Un entrepreneur, un artiste qui s’ignore ?

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250 000 entreprises ont été créées au 4 trimestre 2020, ce qui fait un nombre total de 850 000 entreprises créées durant l’année 2020. Avec plus de 4 millions d’entreprises implantées en France, l’entrepreneuriat offre une importante diversité humaine. Néanmoins, s’il n’existe pas de profil type de l’entrepreneur. Il est possible d’en définir les principaux traits de caractère. Quelques explications pourquoi entrepreneur, un artiste qui s’ignore ?

Définir l’entrepreneur pour en comprendre les principaux traits

Il faut croire que l’entrepreneur est un homo sapiens si différent de ses pairs qu’il intrigue, irrite, porte à l’admiration et à l’étude. Dès le 18ème siècle, Richard Cantillon et Jean-Baptiste Say définissaient l’entrepreneur. Pour le premier, ce qualificatif s’applique à quelqu’un qui pratique les décisions d’affaires dans un contexte d’incertitude de l’avenir. D’ailleurs, on retiendra de cette dernière, la capacité à se frotter au risque. Le second a une vision plus créatrice. Pour lui, l’entrepreneur transfère des ressources économiques de la base vers une plus grande productivité en améliorant le rendement. Au 20ème siècle, l’économiste autrichien, Joseph Schumpeter revient à la source étymologique du qualificatif et met avant tout autre considération la capacité à entreprendre et à innover dans sa définition de l’entrepreneur. Pour McClelland, l’entrepreneur est avant tout motivé par un besoin d’agir et par la nécessité de construire.

Un artiste qui s’ignore et qu’on ignore

Risques, soucis de perfectionner, esprit d’entreprendre et d’innovation, besoin de construire ont donc été identifiés ces trois derniers siècles comme définissant, au sein de la société, les entrepreneurs. Même s’ils sont foncièrement variés, à l’image d’un entrepreneuriat qui s’est considérablement développé et diversifié depuis le 18ème siècle, les entrepreneurs ont des traits de caractères qui les portent vers ces fondamentaux définis par les sociologues et les économistes. Nous considérerons pour notre part que l’entrepreneur est avant tout un constructeur.

Ce créatif ne demeure pas dans l’imaginaire et passe à l’action.

Son besoin de construire se nourrit de sa volonté d’améliorer ou de changer l’ordre établi. Il est bien souvent un perfectionniste intransigeant avec lui-même. Pourtant, ce n’est pas pour autant un joueur prêt à tout risquer sur un coup de dé ! D’ailleurs, Il se montre généralement prudent en appréciant le risque pour mieux le maîtriser. En outre, cette faculté à concrétiser un projet de manière cadrée et maîtrisée est la marque d’un être doué d’une formidable capacité de synthèse. Curieux, il s’intéresse à tout et déteste les imprévus ! Il apprécie l’anticipation et essaye de toujours œuvrer avec plusieurs coups d’avance. De surcroît, l’entrepreneur est un rêveur pragmatique qui s’épanouit dans la matérialisation de ses rêves.

On le constate, l’entrepreneur est un être assez particulier. Si les Français lui reconnaissent assez spontanément sa capacité à prendre des risques et à créer, peu entrevoient sa dimension imaginative. En réalité, tous les traits de l’entrepreneur ne lui serviraient à rien sans celui qui le porte à imaginer un concept ou un produit qui a plus ou moins grande échelle changera le monde. De Ford à Jobs, en passant par Dassault ou Zuckeberger tous partagent la particularité d’avoir rêvé ! Une voiture pour tous, la numérisation, des avions superbes ou un réseau social quasi universel, leurs réalisations ont modelé notre monde. N’oublions pas qu’elles trouvent leur origine dans les méandres de la pensée d’un cerveau porté à la création. L’entrepreneur est un artiste qui pratique une forme d’art que l’on ne reconnaît pas comme tel.

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