Ces start-up qui révolutionnent le secteur musical

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La transformation numérique du secteur musical a entraîné de nombreux changements dans le rapport et la consommation de la musique auprès des consommateurs. L’avènement du téléchargement, du streaming et des réseaux sociaux a permis de rendre celle-ci plus accessible. L’industrie musicale a reçu près de 17,4 milliards de dollars de revenus en 2017, selon les données de Midia Research (agence d’analyse de médias et de technologies axée sur l’économie du contenu numérique, ndlr). Des start-up cherchent à révolutionner le secteur en proposant de nouveaux concepts ou technologies. De l’intelligence artificielle qui crée des morceaux à l’objet connecté qui permet de ressentir la musique en passant par l’application de découverte musicale, autant de solutions novatrices. Zoom sur ces start-up prometteuses.

Aiva Technologies et son intelligence artificielle compositrice

Fondée en février 2016 par Denis Shtefan, Pierre et Vincent Barreau, la start-up luxembourgeoise Aiva Technologies a créé une intelligence artificielle capable d’élaborer seule des morceaux de musique classique. C’est à la suite du visionnage de Her, film de science-fiction de Spike Jonze qu’est né le concept de l’entreprise. L’histoire met en lumière la relation entre un humain, Theodore Twombly et un système d’exploitation intelligent, capable de ressentir des émotions. La solution de la société se base sur le « deep learning », technique qui enseigne aux objets technologiques à apprendre. Dénommée Aiva, elle analyse via des algorithmes, plus de 30 000 œuvres musicales issues de grands compositeurs classiques comme Mozart et Beethoven. De cette exploration, elle est capable d’extraire des informations qui lui servent à composer des partitions de manière mathématique. En mai 2016, elle devient ainsi la première intelligente artificielle reconnue en tant que compositrice, par la société française de gestion des droits d’auteur, la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, ndlr). Elle sort également en novembre 2016, son premier album intitulé Genesis et composé de vingt titres. Le produit a séduit l’industrie du divertissement puisqu’il a composé fin 2017 la musique du jeu vidéo sur Smartphone, Pixelfield: Battle Royale ainsi que celle du film d’animation Let’s make it happen. La start-up a également réussi à mettre en place sa première levée de fonds de 650 000 euros dont a participé Kima Ventures, le fonds d’investissement de Xavier Niel.

Studio Duroy et son objet connecté sensoriel, Bass me

Fondée fin 2017, la start-up perpignanaise Studio Duroy développe un système musical connecté, Bass me, permettant de ressentir les basses sur le corps, comme si vous étiez à un concert. C’est lors du concours Start-Up Week-End de Perpignan en octobre 2017, que le fondateur Alban Duroy, rencontre ses quatre associés, Guillaume Lannoy, Paul Smadja, Raphaël Guichard et Karen Bodovsky et met en œuvre leur projet en remportant le Grand Prix. Connecté en Bluetooth ou en prise jack à un Smartphone ou un ordinateur, cet objet en forme de casque se place entre le cou et la cage thoracique, comme un sac en bandoulière. Les sons émis sont ensuite transformés en vibrations, ce qui permet à l’utilisateur de se sentir en totale immersion avec la musique. Il permet également d’éprouver des sensations sur d’autres sources audios comme les films ou les jeux vidéos.  Les gamers et cinéphiles peuvent ainsi vivre et goûter pleinement à leurs œuvres préférées. La première version du produit de la start-up est proposée en pré-commande au prix de 129 euros, pour une livraison prévue début 2019. L’entreprise s’est également installée dans plusieurs festivals de musique cet été comme l’Electrobeach Festival, événement techno de Barcarès et Les Déferlantes Sud de France d’Argelès, pour promouvoir son objet.

Kâtch et son application de découverte musicale

Créée en avril 2017 par Raphaël Bourguet, Madeg Moulines et Thomas Patriarca, la start-up française Kâtch propose une application qui permet de découvrir de nouveaux artistes d’une façon originale. Disponible sur App Store et Google Play, elle reprend les codes de l’émission de télévision, The Voice. Au lieu d’écouter les mêmes chanteurs et les mêmes sons, elle propose de mettre en avant des morceaux à l’aveugle créés par des artistes peu connus. Objectifs des fondateurs : instaurer un système d’égalité des chances entre les musiciens et bouleverser les habitudes des consommateurs de musique. L’utilisateur doit simplement choisir ses trois genres musicaux préférés comme la pop, le rap ou encore la chanson française. Il est ensuite dirigé vers la fonctionnalité « Studio » qui lui permet d’entendre des extraits anonymes de quinze secondes. Si la personne a aimé la chanson, il suffit de la « kâtcher » (terme qui signifie aimer, ndlr) et elle peut alors découvrir de nombreuses informations sur celle-ci comme son titre, son interprète et la pochette de son disque. Le fan de musique a la possibilité d’ajouter ces morceaux dans une playlist et de les entendre, sans nécessairement avoir besoin de Wi-Fi. Pour l’artiste, Kâtch est un moyen de se promouvoir et de faire connaître ses compositions. Il peut également en savoir plus sur sa popularité et son public avec un système d’analyse qui permet de mesurer le taux d’attractivité, le nombre d’auditeurs et leur localité. 250 000 chansons sont ainsi proposées et la start-up souhaite attendre les 20 000 utilisateurs d’ici fin 2018.

Ces start-up révolutionnent ainsi le secteur musical par le biais d’applications et de solutions technologiques novatrices. Deezer, la plateforme française de musique en ligne, crée en août 2007 par Daniel Marhely et Jonathan Benassaya, est une pionnière pour avoir chamboulé le marché de la musique dématérialisée et proposer une nouvelle manière de consommer de la musique. Face à des concurrents puissants comme Spotify, Google Play Music ou encore Apple Music, elle a su tirer son épingle du jeu avec quatorze millions d’utilisateurs actifs chaque mois dans plus de 180 pays. Elle vient de lever 160 millions d’euros auprès de Kingdom Holding Company (holding d’investissement saoudienne, ndlr) et Rotana Records (compagnie musicale du Moyen-Orient,ndlr) Access Industries et LBO France (fonds de capital-investissement, ndlr) ainsi qu’Orange. Cette transaction lui permet de rejoindre le groupe hexagonal très fermé des licornes, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars en moins de dix ans. Avec cette levée de fonds, l’entreprise veut accélérer son développement sur des marchés en forte croissance notamment au Moyen-Orient.

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