Faire de la santé un modèle de management

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La perception du mal-être au travail est devenue, à tort ou à raison, plus aigüe dans l’opinion publique. En réaction, les entreprises doivent travailler sur des facteurs objectifs comme l’aménagement d’un poste de travail pour le bien-être et la santé des salariés.

Quelle perception les salariés ont-ils de leur santé ? Cette question fait apparaître des problèmes de différentes natures, notamment psychosociaux, liés au stress… Claire Marcadet, Responsable du Cabinet CRHprev, nous explique tous ces enjeux, au cœur des formations proposées par la CGPME Ile-de-France et ses partenaires.

Quand on parle santé dans l’entreprise, de quoi parle-t-on plus précisément ?

Pour l’entreprise, agir en faveur de la santé des salariés signifie s’adapter à des situations et à des organisations de travail nouvelles et se les approprier. Ce qui est tout à fait possible si l’entreprise réunit les conditions adaptées, s’appuyant notamment sur de nouvelles bases de compétences chez les salariés par la fixation d’objectifs de production réalistes prenant en compte les réalités du terrain et les capacités humaines et leurs limites.
Cela implique pour l’entreprise de concevoir des organisations qui permettent de dégager des marges de manœuvre dans le travail reconnues comme nécessaires pour la santé des salariés, cadres et du chef d’entreprise lui-même notamment dans le cadre des PME.

De nouvelles questions en termes de santé au travail apparaissent-elles actuellement avec plus d’acuité ?

On oublie souvent que le travail a un rôle structurant psychologiquement : c’est un facteur de santé et d’équilibre. Aussi lorsque le travail n’est pas adapté ou que le salarié, le cadre ou le chef d’entreprise se trouve « empêché » de le faire dans les règles de l’art, alors on touche là à quelque chose de plus profond : à l’armature de la santé mentale. Ainsi l’absence de reconnaissance dans le travail, le fait de réaliser son travail sous « pression », avec des injonctions contradictoires et de ne plus avoir de marges de manœuvre pour pouvoir agir sur ces conditions de travail, tout cela augmente le risque de pathologies professionnelles.

Le lien entre productivité, intensification, organisation du travail et conséquences sur la santé est mis en évidence par de nombreuses études. C’est pourquoi la prévention revêt tout son caractère fondamental : elle se propose d’agir le plus en amont sur les éléments déterminants de ces situations. Elle permet également la prise de conscience des enjeux considérables en termes de santé et de coûts financiers.
Les actions de formations aux conditions de travail, au stress et aux risques psychosociaux mises en place dans le cadre du partenariat CGPME Ile-de-France/CRAMIF et notre cabinet CRHprev participent à ce processus dynamique de prévention.

Les PME sont-elles sensibilisées sur ce type de thématique ?

L’expérience que nous avons après une première évaluation d’une vingtaine d’actions mises en place pour les TPE et PME met en évidence une méconnaissance des questions de santé et de sécurité ainsi qu’une certaine solitude de ces TPE/PME. Il ressort aussi des difficultés, tant au niveau financier que des compétences concernant la prévention des risques professionnels pour mettre en place des actions concrètes et efficaces.
A chaque formation organisée avec la CGPME Ile-de-France /CRAMIF, nous demandons une évaluation aux participants et elles sont très favorables. Ils trouvent des réponses à leurs questionnements et aux modalités de mobilisation des ressources existantes au niveau des différents acteurs de la prévention.

Pourquoi les chefs d’entreprise ont-il intérêt à considérer la santé comme un enjeu essentiel dans leur entreprise ?

Ils ont un intérêt tant du point de vue humain qu’économique : pour éviter un absentéisme médical coûteux au salarié, à l’entreprise et au contribuable, pour favoriser la productivité et la motivation, et aussi par rapport à l’exigence de mise en conformité avec la législation en vigueur (Loi n° 91414 du 31 décembre 1991, Décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001,…). En effet, le manquement à ses obligations de prévention pour le chef d’entreprise peut-être ainsi considéré comme une faute inexcusable, en matière de maladie professionnelle ou d’accident du travail, entraînant de lourdes sanctions. Alors n’hésitez pas à vous tourner vers la formation !

Article PAR CGPME ILE-DE-FRANCE |

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