L’impact de la mobilité professionnelle sur les femmes et les hommes ?

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Selon l’étude du ministère du Travail, la mobilité professionnelle ne joue pas en faveur des femmes. Lorsqu’une femme et un homme change de région de résidence l’accès à l’emploi est davantage fréquent pour les hommes que pour les femmes au chômage. Ainsi, la mobilité professionnelle reste plus favorable aux hommes. Qu’en est-il dans ce monde où la parité devrait s’imposer ?

Les femmes démissionnent davantage pour suivre leur conjoint

Le déménagement conduit plus souvent à une démission pour les femmes en couple que pour les hommes. Ces derniers sont davantage concernés par une mutation, qui s’accompagne d’une amélioration de leur situation professionnelle dans six cas sur dix. Leurs motivations au déménagement sont aussi différentes : les femmes mettent en avant davantage un souhait ou une obligation et moins la perspective d’un emploi plus intéressant ce qui démontre que pour les femmes la finalité n’est pas la même. Après un déménagement, les femmes connaissent moins fréquemment que les hommes une promotion, une amélioration de leurs conditions de travail, une hausse de leurs revenus ou de leur temps de travail ce qui nous renvoie au fait que la parité n’est pas encore là.

Un statut moins élevé que les hommes après un déménagement

L’évolution de leur position professionnelle à la suite d’un déménagement est aussi moins favorable, notamment si elles vivent en couple : moins de deux femmes en couple sur cinq accèdent à un statut plus élevé, contre près d’un homme sur deux.

Dans les couples biactifs – où les deux personnes sont en emploi –, la mobilité résidentielle peut se révéler dommageable pour la situation professionnelle d’un des conjoints. Si environ 7 % des personnes changent de région de résidence, les disparités en termes de mobilité selon l’âge, l’ancienneté sur le marché du travail, le diplôme, la nationalité et les situations professionnelles et familiales sont significatives. L’accès à un emploi est également plus fréquent pour les hommes au chômage ayant déménagé (65 % contre 44 % des sédentaires), mais cela ne semble pas être le cas pour les femmes : qu’elles soient mobiles ou sédentaires, environ 47 % des femmes au chômage en 2010 occupent un emploi en 2015.

Des mutations pour les hommes et démissions pour les femmes

Juste après un déménagement, la situation par rapport à l’emploi se révèle moins favorable. Plus fréquemment que les hommes, les femmes en poste juste avant un déménagement connaissent, après, une période de non-emploi (35 % contre 21 %). Les durées des périodes de non-emploi des hommes et des femmes sont toutefois proches en moyenne (13 mois pour les femmes contre 10 mois pour les hommes). En revanche, les femmes qui étaient au chômage le restent généralement 6 mois de plus que leurs homologues masculins (28 mois contre 22). Près de sept fois sur dix, la mobilité résidentielle s’accompagne de la fin d’un épisode d’emploi qui prend la forme soit d’une fin de contrat de travail, soit d’un changement important de l’environnement professionnel. Les fins d’épisode d’emploi résultent d’une démission dans près d’un tiers des cas (34 % pour les femmes, 28 % pour les hommes) .

La démission constitue la circonstance de fin d’épisode d’emploi la plus fréquente des femmes en couple qui déménagent et en concerne 36 %. Près d’une femme en couple sur deux quitte ainsi son emploi dans le cadre d’une démission ou d’une rupture conventionnelle, alors que ce n’est le cas que d’une femme seule sur trois.

Qu’ils soient seuls ou en couple, les hommes, nettement plus souvent que les femmes, justifient leur mobilité par le souhait d’un emploi plus intéressant. Cela suggère un déséquilibre du poids des situations professionnelles respectives des conjoints dans les décisions de mobilité, déséquilibre qui pourrait se justifier par des revenus ou des perspectives professionnelles différentes.

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