EdTech : ces start-up françaises au service de l’éducation

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Proposer de nouvelles méthodes d’apprentissage, de formations ainsi que des outils novateurs aux utilisateurs avec pour horizon de révolutionner le monde de l’éducation. Ce sont les objectifs que les start-up de la EdTech se fixent sans cesse. Le terme EdTech (educationnal technology en anglais, ndlr) regroupe toutes les sociétés qui offrent leur savoir-faire en matière d’enseignements et de connaissances, par le biais des nouvelles technologies et du travail collaboratif. Ces entreprises présentent, via des applications mobiles et des plateformes en ligne, des contenus personnalisés afin de répondre aux besoins et aux capacités de chaque individu.

Le marché mondial des technologies de l’éducation devrait atteindre une croissance de 17 % entre 2016 et 2020 pour valoir 252 milliards de dollars, selon un rapport global de EdTechXGlobal, leader des conférences rassemblant des investisseurs, des créateurs et des leaders de l’industrie internationale de l’éducation. En France, le marché de l’EdTech est en pleine expansion. Il représentait plus de 89 millions d’euros en 2017, selon une étude effectuée par le cabinet Deloitte (groupe d’expertise comptable anglo-saxon, ndlr) pour la Caisse des Dépôts. L’Observatoire des EdTech, plateforme en ligne créée par la Caisse des Dépôts et Cap Digital (association française qui soutient la recherche et le développement collaboratif dans le numérique, ndlr) recense actuellement 364 acteurs tricolores dans ce secteur dont 214 ont été récompensés et 212 ont effectué des levées de fonds. Dans l’Hexagone, ces nombreuses start-up se mettent au service de l’éducation et de l’apprentissage, par le biais de procédés et de technologies innovantes. Zoom sur quelques-unes d’entre elles.

Unowhy et sa solution numérique tout en un, Sqool

Créée en 2007 par Jean-Yves Hepp, la start-up Unowhy propose sa solution numérique tout en un  Squool depuis 2012. Elle associe tablette numérique, interfaces dédiées aux classes du primaire et du secondaire, accès à des ressources pédagogiques numériques et un hébergement dans un Cloud sécurisé. Disponible sous Android et Windows 10 Professionnel Éducation, la tablette dispose de toutes les fonctionnalités et spécificités techniques actuelles comme une autonomie de dix heures, une mémoire vive de 2 Go et plusieurs ports USB. Grâce des interfaces concentrées sur les  matières principales, les élèves ont rapidement accès aux ressources et exercices. Plusieurs applications sont proposées comme Qwant Junior, moteur de recherche qui aide les enfants à naviguer sur Internet, et Explain Everything, outil pour fabriquer des capsules vidéos. Un logiciel de création de cours et d’exercices a été intégré pour l’enseignant, dénommé « Le Manager ». Le professeur peut ainsi préparer son cours en rassemblant différentes ressources numériques et pédagogiques comme des vidéos, des textes ou des images. Les exercices des élèves sont envoyés directement depuis leur tablette, par groupes de travail. Le programme est sécurisé puisque l’enseignant peut filtrer les accès aux sites Internet et sauvegarder le contenu en ligne sur un Cloud. D’abord testée en Saône-et-Loire, la solution s’est imposée dans les écoles et collèges de France, à partir de 2015, avec le Plan numérique pour l’éducation, qui avait pour mission d’équiper la totalité des élèves en tablette.

OpenClassrooms et son école en ligne

Fondée en 2013 par Mathieu Nebra et Pierre Dubuc, la start-up OpenClassrooms offre une plateforme en ligne qui propose des formations professionnalisantes et diplômantes sur des métiers numériques autour du Data, du design, du marketing ou encore du développement web et mobile. Le site met en avant un catalogue de plus de 1000 cours en ligne regroupés sous 300 certifications officielles, qui peut alors déboucher sur une trentaine de diplômes de niveau Bac+2 à Bac+5, reconnus par l’État. Plus de 70 personnes et 150 experts se chargent de créer des enseignements comportant des images et des textes, ponctués de quiz et de devoirs ainsi que des cours en vidéo d’une durée de dix minutes maximum.

Deux offres sont présentées aux utilisateurs : l’une à 20 euros par mois qui permet d’acquérir de nouvelles compétences et l’autre à 300 euros par mois qui comporte un accompagnement individuel avec un mentor et l’obtention d’un diplôme. Des formations sont également proposées aux entreprises, pour leurs salariés : Axa et Google ont ainsi déjà fait appel à OpenClassrooms. La plateforme connaît un réel succès puisque plus de trois millions de membres l’utilisent. La start-up a levé soixante millions de dollars en mai dernier, auprès du fonds américain General Atlantic et des investisseurs français, Alven, Bpifrance et Citizen Capital. Les objectifs de  cet investissement sont explicites et prometteurs : consolider leur déploiement à l’international et augmenter la diversification de leurs contenus éducatifs.

AppScho et son application dédiée aux établissements et étudiants

Lancée en 2014 par Victor Wacrenier et Antoine Popineau, la start-up AppScho propose aux écoles et universités, une application mobile qui diffuse aux étudiants tout ce qui peut être lié à la scolarité comme les emplois du temps, les relèves de notes et les offres de stage. Cela permet de faire gagner un gain de temps considérable aux établissements scolaires dans leur gestion et de communiquer rapidement les informations aux élèves. Des notifications sont envoyées à chacun d’entre eux pour tout renseignement significatif et elles sont intégrées dans le planning lorsque des cours sont annulés ou déplacés. Quant aux écoles, elles peuvent mesurer l’activité de leurs étudiants à travers les taux d’ouverture et de lecture ainsi que par le biais des réponses aux sondages. Le projet a pu voir le jour grâce à une bourse de 100 000 dollars décrochée auprès de Google et avec l’aide de la direction informatique de l’ESCP Europe (École supérieure de commerce de Paris, ndlr). Plus de 85 000 étudiants et 60 établissements scolaires comme l’EDHEC Business School et HEC Paris utilisent aujourd’hui l’application. La start-up a levé en février dernier, 1,1 million d’euros avec l’aide du fonds Educapital et du Paris Region Venture Fund. Elle a pour ambition d’augmenter son déploiement dans l’Hexagone ainsi qu’à l’international.

Les start-up françaises de la EdTech cherchent à se développer et à se rassembler autour d’un écosystème uni, afin de faire de l’Hexagone, une EdTech Nation. C’est notamment le cas du mouvement EdTechFrance, lancé en novembre 2017, à l’occasion de la conférence EdUp, événement qui réunit établissements scolaires, entrepreneurs et chercheurs autour des technologies de l’éducation. Il a ainsi rédigé un manifeste ayant pour but de fédérer toutes les structures de la filière, démontrer l’importante contribution du numérique dans l’univers éducatif ainsi que diffuser le savoir-faire tricolore sur la scène internationale. Plus de 140 start-up du marché ont déjà signé ce texte.

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