Vous rêvez de monter votre entreprise avec un ou plusieurs associés ? Ou vous réfléchissez si vous allez vous associer. Alors attention : si avoir un associé est un vrai plus pour un entrepreneur, cela peut également s’avérer être une source de soucis s’il est mal choisi. Voici quelques conseils pour trouver l’associé idéal et ne pas vivre l’enfer d’ici à peine quelques mois…
Nous ne vivons pas dans le monde des bisounours et nous ne faisons pas comme les personnages de Voltaire dans Candide pour affirmer que « tout est beau dans le meilleur des mondes » et donc qu’avec l’associé que l’on aura choisi soit au feeling, soit après de nombreux jours de réflexion tout ne sera qu’harmonie !
On est mieux seul que mal accompagné.
Certes, en dehors de l’apport en capital, il ne faut pas oublier que deux ou plusieurs cerveaux seront toujours plus efficaces qu’un seul ! Être au moins deux dans l’aventure entrepreneuriale permet d’avancer plus vite, plus efficacement. Former une équipe de fondateurs permet d’échanger sur le projet et de nourrir la stratégie des compétences et sensibilités de chacun. Un vrai plus donc qui apporte une richesse au business. S’associer est aussi la solution pour ne pas être victime de la solitude ressentie par bien des dirigeants en solo. Il est vrai que, créer sa boîte seul, c’est se garantir de garder le contrôle total de son business.
Mais, avoir des associés, c’est multiplier les forces de travail engagées et capables de faire avancer rapidement le projet. Et, comme il est naturel de ne pas être le meilleur dans tous les domaines, constituer une équipe d’associés aux compétences multiples est la solution pour faire les bons choix à tous les niveaux de l’entreprise. Dernier avantage, non négligeable : former une équipe fondatrice regroupant des talents booste les chances de réussir à convaincre des investisseurs de parier sur le projet. Alors, convaincu ? Il est donc temps pour vous de trouver la perle rare, l’associé parfait qui, en plus d’avoir les compétences qui vous manquent, s’entend très bien avec vous. Autant vous dire tout de suite que trouver l’associé idéal n’est pas une chose aisée…
Difficile, mais pas impossible !
Trouver son associé
Beaucoup d’entrepreneurs décident de s’associer dans leur entreprise car ils partagent déjà leur projet avec un ou des amis ou encore avec un membre de la famille. Ces types d’associations par affinité sont extrêmement courants, même s’ils ne sont pas forcément les plus efficaces. être associé avec son meilleur ami, sa cousine, son frère, une amie d’ami, son conjoint… ça passe ou ça casse ! Ça passe si les deux « amis-associés » ont réellement des compétences complémentaires, ça casse si leurs motivations profondes dans la création sont divergentes.
Si vous n’avez pas un proche susceptible de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale avec vous, pas de panique, il existe d’autres solutions pour trouver son alter ego. Vous pouvez faire appel à des agences de mise en relation d’associés, chercher la perle rare parmi vos anciennes connaissances professionnelles, laisser une annonce sur des sites et blogs dédiés à l’entrepreneuriat, essayer de trouver un profil correspondant à vos besoins dans le cadre de soirées networking ou encore envoyer le profil type de la personne recherchée à vos contacts.
Dans tous les cas, commencez par dresser le « portrait robot » de l’associé idéal pour cibler vos recherches au plus précis. Cherchez avant tout la complémentarité. Vous êtes ingénieur et avez développé un outil révolutionnaire ? Associez-vous avec un profil commercial qui saura vendre votre outil. Vous êtes un fin stratège et avez développé une idée innovante de site web que, malheureusement, vous ne savez développer ? Alors cherchez un profil de technicien qui saura concrétiser votre idée.
Comment savoir si l’association fonctionnera bien ?
Un mélange subtil ?
Une association réussie, c’est un mélange subtil entre des compétences qui se complètent bien et une bonne affinité entre les fondateurs amenés à faire équipe ensemble. Pour réussir cette alchimie, les experts conseillent de ne pas utiliser des « méthodes artisanales » pour trouver son associé. Choisir son associé parmi ses amis n’est pas toujours une bonne idée. « Il faut partir d’une affinité professionnelle et non pas d’une affinité personnelle. » affirment les experts.
« Le pire est de s’associer sur un coup de tête, sans valider en amont la complémentarité de compétences, la cohérence dans la vision des deux entrepreneurs et l’adéquation entre les valeurs. Avant de s’associer, il faut prendre le temps de clarifier ses attentes, ses besoins et ses ambitions. Sans cela, une association a toutes les chances de mal finir à court ou moyen terme. Parallèlement à la validation de tous ces items avec l’associé pressenti, il faut également se soucier de l’affinité humaine. » . Alors, une fois que l’associé parfait a été déniché, comment savoir si le binôme supportera bien le poids du stress lié au quotidien du développement d’une entreprise ? « Il faut tester l’association en la mettant en condition. » .
