La « silver économie » : une opportunité pour entreprendre

A lire !

La population française vivant désormais plus longtemps, le nombre de seniors a considérablement augmenté ces dernières années. Une réelle opportunité pour les entreprises qui se trouvent toujours plus nombreuses à se lancer sur le marché de l’or gris. 

Qu’est-ce que la « silver économie » ?

La « silver économie » ou « économie des seniors », dont le concept a été lancé en 2013, est le nom donné à une filière industrielle qui regroupe l’ensemble des produits et services destinés aux personnes âgées de plus de 60 ans. Alors que les seniors représentent actuellement quinze millions de personnes en France, ils devraient se compter, d’ici 2030, au nombre de vingt millions (et devraient être deux milliards dans le monde en 2050). Qualifiée d’économie transversale, la filière devrait, à elle seule, générer un chiffre d’affaires dépassant les 130 milliards d’euros d’ici à peine trois ans.

Des services hôteliers à l’hôpital avec Happytal

C’est en 2013 que Romain Revellat et Pierre Lassarat, « Happy Fondateurs » (ex membres du cabinet McKinsey, ndlr), ont lancé Happytal, qui prend en charge les besoins non médicaux de patients hospitalisés, et particulièrement les seniors. En clair, il s’agit d’améliorer leur quotidien en proposant des services marchands, permis grâce aux commerces de proximité. Se faire livrer des fleurs, un journal ou une corbeille de fruits, envoyer des vêtements au pressing ou encore faire venir un coiffeur, tels sont les services proposés par la start-up, disponibles à la fois pour les patients, les proches et le personnel hospitalier. L’idée d’Happytal est née d’une « véritable frustration de ne pas pouvoir montrer à une personne chère qu’on est à côté d’elle quand on habite à l’autre bout de la France autrement que par un coup de fil », raconte Romain Revellat, l’un des cofondateurs. Un système informatique permet de prendre en compte l’ensemble des demandes tout en y intégrant les contre-indications médicales. Et, les tarifs étant négociés à l’avance, le plus est, selon le cofondateur, que « les prix de vente ne sont pas plus chers que ceux appliqués dans le commerce ».

Nov’in et sa canne connectée

Établie en 2013 par Vincent Gauchard et Ismaël Maïté, Nov’in a développé SmartCane, une canne connectée et intelligente, dévoilée à l’occasion du CES 2017. « Toutes les personnes âgées n’utilisent pas un Smartphone, nous voulons nous adresser au public le plus simplement possible », explique Vincent Gauchard. Équipé du système Dring (composé d’une puce GSM, d’un GPRS, d’un accéléromètre et d’un gyroscope), le produit permet de détecter les chutes de l’objet. La start-up stéphanoise peut ainsi, grâce à un algorithme de machine learning, repérer les habitudes de son utilisateur. Ainsi, il devient possible de connaître les heures de sommeil ou de déplacement de l’individu en question. Si la fabrication revient à Fayet, une entreprise qui conçoit des cannes depuis 1909, Nov’in se charge de créer les fonctionnalités du dispositif. En cas d’inactivité prolongée, par exemple, une alerte est automatiquement envoyée aux secours ou bien aux proches. Pour ces derniers, le système fonctionne par l’intermédiaire d’un service baptisé « Dring », souscrit par abonnement. Et récemment, la start-up travaille sur l’intégration de son dispositif Dring dans des chaussures de sécurité connectée !

Retrouver le plaisir de manger grâce à Nutri-culture

Cette start-up résulte de l’initiative de quatre cofondateurs (François Berger, Gabriel Serero, Antoine Leau et Coralie Poulet) basée sur une démarche solidaire : la nutri-culture. Beaucoup de seniors ont en effet perdu le plaisir de manger du fait de problèmes de mastication et de déglutition, et mangent par simple nécessité. « En l’absence de stimulation des sens, une personne âgée s’alimente de moins en moins et se dénutri », rappelle François Berger. Nutri-culture s’est alors lancée le pari de proposer des plats tout aussi appétissants ou presque que ceux traditionnels et faciles à mâcher. La seule différence avec les plats dits classiques se mesure dans la granulométrie des aliments. Pour leur préparation, ces derniers sont cuisinés normalement puis, chaque aliment est mixé, avant de mélanger le tout à un texturant. Enfin, le mélange est mis dans un moule ayant la forme du plat dont il est question. La start-up prévoit aussi une solution pour ceux qui doivent manger avec les mains grâce à des moules cubiques, par exemple. Pour l’heure, les cofondateurs visent le marché des établissements médico-sociaux ou sanitaires.

Plus d'articles

Derniers articles