S’implanter en Allemagne : les difficultés à prendre en compte

A lire !

Plus d’un entrepreneur a le souhait d’élargir son marché à l’international. L’Allemagne reste un des pays privilégiés par les entreprises françaises notamment du fait de sa proximité, de sa superficie, de la taille de sa population et de son dynamisme économique. Si souvent les entrepreneurs envisagent les difficultés liées à la barrière de la langue, ils prennent peu en compte celles liées au droit du travail allemand, radicalement différent du nôtre.

Pour une entreprise française qui cherche à exporter ou pour une start-up qui souhaite se lancer sur le marché allemand une préparation rigoureuse s’impose en amont. Stop aux idées reçues sur la rigueur allemande qui voudrait qu’il n’y ait pas de conflits avec les salariés ou qu’il n’y ait que peu de règles à prendre en compte. Ne commettez pas l’erreur de considérer que les échanges ne seront pas complexes.

Quelle langue ?

Pour commencer, il faut prendre en compte qu’en Allemagne, les affaires se font non pas en anglais, mais tout simplement en allemand. Il faut donc prévoir des documents en allemand et de recruter des collaborateurs qui maîtrisent la langue et la culture allemande qui permet de supprimer tout malentendu. Ils vous aideront d’ailleurs à comprendre les processus de décision sur la place. Autant de codes dont la maîtrise est indispensable pour faire des affaires ou pour s’implanter.

Le droit du travail à prendre en compte

Une fois sur place, vous devez comprendre que le droit du travail allemand est différent de celui-ci français. En France, il est issu d’une seule législation et celle qui s’applique dans une région s’applique dans l’autre, c’est-à-dire dans tout l’hexagone. Or en Allemagne le droit du travail dépend de plusieurs autorités législatives : l’état fédéral d’une part et les états fédérés de l’autre. De plus, il faut savoir que si ces deux entités ne se mettent pas d’accord c’est la loi de l’état fédéral qui l’emporte. Il existe en Allemagne des lois qui sont issues d’autres entités à l’image de nos conventions collectives mais qui ne sont pas issues du Code du travail. Cette complexité demande d’avoir recours à des experts spécialistes du droit du travail aussi bien français qu’allemand. Comme en France, il est donc recommandé se faire accompagner dans un premier temps par un cabinet d’avocat spécialisés dans le droit du travail allemand comme Berton & Accoiés, sur Paris et Strasbourg

Le code du travail allemand

Il se révèle fort complexe. La législation du droit du travail allemand dans sa grande majorité est issue du Code civil allemand. Or, il faut savoir que les dispositions du code civil allemand sur le contrat de prestations de service par exemple revêtent une importance primordiale. De plus, au Code civil s’ajoutent d’autres codes comme le Code de l’industrie et de l’artisanat qui apportent de nouveaux éléments et qui complexifient les relations juridiques professionnelles.

Une des principales différences porte sur les manières de fonctionner des comités d’entreprise. En France, la création d’un comité d’entreprise est obligatoire à partir de 50 salariés et donc n’est pas imposée dans les petites entreprises. A contrario, en Allemagne, la création d’un comité d’entreprise est facultative mais peut être réalisée dans des entreprises qui ont seulement s 5 salariés. Les salariés peuvent le mettre en place à partir de leur propre initiative et l’employeur ne peut pas s’opposer à leur action. Une fois installée, ce comité peut devenir une difficulté majeure parce qu’il devra en tenir compte et prendre ses décisions en obtenant son accord. Si aucun accord n’est trouvé, le dirigeant se trouve dans une impasse et l’ambiance au travail peut vite devenir délétère.

Le choix de l’implantation en fonction de son secteur d’activité

L’Allemagne, contrairement à la France, est un pays très décentralisé. Plutôt qu’une capitale avec une région comme l’Ile de France qui regroupe la majorité des secteurs de l’activité économique, elle se distingue par une multiplicité de « clusters », c’est-à-dire des pôles d’activité axés sur de grands secteurs comme la transition énergétique, la maison connectée, l’industrie …et qui se trouvent implantés dans une ou deux régions. Cette manière de faire permet à chaque région de développer une attractivité.

C’est la raison pour laquelle se rendre à Berlin, la capitale, comme on le fait pour Paris et sa banlieue, ne correspond pas à la réalité des activités économiques de l’Allemagne. L’entrepreneur a intérêt à bien saisir ce fonctionnement. S’il souhaite s’implanter dans une région, il devra le faire en fonction des habitudes d’implantation allemande et écarter de son esprit l’importance de la capitale. L’Allemagne se caractérise donc par son fédéralisme. La présence dans une région doit être porteuse de sens et vous devez donc bien analyser la raison de votre choix et donc écarter toute idée reçue liée à la culture française. N’oubliez pas qu’il faudra vous acquérir la confiance de vos interlocuteurs pour gagner en crédibilité, pour trouver des opportunités de business. Ce travail relationnel est incontournable si vous souhaitez donner à votre entreprise toutes les chances de se développer de façon pérenne.

Plus d'articles

Derniers articles