à reprendre.
Interrogez-vous sur vos capacités et vos compétences
Assurez-vous de posséder les compétences et les capacités techniques, mais aussi commerciales et de gestion, acquises lors de votre formation initiale, et/ou pendant votre parcours professionnel. Autrement, votre plan d’action devra intégrer une étape d’acquisition de connaissances, afin de combler vos lacunes.
Plus la société que vous reprenez est de taille réduite et détient une technique spécifique, plus vous devrez maîtriser cette technique. Dans ce cas, la distance entre le métier de chef d’entreprise et le savoir-faire de l’entreprise doit être la plus réduite possible.
En effet, un financeur n’attend pas les mêmes compétences vis-à-vis d’un candidat qui souhaite racheter un atelier de mécanique, que de la part d’un candidat qui devra manager une structure de mécanique de 100 personnes. Le seuil de 50 salariés, lié à des obligations d’instances représentatives du personnel, constitue une barrière dont il faut bien mesurer la portée.
Recensez vos atouts
Si votre formation et votre expérience constituent vos points forts, vous détenez un autre atout précieux, à savoir votre réseau, constitué de vos clients, fournisseurs, partenaires, collègues, ou personnel, anciens de l’école, membres d’une association, d’un club.
Votre réseau vous soutient tout au long de votre démarche de reprise. Vos conseils (coach, avocat, comptable), mais aussi les repreneurs de votre entourage ayant concrétisé leurs projets, peuvent vous appuyer.
Accordez-vous les services d’un coach qui possède l’expérience de l’accompagnement spécifique d’une démarche entrepreneuriale. Réaliser un bilan de compétences peut également constituer une étape nécessaire à votre reconstruction avant de commencer à vous préparer mentalement et à vous équiper pour vous lancer dans l’aventure de la reprise d’entreprise.
Inventoriez votre patrimoine
Le candidat doit prendre conscience de l’engagement financier que représente la mise en œuvre de son projet. Il doit faire face aux dépenses initiales de déplacements, documentation, formation, coaching, alors même que, bien souvent, son pouvoir d’achat est restreint. Par la suite il devra financer des frais complémentaires d’avocats et d’audits, tout en affectant la majeure partie de ses ressources au financement du rachat de la société cible.
Définissez votre projet
Prenez le temps d’élaborer votre projet. Votre cible doit être choisie en adéquation avec votre expérience, vos compétences et vos capacités ainsi qu’à la mesure de vos moyens financiers et de votre ambition. Le candidat à la reprise doit se positionner dans une cohérence par rapport à ces différents paramètres personnels.
Comprenez les étapes de votre démarche
Clarifiez bien les questions suivantes en faisant appel à des spécialistes de la reprise : Comment se passe une reprise d’entreprise ? Quelles en sont les étapes ? Quel prix donner à une entreprise ? Quels sont les engagements que je prends en signant une offre de rachat ? Que doit comporter une garantie de passif et de consistance d’actif ?
Maintenant que vous êtes clair quant à vos motivations, que votre projet est crédible et recevable, vous pouvez préparer votre argumentaire et votre planning, qui intègre chacune de vos étapes : votre formation, votre plan d’action de recherche de cibles.
De la confirmation de votre décision de reprendre une entreprise jusqu’à la concrétisation de votre reprise, comptez une bonne quinzaine de mois. Le candidat à la reprise doit bien prendre conscience que la reprise d’entreprise constitue une expertise à part entière : le choix des conseils est encore ici affaire de prise de décision.
L’accélération de développement par la croissance externe
Les conseils énumérés dans cet article sont également valables pour un chef d’entreprise qui souhaiterait développer son entreprise par le biais d’une croissance externe.
Là encore, il s’agit de se poser les bonnes questions : Quelles sont mes motivations ? De quelles ressources je dispose ? Quel est mon projet ? Comment je me projette à 5 et à 10 ans ? Quelles sont les différentes étapes qu’il lui faudra franchir pour y arriver ?
Une opération de croissance externe présente tous les avantages pour acquérir, dans les meilleures conditions, de nouveaux moyens de production avec les personnels pour les faire tourner ou bien un nouveau territoire sur lequel s’implanter.
Mais il n’en demeure pas moins que l’opération doit être préparée avec précaution en amont, notamment dans la préparation.
Article par Alexis de Bertren / DBLE
Consultant FUSACQ