Le plan de trésorerie est essentiel pour les chefs d’entreprise. La majorité des disparitions d’entreprises nouvelles la première année est liée à des problèmes de trésorerie alors autant ne pas le négliger.
Mais à quoi sert le plan de trésorerie ?
Il permet, avant de démarrer son activité, d’anticiper les trous d’argent. Il consiste à faire des projections mois par mois afin de vérifier que votre trésorerie est assez solide pour tenir le choc pendant les périodes où l’activité diminue. En effet, il est donc essentiel de ne pas commencer son activité si, dans les tous prochains mois, il s’avère que celui-ci sera trop important et que vous ne pourrez plus payer vos fournisseurs. Vous pourriez rapidement vous retrouver devant des difficultés car ils ne pourront pas forcément vous accorder des délais de paiement supplémentaires et devront vous couper l’approvisionnement. Autres conséquences : une multitude de problèmes qui risquent fort de miner le moral.
Si vous constatez grâce à lui que votre trésorerie sera trop juste, il vous permet d’envisager de nouvelles solutions de financement qui ne seront pas forcément disponibles deux mois avant la date. Il permet donc de chercher des solutions avant le démarrage de l’entreprise et en amont de la rencontre.
Comment le réaliser ?
Il se présente sous la forme d’un tableau (souvent excel au début) présentant :
- l’ensemble des décaissements (sorties d’argent)
- l’ensemble des encaissements prévus au cours de la première année (voir plusieurs années dans certains cas).
Il divise l’année mois par mois de janvier à décembre et s’étale souvent sur trois ans.
Au début du tableau, on inscrit en général le « solde en début de mois » et en fin de tableau « le solde en fin de mois ». Il permet ainsi de voir si la trésorerie passera dans les négatifs et éventuellement de réfléchir aux solutions à une trésorerie qui deviendrait négative (découvert, affacturage, levées de fonds, mise de fonds supplémentaire dans le capital, apports en compte courant d’associés…)
Comme il s’agit de voir l’état réel des comptes, chaque encaissement (entrée) ou décaissement (sortie) doit être inscrit en TTC (si les opérations sont assujetties à la TVA).
Il faut mettre chaque encaissement ou décaissement dans la colonne du mois où l’événement doit se produire. Pour plus de réalisme et en début d’activité, il s’agit souvent de décaler certains encaissements pour vous assurer qu’en cas d’impayés de la part de certains de vos clients ou retard de paiement, vous ne vous retrouviez pas dans la difficulté. Les banquiers décalent souvent les prévisions d’encaissements à 60 jours pour vérifier la solidité de votre trésorerie.
Exemple pratique : si on passe commande à un imprimeur d’imprimer un magazine pour le mois de février, qu’il facture en mars et que l’on paye en avril, il faudra l’imputer dans la colonne d’avril.
Les solutions
De multiples solutions sont envisageables pour combler une trésorerie qui sera défaillante : levée de fonds, utilisation des moyens bancaires tels que l’escompte, la mobilisation de créances professionnelles dans le cadre de la loi DAILLY, le découvert… Attention tout de même car quelques-unes sont difficilement accessibles sans avoir de bilans. Il reste difficile pour un prêteur de comprendre que vous n’avez pas anticipé avant le lancement un éventuel trou de trésorerie prévisible et que vous n’avez recherché les fonds avant.
Il ne faudra pas oublier de prendre en compte leur impact dans la trésorerie et le compte de résultat car ils sont généralement coûteux et affectent votre marge de manière indirecte.