Nutri-Score désigne un logo basé sur une échelle de 5 couleurs. Elles vont du vert à l’orange foncé, associé à des lettres allant de A à E. Grâce à ce système, il optimise la compréhension du consommateur sur la qualité nutritionnelle simplifiée. Par ailleurs, Il est complémentaire à la déclaration nutritionnelle obligatoire fixé par la réglementation européenne. Qu’en est-il aujourd’hui ?
La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a inscrit dans le droit la possibilité de recommander un système d’étiquetage nutritionnel pour faciliter le choix d’achat du consommateur, au travers de la composition nutritionnelle des produits. Dans cet objectif, une concertation avec des représentants des industriels, des distributeurs, des consommateurs, des autorités sanitaires et des scientifiques pour définir les modalités a mis en place cet étiquetage.
Cette loi adoptée en France par arrêté ministériel le 31 octobre 2017, pour un usage facultatif, est en train de susciter un véritable engouement. Grâce à une échelle de couleurs (du vert au rouge) et de lettres allant de A à E, il permet d’une manière explicite pour le consommateur de comparer et de choisir biscuits, plats préparés ou confiseries… en fonction de leur teneur en gras, en sucre et en sel.
Ce logo Nutri-Score a été conçu par Santé publique France, à la demande de la Direction générale de la santé. Elle s’appuie sur les travaux de l’équipe du Professeur Serge Hercberg (Université Paris 13), les expertises de l’Anses et du Haut Conseil de Santé Publique.
Comment fonctionne-t-il ?
Le score prend en compte pour 100 grammes de produit, la teneur : en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits et légumes), et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel).
Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur.
A quels produits est-il appliqué ?
- Tous les aliments transformés, excepté les herbes aromatiques, thés, cafés, levures…,
- Toutes les boissons, excepté les boissons alcoolisées.
A noter que sont exemptés, les produits dont la face la plus grande a une surface inférieure à 25 cm².
Comment obtenir le label ?
Pour les marques commercialisées sur le territoire français (plus d’autres pays de l’Union Européenne). Toute personne éligible, souhaitant utiliser la marque Nutri-Score informe la Santé publique France et s’enregistre sur le site : www.demarches-simplifiees.fr/commencer/enregistrement_nutri-score
Pour les marques commercialisées exclusivement en dehors du territoire français : toute personne éligible souhaitant utiliser la marque Nutri-Score informe la Santé publique France en s’enregistrant sur le site : www.demarches-simplifiees.fr/commencer/registration-for-brands-distributed-abroad-only
Comment réaliser la demande et que fournir comme information ?
- L’identification du demandeur et de son activité
- Le détail par marque, du segment de produits concernés par l’usage de la Marque
- L’engagement du demandeur à respecter le règlement d’usage
Les fichiers permettant l’usage de la marque seront transmis par voie électronique à l’Exploitant par Santé publique France, dans accusé réception de l’inscription.
Si le Nutri-Score a rencontré l’adhésion de Fleury-Michon, Danone, Bonduelle ou Marie dès le lancement, deux ans après en juin, du leader mondial de l’agroalimentaire, le suisse Nestlé, puis Carrefour qui vient d’annoncer vouloir l’apposer sur 7 000 de ses produits propres d’ici à 2022.
Cet étiquetage nutritionnel facultatif est aujourd’hui présent sur 25 % des volumes de vente de produits transformés en France. Ses promoteurs veulent désormais en faire une référence européenne, selon des chiffres diffusés vendredi 20 septembre par l’Observatoire de la qualité de l’alimentation (OQALI). Pour certaines catégories de produits, comme les chips ou les frites, la part de marché monte même à 50 %, ou les frôle, à 49 % par exemple pour les produits laitiers.
Déjà, plus de 200 opérateurs, industriels et grande distribution, se sont engagés dans la démarche Nutri-Score. « Le projet n’a pas suscité un enthousiasme débordant à ses débuts, mais nous avons fait bouger les lignes, a déclaré la ministre de la santé, Agnès Buzyn. En associant différents acteurs – scientifiques, industriels, associatifs –, la démarche du Nutri-Score est exemplaire. »
Toujours des réfractaires
Plusieurs géants de l’agroalimentaire restent opposés au Nutri-Score – Kellogg’s, Coca-Cola, Unilever, ou PepsiCo, dont le directeur général considère qu’il « infantilise le consommateur ». Nestlé espère de son côté qu’« un jour arrivera où ne pas avoir [le logo] sera considéré comme un handicap ».