Interview de Dan Dassier. Après une école de commerce en France, le créateur de la société Trinov travaille pour la Sagem pendant deux ans puis chez IBM durant 7 ans. En 2003 lors d’un congé sabbatique, il fait le tour du monde et a l’idée de créer sa société pendant ce voyage.
Quelle est votre activité ?
Trinov est une entreprise de courtage de déchets industriels dangereux et non dangereux habilitée en préfecture. La mission première de cette société est d’apporter des solutions pour optimiser la gestion globale des déchets de ses clients : optimiser des coûts des déchets, des filières et des sources potentielles de génération de déchets. Trinov a intégré dans son approche une forte dimension de conseils en avant-vente pour aider ses clients à transformer leurs contraintes réglementaires et les valeurs environnementales en opportunités financières.
Pourquoi avoir choisi de l’entrepreneuriat dans le développement durable ?
Ce sujet me passionnait depuis longtemps. Au démarrage du projet, tous les industriels que j’ai rencontrés m’ont dit vouloir, – recycler davantage leurs matières premières secondaires (rebuts de production), – suivre de plus près leurs dépenses et leurs processus d’élimination de déchets (optimiser ce centre de coûts jusqu’ici peu regardé) – et enfin répondre au cahier des charges des donneurs d’ordre (leurs clients).En fait, les industriels sont peu ou pas incités à sortir des sentiers battus. Les évolutions réglementaires paraissent difficiles à suivre et à comprendre. Enfin, la combinaison des compétences à rassembler pour optimiser ce poste de coûts, est difficile à mettre en place dans les entreprises : environnementale, logistique, juridique, financière.
Comment vous démarquez-vous de vos concurrents ?
Notre avantage compétitif réside dans le couple méthodologie et outils informatiques adaptés à notre métier. Notre logiciel permet à partir de la modélisation des flux de déchets d’un site, d’obtenir une vue précise, en moins de deux journées de travail des coûts complets et des scénarii alternatifs envisageables. C’est un formidable outil pour justifier un investissement ou proposer une alternative chiffrée à sa direction.
Comment fonctionnent les différentes étapes ?
Tout d’abord, nous effectuons un état des lieux sur le site du client à l’aide de notre outil informatique. Une fois ce diagnostic réalisé nous remettons au client une feuille de route avec les économies réalisables. S’il souhaite poursuivre avec Trinov, nous sommes en mesure de lui proposer d’autres types de prestations de service y compris du courtage. Pour ce mode de fonctionnement nous pouvons être rémunérés soit au forfait, soit au résultat.
Quel est le profil type de vos clients ?
Notre logiciel a été conçu pour répondre à des problématiques « déchets » sectorielles. Les premiers modules seront spécifiques à la plasturgie et à l’imprimerie, ce qui nous permet de gagner efficacité et en crédibilité chez nos clients. Nous nous adressons à des entreprises d’une cinquantaine de personnes. Parfois des grands groupes, mais souvent des grosses PME.
Pour quelles raisons les déchets sont coûteux pour une entreprise ?
Parce que tout dans une entreprise est susceptible de devenir un déchet. Une entreprise en génère forcément et la réglementation a étendu au fil du temps la responsabilité du producteur jusqu’à l’étape finale d’élimination. La responsabilité des entreprises est engagée conjointement à celles des tiers qui assurent l’élimination. D’où des coûts revus bien souvent à la hausse.
Y a-t-il au sein de Trinov une même stratégie ?
Nous utilisons du papier recyclé, imprimons recto verso. Tous nos détergents sont des produits naturels et nos déplacements se font en transports en commun.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune créateur d’entreprise ?
Prendre son temps, se fier à son instinct et se faire aider. Dès que vous avez un concept, une idée il faut aller chercher des appuis et le confronter sur le terrain. L’incubateur d’Advancia nous a apporté une batterie d’experts et bonne dynamique de groupe. Ma fierté est d’avoir créé avec finalement peu de moyens à la base, des outils et une dynamique d’équipe que des grands groupes peuvent nous envier aujourd’hui.