Comment tester votre futur associé ?
« Ce n’est qu’en testant votre futur associé, en validant concrètement l’adéquation homme / projet à travers des réalisations concrètes, qu’on peut s’apercevoir si l’association a du sens. ». Reste ensuite, pour mettre toutes les chances à identifier les différences qui existent entre soi et son futur associé et de se demander si le mode de fonctionnement de l’autre sera acceptable pour soi sur le long terme. Attention également à bien identifier si la ou les personnes avec qui on s’apprête à s’associer ont bien des personnalités complémentaires et non pas similaires à la sienne.
« Si deux profils leader s’associent, on peut s’attendre à ce que tôt ou tard ça fasse des étincelles. » Les experts recommandent enfin de surtout bien écouter son intuition : « Lorsqu’on rencontre un associé potentiel, au bout de 2 minutes, on s’est déjà fait un avis de la personne. Si un avis positif peut s’avérer être faux, il est assez rare qu’un avis négatif se révèle faux. Donc, un petit conseil : si en rencontrant un associé potentiel on ne le sent pas, même un petit peu, il vaut mieux ne pas se lancer avec lui. Rien ne sert de se forcer ! ».
Je m’associe avec mon amoureux(se) : comment éviter le divorce dans 3 mois ?
Que ce soit avec son épous(e) ou avec un membre de la famille, une association professionnelle peut s’avérer à haut risque pour l’avenir de la relation. Et pourtant, s’associer avec son/sa chéri(e) en qui on a tellement confiance est très tentant ! Mais trouverez-vous cela encore si tentant quand, d’ici quelques mois, votre associé quittera à la fois l’entreprise et la maison, lassé par la situation ? Rassurez-vous, il existe des techniques pour protéger cette association d’un genre à part.
Le secret des couples / associés qui durent ? Ils définissent très clairement leurs territoires de responsabilité et font bien attention à ne jamais marcher sur les plate-bandes de l’autre auquel ils font pleinement confiance. Autre astuce : ils apprennent à séparer leur vie professionnelle de leur vie personnelle et savent couper avec les soucis de l’entreprise lorsqu’ils se retrouvent en famille le soir. Un défi pas forcément facile à réaliser, mais obligatoire pour préserver le couple pris dans l’association professionnelle.
Les questions à se poser avant de s’associer
Pour vous aider à réussir votre association, voici une petite checklist des questions utiles à se poser avant de se lancer : avez-vous réellement confiance en votre futur associé ? Si ce n’est pas encore le cas, comment comptez-vous renforcer cette confiance mutuelle ? Partagez-vous les mêmes valeurs ? Avez-vous la même vision à long terme du développement de l’entreprise ? Vos ambitions dans l’entreprise sont-elles cohérentes ? Quels sont les moteurs qui vont booster l’implication de votre futur associé dans l’entreprise ? Vos capacités de travail sont-elles équivalentes ? L’horizon personnel de votre futur salarié correspond-il au développement de l’entreprise (compte-t-il par exemple partir à la retraite dans 2 ans ou voyager) ? Vous poser toutes ces questions dès le début vous évitera bien des soucis par la suite.
Les erreurs à ne pas commettre
Vous avez bien noté tous les bons conseils à suivre pour trouver un associé qui vous correspond ? Eh bien lisez attentivement maintenant la liste des erreurs à ne surtout pas faire lorsqu’on cherche un associé. La première maladresse à éviter est de recruter son associé seulement par rapport à ses compétences, à son carnet d’adresse, pour son apport en financement sans valider l’aspect humain ou, pire, car c’est un ami au chômage et qu’on voudrait l’aider. Autant de mauvaises raisons de s’associer ! Deuxième faute à éviter à tout prix : ne pas oser dire les choses clairement dès le début.
C’est en mettant de côté des sujets qui peuvent sembler tabous (tels que quoi faire en cas de conflits ?) qu’on se dirige tout droit vers le mur. Enfin, erreur souvent commise également : avoir l’illusion que l’amitié sera plus forte que tout et que le ciment qui lie les deux associés est donc indestructible. Les anciens meilleurs amis / associés pourront vous raconter à quel point les pressions liées à une association peuvent mettre en péril même la plus forte des amitiés.
Salariés associés : à ne pas prendre à la légère !
Outil de management très motivant, la cession de parts de capital à ses salariés n’est pas anodine. Pensez bien à tous les scénarios qui peuvent se produire (départ du salarié, licenciement pour faute…) et inscrivez précisément dans le pacte d’associés toutes les modalités de sortie du capital de votre collaborateur. Attention également à la fausse bonne idée qui consiste à rémunérer un prestataire en lui cédant une part du capital lorsque la trésorerie n’est pas encore au beau fixe. Avant de vous lancer dans une telle initiative, prenez conseil auprès d’un avocat.