L’information est à notre portée de clics et nous sommes tentés par les dernières nouvelles et même à les lire en boucle. Certains médias s’étant spécialisés dans le fait de donner toutes les heures les mêmes informations, nous finissons par devenir prisonniers de l’information et du scoop. Bien évidemment, les confinements nous limitant à notre foyer nous ont conduits à leur consacrer beaucoup de temps et nous ont rendus en quelque sorte addicts.
De plus en plus de critiques apparaissent sur le fait que les médias sociaux nous prennent de plus en plus de temps et qu’il y aurait un risque fort pour notre société. La théorie de Big Brother n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui mais pourquoi cette théorie a quelque chose de crédible et fait peur à plus d’une personne ?
La théorie en elle-même
Les médias sociaux seraient de plus en plus chronophages et n’auraient plus la simple vocation d’être des outils incontournables pour mieux vivre ou travailler mais d’accaparer de plus en plus notre temps. Ils nous solliciteraient chaque jour davantage et ils seraient dans l’avenir capables de prendre tout notre temps disponible. Cette théorie conduit à penser qu’ils pourraient nous dicter nos comportements et qu’une guerre ferait rage entre les différents médias sociaux pour avoir le meilleur algorithme prédictif. Cette théorie met en avant qu’ils seraient de plus en plus exacts au fur et à mesure que les données compilées s’accumulent. Ainsi, chaque personne serait de plus en plus privée de son libre arbitre par des sollicitations mieux ciblées et exactes au vu de la réaction de l’ensemble des utilisateurs.
Des analyses comportementales déjà existantes
Cette théorie possède une certaine solidité, déjà parce que les analyses comportementales existent depuis longtemps et sont utilisées dans de nombreux domaines de la vente. Il s’agit bien évidemment d’une pratique qui serait dans la continuité de ce qui existe déjà car il est évident que toutes les théories sur la vente impliquent une influence et pas simplement la communication d’une information objective. Il reste également évident que nous sommes plus ou moins sensibles à une information qui serait adaptée et qui arrive au bon moment. C’est d’ailleurs le principe des cookies qui utilisent vos recherches actuelles pour savoir quoi vous présenter et il est clair que les grands sites internet ont depuis longtemps pris en compte le taux de conversion.
Une vision un peu tronquée
Si certains y voient une personne derrière un ordinateur en train de nous dicter les comportements de chaque utilisateur, force est de constater qu’en réalité, ces comportements seraient davantage dictés pour un ensemble d’utilisateurs et par des ordinateurs capables de calculer un ensemble de comportements que celui de chaque personne. Cette théorie, même si elle s’avérait exacte, possède quelques imperfections notamment le fait qu’il faut noter que les géants des médias sociaux n’ont que finalement peu de salariés et que l’automatisation fait partie de leur business model. On voit mal quelques milliers de personnes avoir le temps de se consacrer à des milliards d’utilisateurs même si chacun peut s’afférer à tirer des constats de tests qui seraient globaux et cibler sur des « communautés de comportements ». L’analyse « Lancet » pour le Covid 19 a montré ainsi les limites des calculs scientifiques.
L’influence existe depuis longtemps
Il est clair que si peu de personnes aime être influencé ou que l’on prenne la décision à leur place, le libre arbitre existe toujours et, qu’aujourd’hui, chacun peut prendre la décision de se déconnecter des médias sociaux. Ils ne représentent finalement qu’un outil parmi d’autres. Ensuite, reste à constater que les influenceurs ne portent pas leur nom pour rien et qu’au fond les individus s’influencent très souvent mutuellement. D’ailleurs, qui n’a jamais demandé de conseils lors d’un achat ? Il est évident que l’information étant de plus en plus dense et les évolutions de plus en plus rapides, prendre l’avis des autres sur une prestation plutôt que de faire les erreurs par soi-même est devenu une pratique courante. Au final, une théorie qui reposerait sur ce qui existe depuis longtemps donc…
La complexité de chacun à prendre en compte
S’il peut être tentant de regrouper chaque personne comme un corps unique, force est de constater que cette théorie possède également un défaut, celle de croire que nous fonctionnons tous de la même manière. Il est clair que les circonstances ou encore l’environnement influent sur nos comportements et que nous l’être humain reste très complexe. Même en connaissant parfaitement nos proches, leurs actions sont parfois très peu prévisibles et que dans deux situations quasiment identiques, ils ne réagiront pas forcément de la même manière. Si on imagine que dans l’avenir ils se développent, il faudra d’abord déterminer les critères qui sont les plus décisifs et ceux qui interagissent les uns avec les autres, ce qui relève d’une complexité hors du commun.
Il a été intéressant de constater ces derniers jours que l’application stop-covid présentée comme une solution pour empêcher le virus de se répandre a été boudée par les français et pourtant les nombreux messages véhiculés à la population pour la conduire à s’en servir montre bien que nous possédons encore notre libre arbitre. On peut se demander ce qu’il en sera du ou des vaccins car les Français sont devenus méfiants et les contre-courants qui s’agitent nous permettent de penser garder notre liberté.
Au final, on n’enlèvera pas à cette théorie qu’elle repose sur des pratiques déjà existantes et qu’elle peut se révéler vraie même si l’on envisage pour le moment et garder notre liberté.