Les soldes : une nécessité de relancer l’engouement

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Le mercredi 27 juin 2018, les soldes d’été commencent pour le plus grand plaisir des commerçants et des clients. Depuis l’arrivée du Black Friday et du e-commerce, les soldes d’hiver et d’été ne rencontrent plus le même engouement qu’auparavant. Pour redynamiser l’activité des enseignes et des petits commerçants, le gouvernement a fait le choix de raccourcir  les soldes à quatre semaines pour l’année 2019.

Des années précédentes peu satisfaisantes

Dans un rapport de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Paris-Île de France paru en juillet 2017, les soldes d’été 2017 sont analysés à travers une enquête réalisée auprès de 300 commerçants parisiens. En fonction des saisons, le constat reste le même chez les commerçants depuis plusieurs années. Ils expriment une insatisfaction concernant le peu de chiffre d’affaires que génère la période des soldes. Pour l’été 2017, 57 % des commerçants parisiens se déclaraient mécontents du chiffre d’affaires réalisé. Et sur les 300 personnes interrogées, 15 % affirmaient n’avoir eu aucune évolution par rapport aux mois précédents. Pour 60 % d’entre eux, les recettes ont augmenté de 20 %, au maximum. Avec les années, les soldes s’avèrent très peu fructueux et le problème perdure sur toutes les saisons. Pour les soldes d’hiver 2018, l’avis des commerçants reste sensiblement le même. Une étude similaire a été réalisée par la CCI Paris-Île de France auprès d’un panel de 300 commerçants. S’ils étaient déjà 57 % à être insatisfaits des soldes d’été, le chiffre s’élève à 65 % pour la période hivernale.

Le peu d’enthousiasme des Français pour les soldes s’explique par une durée trop longue et des dates mal choisies selon les commerçants. Cet hiver, 55 % estimaient que six semaines de soldes s’avéraient trop longues pour les consommateurs ne monopolisant pas suffisamment leur intention. Parmi les critiques autour de cette période de réduction, d’autres déplorent un mauvais planning. En hiver, ils ont débuté le mercredi 10 janvier et cet été le début sera le 27 juin. Pour les commerçants, les soldes d’hiver arrivent trop tôt après les fêtes de Noël. Les consommateurs ayant dépensé leur argent dans les cadeaux pour leur entourage ne sont pas enclins à se consacrer aux soldes. La critique reste la même pour la période d’été commençant trop tard pour les commerçants. Les acheteurs en fin de mois manquent d’argent avant de recevoir leurs salaires. Le début des soldes est donc très souvent une période mitigée pour les commerces.

De nouvelles habitudes d’achats chez les consommateurs

Le peu d’engouement pour les soldes s’explique par diverses raisons. L’avènement du e-commerce avec Internet permet de nombreuses réductions tout au long de l’année, ce qui provoque peu d’enthousiasme chez les Français. Il participe essentiellement à la perte de vitesse des soldes. Les consommateurs cherchent les prix les plus bas sur des sites comme Amazon et peuvent se faire livrer leur commande sous 24 h à 48 h. Il s’agit d’un changement d’habitude chez les Français, qui pour certains préfèrent parfois faire leur shopping pour un gain de temps et une diversité de produits.

En dehors du e-commerce, les réductions régulières des enseignes entraînent aussi le désintéressement pour les soldes. Au mois de novembre, se déroule le Black Friday. Tradition américaine, il suit le lendemain de Thankgiving et les enseignes proposent des prix très abordables sur l’ensemble d’une sélection de produits. Cette tendance a débarqué en France depuis quelques années et les enseignes françaises suivent elles aussi le mouvement. Elles proposent des prix alléchants avant la période de Noël. Une fois les fêtes passées, les consommateurs voient rarement l’intérêt de réitérer l’expérience après le Black Friday. À cela, s’ajoute, les nombreuses ventes privées mises en place par les marques. À l’aide de leur fichier client, elles proposent des réductions de 20 % à 50 %. Les soldes perdent alors de leur valeur auprès des consommateurs.

Les soldes redynamisés en 2019 ?

Dans l’optique de trouver des solutions pertinentes pour redynamiser les soldes, le gouvernement fait le choix de modifier leur durée pour l’année 2019. Pour le moment, elle est encore de six semaines, mais elle passera à quatre d’ici l’année prochaine. Pour Bercy, la concentration des réductions des prix sur un temps plus court incitera plus fortement les consommateurs. Dans l’étude de la CCI en 2017, 86 % des commerçants étaient favorables au changement de durée. Par ailleurs, ils restent inquiets concernant un changement hypothétique de dates. Bruno Le Maire avait annoncé une possible avancée des soldes d’hiver sur le mois de janvier. Une majorité des petits commerçants indépendants déclaraient ne pas être favorables à ce changement. Les soldes, rapprochés des fêtes de Noël comme sur le modèle britannique pourraient engendrer un désintéressement encore plus conséquent chez les consommateurs.

Les soldes à l’origine avaient pour intérêt de booster les ventes des enseignes comme des petits commerçants, mais depuis le développement de nouvelles habitudes d’achats, ils perdent de l’intérêt autant pour les consommateurs que pour les commerçants. Avec l’arrivée d’une nouvelle formule en 2019, les ventes pourraient repartir à la hausse promettant alors de meilleurs jours pour les petits commerçants.

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