Quelle mouche a donc piqué Go Sport ?

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Lacérer au cutter et jeter des baskets neuves par un Go Sport à la poubelle à une époque où nombre de personnes se serrent la ceinture pour boucler les fins de mois et où la protection de la planète est au cœur de toutes les manifestations et conversations n’est vraiment pas cool.

Comment le pot aux roses a-t-il été découvert ?

Une photo prise par une employée Mélanie de la start-up TooGoodToGo, spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, et publiée sur Twitter, montre des poubelles remplies de baskets neuves tailladées au cutter devant un de leurs magasins le 17 septembre, juste devant le magasin de Châtillon Go Sport dans le 14eme arrondissement de Paris.
Des réactions indignées se sont multipliées et on les comprend. Toutes ont dénoncé la désinvolture de la marque, qui a volontairement détruit des baskets neuves, dont certaines portaient encore leur étiquette. Il s’agit en réalité de chaussures invendues lacérer par les employés pour ne pas qu’elles puissent être reprises par des personnes dans le besoin. « Un gaspillage décomplexé », comme l’affirme l’internaute à l’origine du cliché. Sans attendre, l’information est remontée à que de droit. L’entreprise TooGoodToGo a fait remonter l’information « Nous avons directement contacté le cabinet de la secrétaire d’État Brune Poirson, car ces pratiques ne nous semblent pas normales», a fait savoir la start-up.

Et quelle réaction ?

La ministre de la Transition écologique et solidaire Brune Poirson a réagi via Twitter. Elle dénonce à son tour le gaspillage engendré, mais plus largement la « surproduction », et appelle à une « meilleure gestion des stock ». « J’ai demandé plus d’informations à @gosportfrance qui, si la destruction pure et simple est avérée, sera bientôt hors la loi », a-t-elle écrit sur son compte Twitter. Mais elle ne s’est pas contentée du tweet, elle a demandé des comptes à l’entreprise. Outrée par cette attitude dénuée de bon sens. Elle a tout de suite rappelé que le projet de loi anti-gaspillage prévoit, en effet, d’interdire la destruction de produits invendus et allait être présentée dans quelques jours.

Et Go Sport ?

Go Sport, marque de sport français, a présenté des excuses dans un communiqué, en utilisant les conditions particulières de la boutique ciblée, en pleine liquidation et a affirmé que les baskets retrouvées dans les bennes étaient toutes « dépareillées, de pointures différentes, les rendant inutilisables ». Celle-ci a également affirmé que « GoSport ne cautionne pas et ne pratique pas le gaspillage. Au contraire, les magasins sont en relation avec des associations locales à qui elles font régulièrement don de produits non vendables mais encore utilisables ».

Convaincus par la réponse de Go sport ?

Les membres de Too Good To Go…sont sceptiques « C’est une pratique qui choque, ils ont une responsabilité morale. C’est impensable de lacérer des chaussures au lieu d’en faire don à des associations. Alimentaire ou non, le gaspillage est intolérable, s’indigne Stéphanie Moy, de TooGoodToGo. Aujourd’hui les villes fleurissent de vide-greniers ou brocantes. Chaque semaine, elles se remplissent de personnes de tous âges et de toutes catégories sociales qui pour boucler leurs fins de mois difficiles mais aussi pour éviter le gaspillage immoral. Alors vraiment Go Sport n’a aucune excuse !!!

La loi antigapillage pour une économie circulaire c’est pour quand ?

Enfin elle vient d’être votée le mercredi 25 septembre après deux ans de travail. Le projet de loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire veut en finir avec le cycle « acheter-consommer-jeter » et défendre une économie où règnent le recyclage et la réutilisation. « En France, on produit l’équivalent de cinq tonnes de déchets par an et par personne. C’est beaucoup trop et ça finit par se déverser dans des décharges sauvages », rappelle Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique. C’est « une première mondiale », s’est réjoui Brune Poirson. Le Sénat a voté mercredi 25 septembre l’interdiction de l’élimination des invendus non-alimentaires, tels que les vêtements ou produits d’hygiène. « Chaque année, près d’un milliard d’euros de produits non alimentaires non vendus sont détruits », a souligné la secrétaire d’Etat à la Transition écologique lors de l’examen en première lecture du projet de loi contre le gaspillage.

Réemploi, réutilisation ou recyclage

Les lois Garot et Egalim encadrent déjà strictement les invendus alimentaires. Cependant, rien n’était prévu jusqu’ici pour les invendus non-alimentaires, produits d’hygiène ou de beauté, textiles et chaussures, produits électroménagers… Le projet de loi « lutte contre le gaspillage et économie circulaire » crée une obligation de réemploi (incluant le don), de réutilisation ou recyclage des invendus de produits non alimentaires neufs, par les producteurs, importateurs et distributeurs, y compris pour la vente à distance. L’objectif est qu’ils ne finissent plus à la décharge, ni qu’ils soient incinérés. Un principe d’exception est prévu pour les produits dont le réemploi ou le recyclage comportent un risque pour la santé ou la sécurité.

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