Interview de Sven Lung, Fondateur de Brandalley

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Pouvez-vous présenter votre entreprise Brandalley ?

C’est un espace de mode et de vente en ligne de produits de mode, comme un grand magasin sur Internet. Ce site a trois axes de développement : les corners de magasin en commission d’affiliation pour les grandes marques, les ventes de produits d’anciennes collections et les ventes privées. Nous proposons des produits à des prix discountés, entre 30 et 70 % moins chers.

Quel a été votre parcours jusqu’à la création de cette entreprise ?

Je viens du secteur de la technologie. Je commercialisais et développais des logiciels pour la vente sur Internet. J’avais déjà créé 2 entreprises de commerce en ligne au moment de la bulle Internet et, à cette occasion, nous avons obtenu 90 millions d’euros de la part de financeurs pour développer l’entreprise.
Ces 2 premières créations vous ont permis de financer le démarrage de Brandalley ?
Oui, mais cela m’a également facilité l’accès à une importante levée de fonds auprès de financeurs. Nous avons récolté en tout 27 millions d’euros auprès de business angels et de fonds d’investissements pour développer Brandalley.

Comment avez-vous réussi à « vendre » votre projet auprès des financeurs ?

Je pense que, lors d’une levée de fonds, on est plus dans un process que dans une opération de séduction. Avant de convaincre un business angel ou un fonds d’investissement, il faut de toute façon en rencontrer une vingtaine. Et il est souvent aussi difficile de lever 300 000 euros que 3 millions.

Pourquoi avoir choisi la voie de l’entrepreneuriat et non pas celle du salariat ?

Sûrement parce que j’ai une personnalité créative. Ce qui me plaît c’est de transférer des idées dans la vie réelle et de créer de la valeur grâce à elles. Bien sûr je pourrais faire aussi cela dans un grand groupe, mais ce que je trouve passionnant c’est de pouvoir bâtir une entreprise à partir de relations humaines et d’apprendre de ces relations chaque jour. Dans l’entrepreneuriat, je trouve mon équilibre. Grâce à l’entrepreneuriat, j’ai la sensation d’avoir pu générer mon propre écosystème et de créer de la valeur.

Comment vous est venue l’idée de votre entreprise ?

Lors d’une visite d’un shopping center qui fait du déstockage de grandes marques en périphérie de Paris. Je n’ai pas décidé de me lancer dans le domaine de la mode par amour du vêtement, c’est plutôt un pur choix business ! Lorsque je recherchais une idée de création, le plus important pour moi était de trouver un marché très important et exponentiel, ce qui est le cas du marché de la mode.

Comment avez-vous réussi à vous imposer sur ce marché alors que de grands acteurs y étaient déjà bien en place ?

Grâce à une excellente capacité d’exécution de mes équipes. Nous sommes en position de prise de parts de marché face au concurrent, et viser l’excellence est notre seul moyen de conquérir des clients. Même si notre modèle économique est quelque peu différent de celui de notre concurrent, pour gagner des clients nous devons être meilleur qu’eux à tous les niveaux.

Vous avez dit un jour qu’un entrepreneur doit « construire son entreprise par le haut » qu’est-ce que cela signifie ?

Faute d’argent, les entrepreneurs font souvent l’erreur de commencer par recruter les bas salaires et d’assurer le rôle de direction des différents pôles. Mais je pense que ce n’est pas ainsi qu’on crée une entreprise solide. Il vaut mieux commencer par recruter l’équipe de management, partir d’une feuille blanche pour constituer son équipe de management idéale. Dans la pratique, ce n’est pas facile à faire, mais c’est pourtant très efficace.

Vous êtes un gros travailleur et vous avez des enfants en bas âge, réussissez-vous à équilibrer votre vie de famille et votre vie d’entrepreneur ?

Je fais beaucoup de sport, ce qui me permet d’éliminer les toxines et le stress. D’autre part, le weekend je débranche totalement, je ne suis pas disponible pour l’entreprise. Et je prends quelques jours de vacances toutes les 4 semaines pour avoir une coupure et me ressourcer. Ma famille ne souffre pas trop de mon engagement professionnel pour l’instant ! La preuve : elle continue même de s’agrandir !

Vous avez participé au financement de l’incubateur Republic Alley dans les start-up du net, pourquoi ?

Nous étions à l’époque de la bulle Internet et ce qui m’intéressait c’était d’avoir une vision globale des innovations du secteur Internet. Grâce à cela, j’ai découvert de nouveaux modèles et des concepts innovants sur Internet.

Êtes-vous ambitieux ? Quel est votre « moteur » ?

En effet, je suis ambitieux, mais je ne suis pas pour autant un homme d’argent. Pour moi l’argent représente une des clés de la liberté et de l’indépendance. Alors oui, je suis ambitieux, mais dans la recherche de mon indépendance et de ma liberté. Je ne veux pas être non plus prisonnier de mon argent ou de mon entreprise, mais mon objectif est d’atteindre un seuil où mes choix puissent ne plus être guidés par des paramètres financiers. Je pense qu’on est beaucoup plus fort en terme de style de vie, d’équilibre de vie professionnelle et vie personnelle si on ne dépend pas d’un salaire. être totalement indépendant au niveau économique est le rêve de beaucoup de gens, ce n’est pas forcément facile d’y arriver, mais je me bats pour atteindre cela. Finalement, mon ambition est en terme de liberté ! je suis un Homme libre et je veux le rester !

Les 5 conseils

  1. Etre convaincu par son projet : les entrepreneurs pensent souvent qu’il y a peu d’argent pour les entreprises, or c’est totalement faux ! il y a même des milliards qui n’attendent que d’aller vers des projets ! Si vous êtes certain de la réussite de votre projet, vous allez lever de l’argent.
  2. Gérer sa levée de fonds comme une campagne de prospection commerciale : il faut la gérer comme un vrai process et appeler 50 fonds pour obtenir 20 rendez-vous et avoir au final 1 proposition.
  3. Savoir se remettre en question.
  4. Déléguer pour ne pas être indispensable à l’entreprise : je considère que le chef d’entreprise doit être la première personne non-indispensable dans l’entreprise. Ainsi, si demain il disparait, la société doit pouvoir continuer à tourner.
  5. Construire un conseil d’administration qui puisse apporter son soutien au chef d’entreprise : celui-ci a besoin de contacts avec des personnes qui puissent l’aider et avec qui parler pour pouvoir moins prendre sur lui.

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