En France, les entreprises déterminent le salaire des employés avant même l’embauche, il arrive que des talents puissent négocier leur salaire à leur arrivée, mais ce type de pratique reste relativement rare. Dans d’autres pays comme la Suède ou encore la Finlande, il s’avère courant que les entreprises laissent les salariés choisir leur propre rémunération. Une option encore peu exploitée en France où le sujet reste encore très tabou. Retour sur une manière de fonctionner qui peine à se démocratiser.
Le salaire, un tabou
La rémunération reste un sujet tabou dans l’Hexagone qu’il s’agisse du milieu professionnel ou non. Dans la vie de tous les jours, les personnes parlent rarement de leur rémunération. Le salaire reste un sujet mis sous scellés évoqué seulement entre les salariés et le RH. Bien que ce schéma soit considéré comme normal au sein de la société française, quelques entreprises ont fait le choix de lever ce tabou et de tout miser sur la transparence.
Des entreprises préfèrent divulguer le salaire de leur employé auprès de tous. Cette mise en place permet à chacun de discuter librement sur ce sujet. Une fois la parole libérée, il est souvent évoqué que les salariés peuvent se justifier et argumenter sur la rémunération de chacun. La transparence aiderait à développer une compétition plutôt saine, contrairement aux entreprises où les messes basses fusent sur les sommes gagnées par chacun. Une telle pratique en entreprise permettrait d’éviter les conflits et lèverait un tabou. Parmi celles ayant fait le choix de la transparence, certaines vont beaucoup plus loin en laissant leurs salariés choisir leur rémunération.
Un choix qui doit rester encadré
Elles restent encore très marginales en France mais laisser choisir sa rémunération donnerait une certaine satisfaction. La pratique reste tout de même encadrée, les entreprises déterminent des plafonds en fonction des postes. Du point de vue des salariés, il s’agit de connaître le marché de l’emploi et la rémunération qui correspond à chaque poste. Avant de se lancer dans une telle proposition, l’entreprise doit déterminer un modèle de décision. Certaines laissent les salariés choisir leur rémunération individuellement, tandis que d’autres pratiquent une décision collective pour chaque salaire.
Que ce soit de manière collective ou individuelle, le choix de la rémunération aide les entreprises à créer un climat de cohésion, particulièrement quand les salariés se réunissent ensemble pour fixer les salaires. Sur ce principe, ils se retrouvent pour déterminer les qualités, les réalisations et la motivation de chacun. Ils peuvent alors s’entraider pour fixer une rémunération adéquate en fonction des critères choisis au préalable. Ce type de réunion demande tout de même d’être supervisée et correctement encadrée pour que la jalousie ou l’incompréhension ne prennent pas le dessus.
Une meilleure relation pour le dirigeant et ses collaborateurs
Une telle mise en place demande beaucoup d’attention de la part des dirigeants. Bien que le principe de transparence peur se révéler pertinent pour les petites entreprises, la jalousie peut vite ressurgir chez les salariés. La France s’avère encore peu encline à accepter de telles pratiques et tout le monde ne se sent pas encore prêt à sauter le pas. Pour réussir à ne pas instaurer de jalousie, chaque salaire doit être justifié par les collaborateurs et si personne n’arrive à trancher, le dirigeant peut se réserver le droit d’intervenir.
L’avantage d’une telle pratique repose sur une relation assainie entre le dirigeant et les salariés. Le choix de la rémunération n’est pas détenu par une seule personne et chacun peut donner son avis. Il s’agit aussi pour le dirigeant de se décharger d’une situation parfois trop complexe en fonction des différents profils. Et si le salarié n’arrive pas à remporter la rémunération voulue, les justifications proviennent de plusieurs personnes, ce qui l’aide à prendre conscience des qualités qu’il doit améliorer.
Un choix nécessitant une bonne organisation
Bien que la pratique se démocratise très peu en France, les entreprises qui se laissent tenter restent plutôt des petites structures. Dans les grands groupes, réunir les salariés pour une telle pratique serait presque mission impossible. La taille et la multitude de postes créeraient obligatoirement des conflits et des différents trop excessifs. Reste que la transparence pourrait s’appliquer.
L’organisation nécessaire à ce projet reste assez complexe. Si en tant que dirigeant vous faites ce choix pour votre entreprise, il s’avérera utile de vous poser les bonnes questions. La première consiste à se demander si une telle idée sera bénéfique ou non pour vos équipes. Si vous pensez, qu’il y a des risques de jalousie, discutez-en sereinement avec tout le monde avant de vous lancer. Une fois le grand saut accompli, le choix de la rémunération en équipe, demande un minimum d’organisation avec au moins deux réunions par an. Elles permettront de fixer les salaires et les primes annuelles. En plus des décisions budgétaires pour chaque salaire, il s’agit aussi d’une occasion pour que les équipes expriment leur avis entre elles. En se retrouvant autour d’une table chacun pourra justifier raisonnablement d’une hausse ou d’une stagnation du salaire. Les décisions restent tout de même communes et la rémunération nécessite un encadrement pour ne pas faire face à des choix excessifs.