Recruter représente souvent une épreuve pour les dirigeants et managers. Il s’agit avant tout d’un parcours du combattant où il vous faut identifier, découvrir et mettre ce qu’il faut en place pour retenir les talents. Votre temps et celui de vos managers est précieux mais le recrutement demeure chronophage par essence. Il s’avère que souvent, par manque d’anticipation, les entreprises n’y consacrent pas le temps qu’elles devraient. Or, le mauvais choix d’un recrutement représente un coût financier et peut déstabiliser les équipes qui s’étaient investies dans la sélection et l’intégration du candidat.
Selon Charles-Henri Dumon, ancien dirigeant et l’un des fondateurs du groupe Michael Page dans son ouvrage Recruter à l’ère digitale : « Recruter des talents consomme du temps, de l’argent et de l’énergie. Afin d’être efficaces, les entreprises doivent comprendre qu’un recrutement réussi repose sur une équation subtile dont les variables sont les nouvelles technologies et la touche humaine. Depuis l’avènement du digital, le lien humain est souvent relégué au second plan. »
Le recrutement n’est plus ce qu’il était et c’est tant mieux !
Le processus de recrutement a fortement évolué ces dernières années notamment grâce aux nouveaux moyens à votre disposition. Si les candidats achetaient, il y a à peine une décennie, le journal pour trouver une offre d’emploi, ce n’est plus le cas aujourd’hui. De la même manière, les entreprises déposaient une annonce en amont et de manière récurrente des jours choisis dans la semaine. Or, les entreprise ne plébiscitent plus cette méthode de recrutement.
Elle a été remplacée par les annonces en ligne et divers sites de recrutement sont de plus en plus utilisés que ce soit par les employeurs ou encore les candidats. Ceci est d’autant plus vrai pour les millennials, nés entre 1981 et 1997, qui ont grandi dans un monde où les téléphones mobiles, Internet et les réseaux sociaux font partie de leur quotidien. Ils savent s’informer, rechercher et sélectionner les offres sur la toile.
Un faible taux de chômage pour les cadres
Alors que le taux de chômage de 2019 des cadres était inférieur à 4 %, un chômage au plus bas depuis 10 ans (8,7 % source INSEE du 16 mai 2019), cette tendance se poursuit, ce qui a continué à les mettre dans une position de force envers les entreprises.
Les entreprises avouent leurs difficultés de recrutement et lors d’un sondage LR Technologies réalisé par l’Ifop auprès des cadres du secteur privé, les cadres avaient déjà conscience que la situation leur était favorable : 84 % estimaient que leur taux de chômage est plus bas que celui des salariés en général et 73 % constatent que les recrutements de cadres ne cessent d’augmenter.
Pour corroborer ce sentiment, 39 % avouaient avoir été contactés par des cabinets de recrutement et 55 % avoir eu au moins un entretien dans les trois dernières années. 61 % pensaient que les entreprises font beaucoup d’efforts pour attirer les cadres et 60 % d’entre eux que les cadres pouvaient facilement changer d’entreprise s’ils le souhaitent. Cette situation souligne le problème pour les entreprises de voir les collaborateurs performants se tourner vers d’autres entreprises qui leur offrent des opportunités, certes en termes de salaire, mais surtout de valeurs.
Les candidats ne sont plus ce qu’ils étaient
Le recrutement a également évolué car les mentalités ont évolué. Ainsi, la nouvelle génération de candidats n’aime plus vivre dans la contrainte. Les nouvelles technologies permettent aux collaborateurs de travailler n’importe où et n’importe quand et la crise sanitaire a fortement contribué à installer de nouvelles pratiques.
Autre phénomène : ils sont nombreux à vouloir transformer leur travail en un lieu d’épanouissement. Ils ont conscience que le mal-être en entreprise a des répercussions désastreuses sur leur psychisme et donc en conséquence sur leur santé et leur vie personnelle. Les entreprises doivent ainsi s’adapter aux nouveaux modes de travail notamment dans le cadre de recrutement de profils rares. La flexibilité joue ainsi souvent un rôle essentiel dans la réussite ou non de l’intégration d’un nouveau collaborateur.
Comment repérer les talents ?
Les entreprises privilégient dans leur sélection les compétences car elles sont, leur semble-t-il, un critère fiable. Il s’agit de dépasser le carcan qui ne permet pas de détecter les personnes capables de s’adapter, d’évoluer, de se remettre en question et donc de voir leur potentiel. Pour déceler ce dernier lors du recrutement, d’autres critères semblent aujourd’hui en vogue comme l’ouverture d’esprit, la curiosité, la perspicacité, l’adaptabilité, la motivation, le courage, la persévérance, l’empathie, la capacité à se remettre en question… c’est-à-dire à remettre l’humain au centre, à le respecter et à croire en lui. On parle ainsi de « soft skills ».
Toujours selon Charles-Henri Dumon : « Le cerveau humain est fait de telle sorte qu’il est attiré davantage par ce qu’il reconnaît que par la nouveauté. Vos choix en matière de recrutement se portent spontanément vers des candidats qui vous ressemblent, qui ont un parcours similaire au vôtre. Mais nous vivons dans un environnement connecté, multiculturel et mondialisé. Vous ne réussirez pas en ne recrutant que des clones. Choisissez des talents avec des parcours différents, originaux et complémentaires. ».