Ne pas confondre résilience entrepreneuriale avec…

A lire !

La résilience entrepreneuriale est un concept largement discuté. Souvent, cette résilience est perçue comme la capacité de l’entrepreneur à surmonter les épreuves, à persévérer malgré les échecs et à rebondir après les difficultés. Toutefois, il est essentiel de comprendre que la résilience entrepreneuriale ne doit pas être confondue avec plusieurs autres notions qui, bien qu’elles soient également importantes dans la gestion d’une entreprise, ne sont pas synonymes de résilience. 

Ne pas confondre résilience avec persévérance

La persévérance est souvent considérée comme une vertu en affaires, et à juste titre : elle représente la capacité à maintenir un effort constant face aux obstacles. Cependant, la persévérance ne doit pas être confondue avec la résilience. La persévérance, c’est aller de l’avant, coûte que coûte, sans nécessairement remettre en question la direction ou la stratégie adoptée. En revanche, la résilience va au-delà de la simple persévérance : elle implique la capacité de s’adapter, de faire preuve de flexibilité et de réagir face à un échec de manière constructive.

La persévérance peut, par exemple, conduire un entrepreneur à continuer sur une voie qui s’avère finalement infructueuse, simplement parce qu’il est déterminé à réussir, sans prendre le temps de se remettre en question. Par contre, la résilience inclut cette capacité à se remettre en question, à réévaluer ses choix et à rebondir après un échec en ajustant sa stratégie.

Prenons l’exemple d’un entrepreneur qui, après plusieurs échecs successifs avec une stratégie de marketing, persévère et continue de dépenser de l’argent et de l’énergie dans des méthodes qui ne fonctionnent pas. Ici, la persévérance est présente, mais l’entrepreneur ne fait pas preuve de résilience s’il ne remet pas en question sa stratégie et ne cherche pas à se réinventer. En revanche, un entrepreneur résilient serait celui qui analyse les échecs, cherche de nouvelles approches et ajuste sa méthode.

Le véritable entrepreneur résilient sait que la persévérance est importante, mais il sait aussi quand il est nécessaire d’évaluer la situation et d’adapter son plan d’action. Il n’est pas juste une question de « ne jamais abandonner », mais plutôt de « savoir quand et comment pivoter » pour trouver la meilleure voie.

Ne pas confondre résilience avec stoïcisme

Le stoïcisme, une philosophie de vie antique qui prône l’acceptation des événements extérieurs et la maîtrise de ses émotions, est parfois confondu avec la résilience. En effet, tout comme le stoïcisme encourage à ne pas être affecté par les épreuves, la résilience est souvent perçue comme une attitude stoïque face aux difficultés.

Cependant, la résilience entrepreneuriale n’est pas simplement un état d’indifférence face aux problèmes ou une incapacité à montrer de la vulnérabilité. La résilience, dans le contexte entrepreneurial, implique une réponse active face à l’adversité : ce n’est pas juste une question d’acceptation passive, mais d’une capacité à tirer des leçons de l’échec, à chercher des solutions et à se relever. Un entrepreneur stoïque pourrait accepter sans réagir ou sans s’adapter à une situation difficile, tandis qu’un entrepreneur résilient va chercher activement à résoudre les problèmes et à transformer l’échec en opportunité.

Or, la résilience nécessite une action constructive. Si un obstacle survient, l’entrepreneur doit être capable de non seulement accepter la réalité, mais aussi de trouver des solutions innovantes pour surmonter ce défi, et ce, avec une énergie positive.

Ne pas confondre résilience avec un manque d’adaptabilité

Le manque d’adaptabilité, ou la rigidité, est l’un des plus grands dangers pour un entrepreneur. Un entrepreneur qui refuse de se remettre en question ou qui est trop attaché à son idée originale peut finir par échouer, même s’il persévère. Cela peut être perçu à tort comme de la résilience, mais en réalité, cela relève d’une incapacité à évoluer avec les circonstances. La résilience implique une capacité à s’adapter à de nouvelles situations, à être flexible dans ses choix et à ajuster son modèle d’affaires ou ses stratégies quand cela est nécessaire.

Un entrepreneur rigide, qui refuse de remettre en cause son approche même après des échecs répétés, peut croire qu’il fait preuve de résilience en « rester fidèle à son idée », mais il pourrait en réalité être en train de s’enliser dans une impasse. L’entrepreneur résilient doit avoir la flexibilité nécessaire pour pivoter lorsqu’une situation l’exige. Il est important de comprendre que la résilience ne consiste pas à maintenir une position de manière inébranlable, mais plutôt à savoir évoluer et ajuster ses stratégies tout en restant fidèle à ses objectifs de long terme.

Ne pas confondre résilience avec l’épuisement professionnel (burn-out)

Un autre malentendu fréquent est de penser qu’une personne résiliente doit être capable de « tenir bon » face à tout, sans montrer de signes de fatigue ou de découragement. Cette idée peut parfois conduire à l’épuisement professionnel, car l’entrepreneur, au lieu de reconnaître ses limites, continue à travailler de manière excessive, pensant qu’il doit toujours persévérer coûte que coûte. Il peut alors confondre résilience et résistance physique et mentale à l’extrême.

La résilience, cependant, n’implique pas de sacrifier sa santé mentale ou physique pour la réussite de son entreprise. Au contraire, être résilient signifie aussi savoir reconnaître quand il est nécessaire de faire une pause, de se reposer et de demander de l’aide. Un entrepreneur résilient ne se force pas à tout gérer seul ; il comprend que prendre soin de soi est essentiel pour rester performant à long terme. La véritable résilience implique une gestion saine du stress et une capacité à équilibrer vie professionnelle et personnelle. Prendre des pauses, déléguer les tâches lorsque nécessaire et reconnaître ses limites sont des aspects fondamentaux de la résilience à long terme.

La clé de la résilience n’est pas de ne jamais tomber, mais de savoir se relever, d’apprendre de ses erreurs et d’avancer plus fort, plus sage et plus flexible face aux défis.

Plus d'articles

Derniers articles