Retard de paiement des grandes entreprises : stop aux faillites de PME et TPE

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En 2023, 13 jours de retard en moyenne, les délais de paiement en Europe retrouvent les niveaux d’avant crise Covid. Stop aux faillites de PME et TPE.

Altares vient de présenter le panorama des retards de paiement des entreprises en Europe et en France au 2e trimestre 2022. Alors qu’ils s’inscrivaient en forte hausse dès l’été 2020, atteignant 14,5 jours au 4e trimestre 2020, les retards de paiement à l’échelle Europe diminuent rapidement pour retrouver des seuils d’avant crise.

A l’heure actuelle, près d’une entreprise européenne sur deux (48,4 %) paie ses fournisseurs à l’heure. Une dynamique portée par les comportements restés vertueux chez les entreprises d’Allemagne et des Pays-Bas.

Alors que l’Europe est confronté à de profonds bouleversements, les comportements de paiement des entreprises restent très modérés. En effet, les entreprises redoublent d’efforts pour préserver leurs bonnes relations avec leurs fournisseurs, à l’heure où les chaînes d’approvisionnement sont exposées à de nombreuses crises.

L’Europe tient ses délais, portée par les nets progrès de la France et la Belgique et les comportements historiquement vertueux de l’Allemagne et les Pays Bas. La France repasse sous le seuil symbolique des 12 jours.

Rappel de la loi

Le délai convenu entre les parties pour régler les sommes dues ne peut dépasser 60 jours nets à compter de la date d’émission de la facture ou, à titre dérogatoire, 45 jours fin de mois, sous réserve que ce délai dérogatoire soit inscrit dans le contrat. De plus, il ne doit pas constituer pas un abus manifeste à l’égard du créancier. De plus, le délai de paiement des factures périodiques ne peut dépasser 45 jours à compter de la date d’émission de la facture.

Enfin de la transparence et des sanctions : « Name and Shame »

La crainte est que ces désignations ne soient qu’un effet d’annonce et que les mauvais payeurs continuent à ne pas payer.

Une corrélation entre retard de paiement et taille de l’entreprise

Les données l’attestent, plus l’entreprise est grande, plus les retards de paiement s’allongent.
Sur le deuxième trimestre 2022, les organisations employant entre 200 et 999 personnes présentent un retard de 13,7 jours (+ 2 jours vs. moyenne toutes tailles confondues).
Les structures les plus grandes d’au moins 1000 salariés, présentent un retard moyen de 16,7 jours, soit plus de 5 jours de plus comparé à la moyenne.
A l’inverse, les structures de 10 à 49 salariés présentent traditionnellement de meilleures performances. C’est actuellement le cas avec des reports de règlements de moins de 11 jours (10,8 jours). Les plus petites entreprises, moins de trois salariés, ne parviennent pas à redescendre sous 12 jours depuis la crise sanitaire. Des tensions sur les paiements étaient même constatées en fin d’année 2021 et début 2022.

Les activités B2C toujours plus fragilisées.

La filière textile-habillement particulièrement impactée.

Les activités où l’on observe les comportements les moins vertueux restent les activités B2C, fragilisées depuis la crise Covid. Parmi celles-ci la restauration (19,4 jours), les salons de coiffure ou de beauté (19 jours) et le commerce de détail d’habillement (17,6 jours).
La filière textile-habillement est également sous tension en B2B. Le commerce de gros affiche un retard de plus de 18 jours. Cependant, la fabrication, le décalage qui avait approché 12 jours en 2021 remonte au-delà de 13 jours depuis le début de l’année.

Des secteurs « mauvais payeurs »

Le secteur d’activité dans lequel évoluent les entreprises peut, en partie, expliquer ces écarts. Par exemple, une part importante de PME exerce dans le commerce ou l’hébergement et la restauration, où les clients paient assez rapidement puisque ce sont des ménages.

À l’inverse, les secteurs dont la clientèle est essentiellement professionnelle font, eux, face à de nombreux retards. La situation est particulièrement dégradée pour les secteurs « information et communication » et « conseils et services aux entreprises », où près de deux entreprises sur trois connaissent des délais supérieurs à 60 jours. De plus, plus de la moitié subit des retards supérieurs à un mois.

Les causes de ces retards de paiement ?

Selon le rapport de l’Observatoire des délais de paiement

– une organisation mal adaptée à la loi

Les retards de paiement d’une entreprise peuvent s’expliquer par une organisation mal adaptée à la réglementation. Ainsi, le nombre insuffisant de campagnes de paiement au cours d’un même mois, les circuits de vérification et de validation internes trop longs ou trop complexes, en particulier lorsque les services de comptabilité sont délocalisés, externalisés ou partagés.

– un circuit comptable : un labyrinthe

Pour de nombreuses PME, le circuit comptable inclut systématiquement le visa et la validation du chef d’entreprise. Certaines entreprises n’anticipent pas l’échéance des factures qui sont alors mises en paiement une fois qu’elles sont échues. D’autres enregistrent toutes les factures en fin de mois, quelle que soit leur date de réception. Elles calculent la date d’échéance à partir de cette date d’enregistrement et donc une perte de trésorerie évidente.

– des litiges qui mettent en suspens les paiements

L’existence de litiges explique également les retards de paiement. En effet, en cas de litige, les sociétés préfèrent souvent attendre la réception de l’avoir correspondant à la facture litigieuse pour procéder au paiement.

– la globalisation de paiements

Certaines entités appliquent ainsi un délai de paiement commun à l’ensemble de leurs fournisseurs en méconnaissance des délais spéciaux existant pour certains secteurs et donc paient en décalage.

– la cascade des difficultés financières

Les difficultés financières des clients peuvent impacter les fournisseurs en cascade et des factures continuent d’être envoyées tardivement.

Il est très important pour maintenir l’emploi de payer les PME et TPE le plus rapidement possible.

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