Les classes prépas sont en danger !

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En cette période de Thanksgiving, le ministre de l’éducation nationale vient de présenter ses vœux aux 7000 professeurs des classes prépas. Et ces vœux sont empoisonnés. Prime de l’année ? Une réduction des salaires de 6 à 15 %. L’essentiel des cadres dirigeants français est passé entre les mains de ces professeurs et, en dépit des défauts de ce système de formation, nombre d’entre eux lui doivent leur réussite.

Abaisser le niveau des classes prépas

Mais le système des classes préparatoires n’est pas du goût du ministre, Vincent Peillon. C’est pourquoi il a lancé un projet de réforme qui augmenterait la charge horaire de leurs professeurs, limitant les heures supplémentaires et diminuant de fait leurs rémunérations sous prétexte de financer des heures d’enseignement supplémentaires dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP).

Or, s’attaquer aux professeurs les plus motivés, ceux des classes les plus prestigieuses, menant à Polytechnique, ENS, Mines-Ponts, HEC, Ponts et Chaussées, ou à Centrale, ce serait comme tirer une balle dans le pied de l’entrepreneuriat français. Dans une partie de ces classes, les futurs entrepreneurs apprennent les ficelles du métier. Ils acquièrent des compétences en matière d’analyse, d’esprit de synthèse, d’organisation. Mais aussi en termes de management et d’esprit d’équipe. Autant de compétences très appréciées.

Former de futurs entrepreneurs au rabais ?

Pour l’entrepreneuriat français, modifier ce système viserait tout simplement à dévaloriser davantage les métiers de direction, développement, ingénierie. Rabaisser ces professeurs dévoués serait prendre le risque d’altérer la formation des commerciaux, des créateurs et des plus hauts cadres.

Lundi, les enseignants des classes préparatoires se sont mis en grève à 80%. Les élèves veulent réussir et sans passer par ce cursus, le parcours sera plus complexe.>Ils ont massivement soutenu leurs enseignants. De la même manière, le monde de l’entreprise aurait tout à perdre d’une baisse de qualité et d’exigence. Si de telles mesures étaient prises, le système économique tout entier aurait à en pâtir dans les années à venir.

Une filière en nette progression

Il faut savoir que le ministère de l’enseignement supérieur a estimé que c’était l’une des filières où la progression du nombre d’élèves sera la plus forte ces prochaines années. Entre 2012 et 2022, la hausse devrait atteindre 12,3 %. 

Le 15 décembre prochain, un décret sur ce projet devrait entrer en vigueur. En attendant, le corps enseignant et les élèves manifestent dans les rues. Plus encore, une pétition circule, elle a déjà recueilli plus de 30 000 signatures…Rejoignez-là.
 

Jean Cornillon

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