Créer son entreprise implique souvent le fait d’être polyvalent et de réaliser soi-même la quasi-totalité des tâches. Lors de la création ou de la reprise d’une société, il n’est pas rare d’être à la fois : le gestionnaire, le concepteur du produit, le vendeur, le communicant ou encore l’homme de ménage… Si votre entreprise se développe, vous allez devoir au fur et à mesure recruter des prestataires et des collaborateurs pour pouvoir répondre à vos besoins. Zoom sur cette fonction transversale qu’est celle du dirigeant.
Une définition ?
La définition précise des fonctions du chef d’entreprise n’existe pas réellement. En effet, vouloir réduire à quelques banalités ou tracer un schéma type serait réducteur et celle-ci se trouverait certainement enfermée dans des clichés qui ne sont guère l’objet de ce dossier. Si l’on s’accorde sur des critères tels que le dirigeant doit être curieux et ouvert d’esprit, sur les qualités requises pour tout chef d’orchestre et sur sa mission qui est de diriger son entreprise vers la réussite et de donc posséder une vision à court terme, à moyen terme et à long terme, il apparaît évident que l’on reste sur des idées généralistes que chacun peut émettre.
Or, l’activité ainsi que la taille de structure de l’entreprise confèrent des missions qui vont s’adapter à l’évolution de celle-ci et donc le dirigeant devra transformer le chef d’entreprise multifonctions c’est-à-dire le « tout-en-un », coutumier des structures plus réduites, en leader capable d’appréhender tous les postes et secteurs, tout en choisissant les talents qui permettront à sa société de se développer à une vitesse exponentielle.
Les rôles essentiels
Le dirigeant est d’abord celui qui porte une vision et qui choisit un rythme pour la mettre en œuvre. Il croit dans son projet, mais aussi appréhende sa réalisation dans le futur. Le dirigeant est avant tout un stratège qu’il soit seul ou avec des collaborateurs. Cette fonction stratégique est inhérente à son rôle. Il porte un concept qu’il partage avec ses partenaires (actionnaires, fournisseurs…) et ses équipes, et se doit d’être un expert en communication pour le transmettre et faire adhérer ses collaborateurs voire les parties prenantes de l’entreprise.
Multi fonctions ?
Quelle que soit la taille de la société, il est souvent considéré comme le premier commercial de sa structure et le premier gestionnaire, car qu’on le veuille ou non sa capacité à analyser les éléments clés de l’entreprise et de son environnement lui permet de prendre les choix et décisions qui s’imposent. Pour obtenir l’adhésion de toutes et tous, il s’avère souvent nécessaire de développer une solide confiance en soi qui s’acquiert par une expertise sans faille des multiples activités de l’entreprise. Si dans les prémices de l’entreprise, il travaille seul ou avec un associé et avec peu de moyens financiers, logistiques ou humains et regroupe donc toutes les fonctions : comptabilité, commercial, production, distribution, communication, ménage, poubelles il sera conduit à déléguer au fur et à mesure que l’entreprise grandit.
Mais cette expérience d’avoir tout pris en charge deviendra un véritable atout, car elle l’oblige à cerner ses propres forces et faiblesses, mais aussi les secteurs dans lesquels une aide complémentaire s’avère nécessaire et non le fruit d’idées préconçues, lui permettant de découvrir avec les recrutements, sa capacité à manager simultanément les prestataires, les fournisseurs ainsi que les collaborateurs internes. Elle est révélatrice de ses limites l’incitant à chercher des idées pour non seulement le suppléer, mais aussi pour trouver des talents qui lui ouvrent un avenir optimiste.
Cerner l’ensemble des tâches
Certes posséder toutes les compétences serait ambitieux. Vous ne pouvez pas être le meilleur partout et savoir tout faire mieux que tout le monde. Cependant, il peut vite se révéler difficile de piloter une équipe si vous n’avez pas la moindre notion de ce qu’elle réalise, ni de comment. Le chef d’entreprise doit appréhender l’étendue du travail de ses collaborateurs, car il sera à même d’anticiper les difficultés, capable d’aider ou de remplacer si nécessaire, d’évaluer le temps pour réaliser une tâche, mais aussi son coût. Si vous n’avez pas besoin de tout maîtriser dans le moindre détail, il s’agit pourtant d’avoir une ouverture d’esprit et une curiosité qui vous permettent d’avoir un tableau d’ensemble de chaque poste. Vous pourrez également déterminer les savoir-être / faire manquants afin de former au besoin vos équipes.
Si les réseaux sociaux ne sont pas votre intérêt premier, il est fondamental d’en cerner le fonctionnement et de connaître comment les entreprises surfent sur ces nouveaux outils de communication pour développer leur e-réputation. La qualité d’un dirigeant est d’observer et d’analyser tout en demandant à des personnes expertes de leur transmettre leur savoir, leurs expériences, leurs échecs…mais aussi l’analyse des bad buzz si souvent cités dans notre magazine et sur notre site internet qui est une clef pour ne pas s’engouffrer dans les mêmes erreurs fatales à l’entreprise.
A l’affût des innovations pour rester novateur
Le dirigeant incite les collaborateurs à réaliser de nouveaux projets. Il ne se contente donc pas des réussites et connaissances qu’il a accumulées en vivant sur ses lauriers, mais se révèle novateur et à l’affût de nouvelles opportunités. La fonction évolue ainsi au fur et à mesure du temps et des nouveaux projets que vous souhaitez développer ou qui se présenteront à vous. Par exemple, si vous souhaitez lancer un site internet ou le faire évoluer, il est indispensable de collecter les renseignements pour réaliser le site qui attirera les clients et de ne jamais se contenter des conseils d’un seul prestataire dont l’intérêt est de vous faire une proposition onéreuse ou vous-même d’écarter vos propres idées préconçues.
Les ressources humaines et financières de l’entreprise sont souvent limitées, et la seule solution disponible est d’ordinaire son dirigeant qui met en place des idées novatrices. Il est donc indispensable d’être un chercheur d’innovations pour permettre de rendre pérenne l’entreprise et donc d’effectuer une veille constante, mais aussi de s’interroger sur leur mise en place et sur les écueils qui pourraient être des obstacles difficiles à contourner.
Un homme de finances avant tout
Le dirigeant a souvent une autre fonction de l’ombre, mais ô combien cruciale : celle de financier. Pour lever des fonds ou encore capter l’attention des partenaires, il doit souvent « vendre » sa vision et maîtriser les outils nécessaires pour mettre en exergue sa viabilité. Pour survivre ou croître, il devra souvent trouver les ressources financières adéquates et persuader de l’excellence du fonctionnement de son business model. Que l’on soit au stade initial du financement (love money, prêt d’honneur, prêt bancaire, subventions, concours, crowdfunding…), au stade de l’amorçage (Business Angels, fonds d’investissement…) voire du développement avec des fonds capital-risque, il sera souvent en charge de cette communication complexe et ardue. Ce rôle de financier se poursuit dans les phases de sorties ou encore d’explication des comptes lors de la sortie des bilans et autres résultats financiers.
À partir de son analyse, il pourra faire des projections, dégager une stratégie cohérente avec ses moyens et surtout optimiser l’avenir. Les présentations lors des concours d’entrepreneurs se focalisent souvent sur l’aspect financier pour choisir le candidat qui sera porteur d’une réussite. Un projet aux chiffres fantaisistes a peu de chances de rencontrer l’adhésion du jury.