Un modèle économique repensé par l’ubérisation

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La notion d’ubérisation fait, aujourd’hui, partie du langage courant. Depuis le succès de la célèbre entreprise américaine, Uber, nombreuses sont les start-up à s’être essayées dans ce nouveau modèle de l’économie digitale. Airbnb, BlaBlaCar, KissKissBankBank… Tous secteurs confondus, beaucoup ont tenté de repenser l’économie traditionnelle et, certaines, y sont arrivées.

Qu’est-ce que l’ubérisation ?

Formée à partir du nom de la célèbre entreprise Uber, le terme d’« ubérisation » désigne un phénomène récent par lequel un nouveau modèle issu de l’économie digitale menace un ancien issu de l’économie traditionnelle. Concrètement, il s’agit d’un service qui met en relation prestataires et clients de façon quasi-instantanée, sans avoir besoin de passer par un intermédiaire. Comment ça marche ? Tout simplement, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies, particulièrement les plateformes numériques.

Uber, leader des applications de VTC

À l’origine du néologisme « ubérisation », la société américaine Uber (anciennement UberCab, ndlr) a vu le jour en 2009. Conçu par Garrett Camp, Travis Kalanick et Oscar Salazar, le service de transport implanté à San Francisco met en relation des utilisateurs avec des conducteurs, déstabilisant ainsi le modèle traditionnel des taxis. Leader des applications de VTC (Voiture de Transport avec Chauffeur), l’entreprise californienne a pourtant fait l’objet de polémiques. Accusée de concurrence déloyale et de travail dissimulé, elle est désormais officiellement reconnue et son succès est tel que son modèle se voit copié dans le monde entier. Pour le client, Uber offre un service simple, rapide et sécurisé par l’intermédiation des plateformes, à prix égal voire moins élevé, pour une qualité égale ou supérieure. Côté prestataires, l’accès à la clientèle est démultiplié et facilité. Certains s’en servent d’un moyen pour compléter ses revenus ou de diversification d’activité, tout en profitant d’une certaine autonomie et souplesse. Pour ceux qui n’occupent que cette fonction avec un statut de travailleur indépendant, en revanche, le salaire reste généralement moins élevé que dans le salariat et la couverture sociale, plutôt minimaliste. Pour des raisons concurrentielles, les revenus demeurent en effet conditionnés à l’évolution tarifaire des différents acteurs du marché. Quoi qu’il en soit, le modèle fonctionne et son concept a été étendu à plusieurs autres secteurs économiques.

Airbnb, « le point de départ de voyages inoubliables »

Qui n’a jamais songé à louer son appartement pour financer ses vacances à l’autre bout du monde ? Airbnb, lui, y a pensé. En concurrence avec l’hôtellerie classique, la société californienne repense, elle aussi, le modèle traditionnel en ubérisant le secteur du tourisme. Créée en 2008 par Brian Chesky et Joe Gebbia, cette plateforme communautaire payante permet la location et la réservation de logements entre particuliers. Le principe est simple : l’internaute se connecte sur l’interface et y entre le lieu de la destination souhaitée (ville, pays…). Puis, une série d’annonces de logement (triées par catégorie et par prix) mises en ligne par d’autres particuliers et correspondant à ses critères apparaît. L’internaute n’a alors plus qu’à réserver directement en ligne ! L’entreprise établie à San Francisco connaît d’ailleurs un franc succès en France. Alors que la Capitale voit son nombre de condamnations pour locations illégales en forte hausse, le site a fait de Paris sa première « ville Airbnb » au monde. De son côté, l’hôtellerie déplore une baisse de son niveau de fréquentation et accuse, bien évidemment, la plateforme communautaire, qui compte désormais de grands noms du secteur parmi ses concurrents comme le groupe AccorHotels. Après avoir levé 119,8 millions de dollars en 2011, l’entreprise a effectué un nouveau tour de table quatre ans plus tard pour un montant avoisinant les 20 milliards de dollars, avant de remettre le couvert plusieurs fois et atteindre une valorisation estimée à 31 milliards de dollars.

Faire du covoiturage entre particuliers avec BlaBlaCar

Encore une fois, l’ubérisation semble avoir frappé. Relier conducteurs et usagers cherchant un moyen de transport pour aller de tel à tel endroit : voilà le défi relevé par BlaBlaCar (anciennement Covoiturage.fr, ndlr) grâce à sa plateforme communautaire. Plus simplement, le service met en relation des personnes allant d’un point A à un point B. Le petit plus ? Créer du lien avec ceux avec qui on partage le trajet. Fondée en 2006 par Frédéric Mazzella, la licorne « made in France » se place comme le leader mondial du covoiturage et affiche désormais sa présence dans 22 pays. Gratuite pendant un certain nombre d’années, la plateforme de mise en relation est devenue payante en 2011 et a levé, quatre ans plus tard, 200 millions de dollars, soit 177 millions d’euros, en plus des 10 millions de dollars levés en 2012 et des 100 millions en 2014. Valorisée aujourd’hui à plus d’un milliard et demi de dollars, le site n°1 du covoiturage en France compte plus de 500 salariés et réunit 60 millions de membres, dont un quart se situe en France. En réunissant de la sorte, conducteurs plus ou moins occasionnels et usagers, fini le TGV et bonjour la voiture de particulier. La SNCF a d’ailleurs décidé de passer à l’offensive en affichant ses offres « petits prix » (TGV Max, TGV Ouigo…) et les cars longue distance semblent de plus en plus convoités. Autant de raisons pour lesquelles BlaBlaCar s’avère en passe d’affiner son offre en mettant l’accent sur les trajets porte à porte grâce à un algorithme qui propose automatiquement des points de rendez-vous sur la route des conducteurs.

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