Interview de Carl Azoury, Cofondateur de Zenika

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Carl Azoury est le cofondateur de Zenika, cabinet de conseil et de formation en architecture informatique Java/JEE et méthodes agiles. Sa société se fonde sur des valeurs de transparence, de partage et de convivialité qui lui ont valu d’entrer dans le Top 10 au classement des « Best Workplaces » de France en 2014.

Quel a été votre parcours jusqu’à la création de Zenika ?

Après un diplôme d’ingénieur spécialisé en informatique à l’INA-PG (Institut national agronomique Paris-Grignon), je commence ma carrière dans le développement, le conseil, la réalisation et le service informatique. Au bout de dix ans, avec certains de mes collègues, je décide de quitter la société où je travaillais. En avril 2006, je cofonde Zenika avec mon associé Laurent Delvaux avec une ambition : créer la société dans laquelle nous aurions aimé être en tant que consultant informatique.

Qu’est-ce qui vous manquait en tant que salarié ?

La possibilité d’être polyvalent et de monter en compétence rapidement. C’est cette amélioration continue que nous avons souhaité mettre en place avec Zenika. Pour permettre à nos équipes d’être toujours au fait des dernières technologies Open Source, nous organisons, tous les deux mois, des journées de formation sur des sujets mêlant théorie et pratique. Les technologies abordées concernent plus particulièrement les domaines du Big Data, NoSQL et DevOps. Nos salariés sont également amenés à sortir de leur mission pour animer des formations et faire du conseil. C’est cette triple compétence de nos consultants (conseil, réalisation, formation) qui caractérise notre modèle.

Dans une logique entrepreneuriale, vous avez créé zStartup. Quel en est le concept ? 

En 2013, deux de nos salariés ont quitté Zenika pour rejoindre des start-ups. Cela nous a conduits à lancer, zStartup, un projet d’aide à la création d’entreprise dédié à nos équipes. Ceux qui ont envie d’entreprendre exposent leur idée devant un jury interne. Nous discutons de sa viabilité et si nous décidons de le lancer, nous fournissons au porteur de projet, des ressources humaines et un accompagnement technique pendant six mois. L’objectif est, par la suite, de présenter le projet à des investisseurs. En cas de levée de fonds, notre collaborateur pourra quitter la société pour monter sa start-up, dont Zenika sera actionnaire minoritaire. Cela crée une émulation interne : des collaborateurs à la direction ! Nous sommes fiers de participer à l’émergence de start-ups en France.

Avez-vous été aidés lors de la création de Zenika ? 

Nous n’avons pas reçu d’accompagnement spécifique et typiquement, zStartup est une expérience dont nous aurions aimé bénéficier. Nous avons découvert l’entrepreneuriat sur le tas même si nous connaissions déjà notre métier. En 2011, nous avons été accompagnés par l’Institut du mentorat entrepreneurial (IME), mis en place par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Pendant un an, nous avons passé une demi-journée par mois à échanger avec un mentor, une personne d’expérience, chef d’entreprise.

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Comment s’est développée votre entreprise ?

Un an après la création de Zenika, nous intégrions nos premiers locaux et recrutions notre premier salarié. Depuis cette date, nous avons toujours eu une croissance à deux chiffres. Nous avons commencé à organiser nos premières conférences techniques en France en 2008. Partant du constat que les gens brillants ne se trouvent pas seulement à Paris, nous nous sommes développés très tôt en région : Lyon, Rennes, Nantes, Bordeaux … Fin 2011, Zenika affichait 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et à la différence de service classique, nous n’avions pas encore intégré de commerciaux… Nous privilégions alors notre réseau, basé sur la notoriété et le référencement Google. Aujourd’hui, nous comptons 135 collaborateurs et prévoyons un chiffre d’affaires en 2014 de 13 millions d’euros.

Avez-vous eu des doutes à un moment donné ? 

Jamais. Dès le début, nous savions ce que nous voulions faire et nous avons été très audacieux. Pour tisser des partenariats techniques avec de grandes boîtes, nous n’avons pas hésité à rencontrer leurs dirigeants et leur proposer nos services alors même que nous ne comptions que 5 personnes dans l’équipe. Nous ne nous sommes jamais non plus demandé si notre business model était viable ou non car, sans rechercher de clients, il y a toujours eu une demande et un besoin. En 2014, pour la troisième année consécutive, les performances de Zenika ont été saluées par le classement Deloitte Technology Fast 500 EMEA, un palmarès international de référence qui récompense les entreprises technologiques à forte croissance sur les cinq dernières années. Du point de vue de nos collaborateurs, nous avions un turnover zéro jusqu’à l’année dernière. Aucun de nos salariés n’est parti dans une autre société de service.

Quelles sont vos autres perspectives d’avenir ? 

Le développement naturel de Zenika va nous mener vers l’international. Nous avons déjà un bureau à Londres et une filiale en Grèce. Mais nous souhaitons d’abord consolider et développer la France. Nous devons poursuivre notre croissance sur le modèle mis en place jusqu’à présent. Pour conserver notre dynamisme et notre motivation, nous voulons conserver la notion de tribu et l’esprit « start-up » qui fait la part belle au management horizontal pour ne pas tomber dans les travers des grands groupes. Pour ne pas se fourvoyer, on s’imprègne, on échange et on confronte les idées avec d’autres chefs d’entreprise. Il faut toujours se remettre en question et s’adapter si cela devient trop lourd en matière de process.

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