Légal dans certains états aux États-Unis, dépénalisé aux Pays-Bas ou encore en République tchèque, le cannabis attire de nombreux consommateurs pour différentes raisons. Si pour la plupart des pays du globe, cette substance est prohibée, il s’agit d’un marché qui convainc de nombreux entrepreneurs. Dernièrement en France, ils sont une vingtaine à profiter d’un flou juridique autour du CBD (cannabidiol, une molécule contenue dans le cannabis) et les acheteurs sont au rendez-vous.
Une drogue douce assumée comme un business
Le cannabis est une drogue douce consommée à travers le monde. Certains considèrent qu’elle possède des vertus médicinales et d’autres la consomment pour ses effets psychotropes. Devenu un fléau auprès de la jeunesse dans de nombreux pays, certains ont fait le choix de la légaliser ou tout du moins de la dépénaliser. Amsterdam, par exemple, s’est fait une réputation de ville sulfureuse avec ses coffee shop. Ces boutiques/salons permettent aux fumeurs d’acheter différents types de plantes de cannabis qui diffèrent en fonction du goût et des effets qu’elles procurent. Il s’agit d’un véritable business au sein de la capitale des Pays-Bas. Le cannabis n’est pourtant pas légalisé mais seulement dépénalisé. Les autorités tolèrent la consommation et la présence des coffee shop uniquement si des conditions sont bien respectées. Ils ont pour obligation de ne pas vendre plus de 5 grammes par personne, leur stock doit être inférieur à 500 grammes et la vente est prohibée pour les mineurs. Étant la seule capitale européenne à être aussi décomplexée sur le sujet, les touristes du monde entier affluent pour consommer en toute légalité.
Les Pays-Bas ne sont pas le seul pays à vouloir investir sur ce marché. Si la consommation aux pays des tulipes concerne essentiellement le côté récréatif, la Californie a fait le choix de promouvoir un caractère médicinal dès 1996. Auparavant, il fallait fournir une carte de « patient » pour justifier l’achat. Les consommateurs devaient en faire la demande auprès d’un médecin. Depuis le 1er janvier 2018, l’État a proposé une nouvelle loi qui permet de vendre la marijuana à caractère récréatif, ce qui permet à chacun d’en consommer à partir de 21 ans. La légalisation de cette substance devrait engendrer 5,8 milliards de dollars d’ici 2021.
Un engouement pour du cannabis au taux de 0,2 % de THC
Le marché autour du cannabis attire de nombreux consommateurs convaincus par des vertus médicinales supposées ou simplement par l’aspect récréatif. En France, l’achat, la vente et la consommation demeurent illégales. Depuis le mois de novembre, le ministère de la santé a indiqué qu’un taux de THC inférieur à 0,2 % pouvait être considéré comme légal. Avec ce taux, les produits consommés n’engendrent aucun effet psychotrope. Après cette annonce, les commerces de cannabis « légal » ont commencé à ouvrir. Ils proposent des plantes avec différents goûts, des huiles de massage, des aliments ainsi que des tisanes.
À Besançon, le premier commerce de France autour de ce produit a voulu s’inspirer de la législation suisse qui tolère la présence de ces commerces tant que le taux de THC ne dépasse pas 1 %. L’enseigne Bestown à Besançon souhaite se développer sur le territoire hexagonal avec de nombreuses franchises. Et la capitale n’est pas en reste, les magasins commencent eux aussi à s’ouvrir profitant d’un véritable succès. Lors des premiers jours de la boutique Cofyshop, les consommateurs sont venus par centaines pour découvrir ce commerce au cannabis « légal ». Le premier samedi, Joaquim Lousquy a dû avoir recours à deux vigiles pour gérer les 500 personnes faisant la queue devant la boutique.
Le profit autour d’un flou juridique
Si les commerces commencent à se multiplier, ils profitent tout de même d’un flou juridique qui pourrait s’avérer dangereux pour la poursuite de leur activité. Les produits possédant un taux inférieur à 0,2 % ne sont plus considérés comme illégaux, cependant, ils ne peuvent bénéficier d’une publicité. Promulguer officiellement les produits comme des substituts de cannabis ou encore comme des éléments aux vertus thérapeutiques pourrait entraîner des poursuites pour présentations de stupéfiants sous un jour favorable. Avec l’engouement des consommateurs autour de ces boutiques, l’État pourrait envisager de clarifier ce flou juridique provoquant alors la fermeture de ces établissements. Le marché connaît une expansion et profite de la curiosité de nombreuses personnes qui souhaitent consommer ces produits pour son côté anti-anxiolytique ou simplement pour le goût. Mais s’agit-il d’un véritable business ou simplement d’un engouement démesuré qui devrait retomber ?
Le cannabis est une substance consommée par des personnes aux multiples profils à travers le monde. Reconnu comme, ayant des effets nocifs sur le cerveau, sa légalisation est très souvent questionnée puisque divers experts s’opposent à sa légalisation. En France, il reste toujours illégal mais des entrepreneurs n’hésitent pas à tenter l’expérience autour du CBD afin de surfer sur les habitudes des consommateurs quotidiens qui seraient 2% de la population selon un sondage de l’Ifop pour Echo Citoyen et Terra Nova. Le business devrait se développer d’ici les prochaines années vu l’engouement produit par l’ouverture des premières boutiques en France, mais est-ce une tendance qui va perdurer ?