Comment rater la transformation numérique de votre entreprise ?

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S’intéresser et mettre en place les innovations est toujours un défi pour les entreprises car elles demandent d’acquérir un savoir-faire et des compétences nouvelles. Il est aussi nécessaire de se doter des outils, du matériel qui génèrent des investissements financiers non prévus mais aussi de former le personnel à de nouvelles tâches et donc de leur demander de s’adapter. Il faudra les convaincre les réticents de la nécessité du changement et de casser les a priori. Comment rater la transformation numérique de votre entreprise ?

La révolution numérique est à son apogée et aujourd’hui.

Il est nécessaire pour les entreprises de repenser leurs stratégies en matière de transformation digitale, pour rester dans la course face à la concurrence et développer efficacement leur activité commerciale. Cela consiste à mettre à niveau l’utilisation des technologies numériques ainsi que les méthodes et les usages de l’entreprise en interne comme en externe. Cette étape primordiale permet en outre d’améliorer l’expérience client, optimiser la productivité, d’enrichir les ventes et renforcer le travail collaboratif, tout en comblant la plupart des déficiences de l’entreprise du point de vue de l’organisation, du marketing et de l’humain. Si l’entrepreneur saute le pas, il doit éviter plusieurs pièges sur sa route. Zoom sur les erreurs à ne pas commettre, au risque d’envoyer votre entreprise au bord du gouffre.

Combler le retard ?

Selon une étude réalisée par Bpifrance, la Banque publique d’investissement et organisme de financement et de développement des entreprises, de nombreuses entreprises françaises seraient en retard, au niveau de leur transformation numérique, considérant que ce n’est pas un point stratégique. 1 800 dirigeants de PME et d’ETI (Entreprise de taille intermédiaire, comportant entre 250 et 4999 salariés, ndlr) ont ainsi été interrogés. 87 % d’entre eux considèrent que ce n’est pas une priorité stratégique et 45 % n’ont pas de vision sur cette transformation de leur entreprise.

Un chef d’entreprise sur cinq considère même que la nécessité de se transformer n’est pas encore venue et 45 % des personnes interrogées pensent que l’impact du numérique sur leur activité ne sera majeur qu’au bout de cinq ans. 38 % sont des sceptiques, ne croyant pas en la révolution digitale, 52 % ont compris son importance et se lancent dans quelques actions en ce sens tandis que 10 % se disent totalement engagés dans la transformation digitale de leur société.

Plusieurs études et experts estiment que les entreprises absentes de l’univers numérique disparaîtront d’ici à 10 ans. Si vous avez lancé ce processus au sein de votre société, il faut le faire sans improvisation et précipitation, en mettant en place une stratégie précise et concise. Sans cela, vous risquez de rater votre digitalisation et de mettre votre firme sur le chemin de l’échec.

Refuser d’évoluer et ne pas prendre de risques

Certaines entreprises refusent de s’aligner complètement dans les nouveaux usages numériques, par peur de l’inconnu et par crainte de perdre une manne financière sur un secteur de son activité. En refusant d’évoluer et d’agir pour se développer numériquement, malgré la conscience du danger, elles peuvent alors disparaître petit à petit.

L’exemple de Kodak est l’histoire type de la société qui est restée passive et a pris le virage du numérique trop tard, la conduisant à la faillite en 2012. Détenant le monopole de la photographie pendant plus d’un siècle, avec la photo argentique, elle considérait tout ce qui touchait au numérique comme quelque chose de gadget. La société s’est détournée de plusieurs innovations, considérant que la photographie existerait uniquement que sur papier et que personne ne serait intéressé par le numérique.

En refusant de modifier ses habitudes et ses outils de production, elle va peu à peu se faire distancer par des concurrents plus diversifiés comme Canon, Nikon ou FujiFilm. Elle lance sa transformation numérique à partir des années 2000 et délaisse peu à peu son activité historique. Une transition difficile effectuée beaucoup trop tard. Aujourd’hui, Kodak tente de rattraper ses erreurs, en s’impliquant dans le secteur du blockchain, avec sa propre cryptomonnaie, KodakCoin, utilisée pour les paiements de licences de photographies.

Mettre de côté toutes les parties prenantes

Ne pas mettre de coté les parties prenantes

Lorsque l’entrepreneur décide de digitaliser son entreprise, il a tendance à oublier que les transformations prévues affecteront un certain nombre de personnes et ne prend pas en compte le côté humain. Il se précipite sur cette étape sans établir une vision et une stratégie en accord avec les différents protagonistes. Il est alors fondamental de tenir compte des différentes parties prenantes comme les collaborateurs, les salariés et les clients. Le dirigeant doit prendre en compte leurs avis tout en les accompagnant dans cette transition. Éviter d’impliquer les différentes équipes de l’entreprise, pensant qu’ils sont secondaires alors qu’ils peuvent apporter une part de succès dans ce processus, débouchera sur une transformation fragile.

L’ensemble de l’entreprise doit être impliqué pour parvenir au mieux à accompagner le changement en étant tous informés des nouveaux outils mis à disposition. Pour cela, il ne faut pas négliger la formation, notamment pour les salariés. Le digital évolue sans cesse et doit donc être une pratique qui s’inscrit dans le quotidien. Face à des exercices pratiques et des activités en temps réel, les salariés intégreront plus facilement les nouvelles pratiques dans leur vie de travail. Il est également primordial d’identifier et comprendre les besoins et attendes des clients, afin de mettre en place une stratégie digitale qui soit sur la même longueur d’onde pour tous. L’entreprise doit s’aligner sur les nouveaux usages des consommateurs pour instaurer une transformation numérique crédible

Se faire aider ? Comment ?

Aujourd’hui encore, de nombreuses entreprises n’ont pas effectué leur transformation numérique dans l’Hexagone. Pour les aider, les collectivités territoriales et l’État mettent en place plusieurs dispositifs. La région Île-de-France propose, par exemple, l’aide « TP’UP » dans le but de soutenir le développement des très petites entreprises et les accompagner dans leurs stratégies de croissance et de modernisation. Elle se caractérise par une subvention pouvant atteindre 55 000 euros pour financer un plan stratégique, concentré sur de l’investissement matériel et immatériel, du conseil stratégique et du développement international via la participation à des salons, se tenant en France ou à l’étranger.

En Nouvelle-Aquitaine, les sociétés se voient proposer un « Chèque de transformation numérique », aide financière permettant de cofinancer des prestations d’experts sur le développement d’un logiciel métier ou de solutions de gestion et relation client. Du point de vue national, le gouvernement par le biais du secrétaire d’État au numérique, Mounir Mahjoubi, a lancé le portail France Num en octobre dernier, permettant aux TPE et PME d’être accompagnées durant leur transformation numérique. La plateforme propose un certain nombre de bonnes pratiques et de conseils, sous forme de fiches explicatives, pour aider à comprendre les différents concepts autour de la digitalisation. Un simulateur est mis en place pour que l’entrepreneur obtienne une recommandation, des contacts et une idée du montant de l’aide dont il peut avoir droit.

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