Les jeunes diplômés : entrepreneurs ?

A lire !

Lever les freins à la création d’entreprise chez les jeunes diplômés représente un véritable défi. Il semble que plus on fait d’études, plus on en sait sur la complexité des entreprises, des relations du travail, de l’organisation, du management et moins on a envie de s’y frotter. Il y a là un paradoxe tout à fait significatif de notre pays.

Les jeunes diplômés, un choix difficile

Pour les diplômés de l’enseignement supérieur, l’obtention d’un poste au sein d’une grande entreprise paraît être une opportunité plus avantageuse au sortir de leurs études. Ceci, tant en termes d’apprentissage d’un métier qu’en termes de rémunération. Cette dernière étant plus sûre et immédiatement plus élevée. À ceci s’ajoute une forte aversion au risque, caractéristique de la société française, qui contribue à dévaloriser le statut de créateur d’entreprise et de dirigeant de PME.

Un sondage effectué par Opinion Way pour Go Entrepreneurs au mois de mars 2023  montre que 1 Français sur 4 envisage de créer ou reprendre un jour une entreprise…soit près de 12,9 millions d’entrepreneurs potentiels. Et pour les 18 à 24 ans, 49% des jeunes disent oui contre 24% pour l’ensemble des Français.

Convaincre les étudiants diplômés

Pour convaincre les étudiants diplômés de créer, voire de reprendre une entreprise, plutôt que d’opter pour la voie du salariat classique, il semble nécessaire d’agir simultanément sur trois leviers. Le premier c’est celui de diminuer les freins culturels qui sous-valorisent le statut d’entrepreneur. Ceci, notamment à travers une promotion active et positive de l’entrepreneuriat. Le deuxième c’est diminuer le risque perçu, par une meilleure préparation des étudiants à la création et à la reprise d’entreprises. Le dernier c’est  réduire les inconvénients matériels immédiats qui sont induits par la création d’une entreprise en mettant en place une politique fiscale et sociale adaptée.

L’intérêt de la promotion chez les étudiants

Si la promotion de l’entrepreneuriat auprès des étudiants ne doit surtout pas avoir pour objectif de les transformer systématiquement en créateurs d’entreprises. Il existe un intérêt réel à promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes diplômés à travers plusieurs actions. On pensera notamment à la sensibilisation durant les études secondaires  la formation à l’entrepreneuriat dans le cadre, de l’enseignement supérieur. Aussi, à la détection de talents et de projets et à l’accompagnement des projets portés par des étudiants.

Développer l’esprit d’entreprendre

Ces diverses actions visent avant tout à développer chez les jeunes une culture de l’esprit d’entreprendre qu’ils pourront exprimer de multiples manières. En effet, apprendre à gérer une entreprise ne constitue que l’une des facettes de la démarche entrepreneuriale. Il convient de l’envisager au sens large. Les compétences et attitudes entrepreneuriales constituent, au-delà de leur application à l’activité économique, un atout pour l’ensemble de la société. Il s’agit d’un moyen de favoriser l’épanouissement individuel. L’apprentissage de l’esprit d’entreprendre implique, en fait, le développement de qualités personnelles. Parmi celles-ci la créativité, la ténacité et le sens de l’initiative et des responsabilités, utiles dans la vie de tous les jours et dans n’importe quelle activité professionnelle.

Le statut National Étudiant-Entrepreneur, une aubaine

Le Statut National d’Étudiant-Entrepreneur permet aux étudiant(e)s et aux jeunes diplômé(e)s d’élaborer un projet entrepreneurial dans un Pépite. Le diplôme d’établissement « étudiant-entrepreneur » (D2E) accompagne le statut d’Étudiant-Entrepreneur. Il permet de mener à bien son projet avec un maximum de sécurité et de visibilité.

La circulaire du 9 juin 2021 fixe les modalités d’attribution du Statut National d’Étudiant-Entrepreneur (SNEE) et les droits et avantages conférés par ce statut. Le Statut National d’Étudiant-Entrepreneur s’adresse à toute personne titulaire du baccalauréat ou de son équivalence en niveau.

Quels sont les avantages de ce statut ?

Le statut permet d’avoir accès à des prestations délivrées dans le cadre du Pépite :

  • Un accompagnement par un enseignant et un référent externe du réseau Pépite (entrepreneur, réseaux d’accompagnement et de financement).
  • Un accès à l’espace de coworking du Pépite ou d’un partenaire pour favoriser la mise en réseau des étudiants-entrepreneurs dans leur diversité et des partenaires praticiens du Pépite.
  • Possibilité de substitution de stage, d’aménagement des horaires et de réalisation d’une césure pour développer son projet entrepreneurial.

Le diplôme d’établissement Étudiant-Entrepreneur (D2E)

Le diplôme d’Étudiant-Entrepreneur est un diplôme d’établissement coordonné au niveau national. Il s’appuie sur le référentiel de compétences entrepreneuriales « Concevoir et développer un projet entrepreneurial ». Celui-ci a été adopté par le réseau Pépite et enregistré au Répertoire spécifique des certifications et des habilitations (RS) tenu par France compétences.

Les conditions d’accès

Deux cas de figure possibles :

  • Un étudiant en cours d’études candidatant au Statut National d’Étudiant-Entrepreneur peut aussi demander une inscription au diplôme d’Étudiant-Entrepreneur.
  • Un diplômé ayant terminé ses études doit obligatoirement s’inscrire au diplôme d’Étudiant-Entrepreneur pour candidater au Statut National d’Étudiant-Entrepreneur.
  • Dans les deux cas, les souhaits d’inscription sont à effectuer sur la plateforme.
  • La formation est accessible aux demandeurs d’emploi. Ces derniers peuvent aussi demander à faire financer le D2E par Pôle emploi ou par un autre programme. Par exemple, celui organisé par une collectivité territoriale, ou l’Agefiph en cas de handicap.

Plus d'articles

Derniers articles