La Chine offre aujourd’hui de nouvelles opportunités aux entreprises françaises. Ce pays n’est plus uniquement un marché d’exportation bénéficiant principalement aux grands groupes. La New China est désormais le relais de croissance, d’anticipation de concurrence et de financement qui manque tant à nos entreprises de taille moyenne et importante. En voici quelques exemples :
Nouveaux produits et services
La Chine croît à un rythme annuel 4 à 5 fois supérieur au nôtre et absorbe des produits et services toujours plus sophistiqués. Après les biens d’équipement et les projets d’infrastructures, les chinois ont des besoins très diversifiés, allant de la presse, de la décoration aux services informatiques en passant par les loisirs, l’éducation ou les prestations paramédicales. Un vaste marché s’ouvre aujourd’hui à la vaste majorité des sociétés françaises qui souhaitent s’implanter sur place.
Nouvelles formes d’implantation
Une deuxième opportunité s’offre aux grosses PME sous-traitantes des grands groupes. Nombre d’entre eux, installés en Chine, souffrent de ne plus avoir la qualité des relations construite dans la durée avec leurs sous traitants français et souhaiteraient être rejoints par ceux-ci sur place. L’exemple allemand de zones d’implantation dédiées -comme celle de Shunde dans le Delta de la Rivière des Perles- où certaines ressources (finance, contrôle, logistique…) se mutualisent, permet d’envisager une implantation chinoise pragmatique et efficiente. Par ailleurs, l’évolution récente du droit chinois permet d’élargir les modalités d’implantations, de partenariats ainsi que leur financement et rapatriement des profits.
Nouveaux financements
La Chine offre une opportunité nouvelle et financière : celle de son internationalisation. En effet, après 20 ans d’investissements mondiaux en Chine, le pays est désormais doté de moyens financiers considérables -notamment via le fond d’Etat- qui commencent à être investis dans des sociétés étrangères. Ainsi, nombre de sociétés françaises en recherche d’investisseurs pourraient trouver en Chine un partenaire intéressant.
Il est symptomatique de constater l’intérêt grandissant pour la Chine des acteurs du capital investissement français, qui y voient notamment la possibilité de « sorties » par des acquéreurs industriels chinois. Certains secteurs bénéficieront en premier lieu de ces investissements : distribution sélective, marques et enseignes à forte légitimité, industries en phase de consolidation, technologies mûres, voire certains secteurs en difficultés détenteurs d’un savoir-faire spécifique.
Nouvelle compétitivité
Sur les marchés, désormais mondiaux, la compétitivité se gagne chaque jour davantage en zone dollar, à proximité des grands centres de production, de recherche, mais également des futurs concurrents, permettant ainsi de mieux anticiper leur venue sur « nos » marchés.
Dès lors, pourquoi n’observe-t-on pas davantage d’opérations franco-chinoises ? Outre la frilosité générale des PME françaises pour les marchés étrangers et leur réticence à rémunérer des conseils professionnels au niveau du marché international, la réponse tient également dans la nécessaire adaptation des passerelles, que sont les conseils aux entreprises, vers ce marché spécifique. La spécialisation « Chine » de ces consultants est une réponse indispensable mais rare concernant le marché chinois, qui obéit lui aussi à des règles de fonctionnement très spécifiques.
Ainsi par exemple, le décryptage et la qualification de l’information commerciale ou financière requièrent à eux seuls une spécialisation des compétences en termes d’accès réel aux fournisseurs de données qualitatives (fédérations professionnelles, banques, etc.), mais aussi en termes de compréhension de cette information (décryptage juridique, implications fiscales, commerciales, etc.).
Une professionnalisation des conseils nécessaires
La professionnalisation des conseils doit s’affirmer. Avec le temps, les partenaires chinois ont appris nos méthodes et les moyens de s’y adapter. Ainsi, il n’est plus possible d’envisager une implantation réussie sur la durée en s’appuyant sur des consultants généralistes, souvent de médiocre qualité dont la principale compétence est de parler mandarin, ou sur un conseil juridique exclusivement. Les problématiques financières, juridiques, commerciales, opérationnelles ou fiscales sont fortement imbriquées et nécessitent des compétences spécifiques et coordonnées.
Enfin, une meilleure reconnaissance du rôle de chacun et une meilleur coordination entre les nombreux intervenants publics et privés permettrait à chacun de jouer pleinement son rôle et de servir au mieux les intérêts des entreprises.
Quel dirigeant de société peut trouver ses repères parmi les nombreuses aides gouvernementales et locales, le rôle et les limites des chambres de commerce, des agences gouvernementales, des Missions Économiques, ou encore des consultants privés, fonctionnels ou opérationnels ? La clarification des rôles et une meilleure collaboration entre les excellents conseils publics et les conseils privés professionnels, culturellement difficile à mettre en œuvre dans notre pays, permettront d’aider plus efficacement nos entreprises à profiter pleinement de ce marché.
Article par Olivier Marc