Savoir analyser les comptes de son entreprise

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Vous êtes chef d’entreprise ou décisionnaire et avaient besoin de donner un sens aux comptes qui vous sont présentés. Trop souvent, en effet, le bilan et le compte de résultat de votre entreprise ne sont pas analysés et ne vous permettent donc pas de prendre aisément les bonnes décisions. 

En quoi l’analyse financière des comptes

L’analyse financière des comptes est un outil pour les dirigeants d’entreprise, qui vient en complément, entre autre, de la comptabilité, des tableaux de bords et des comptes prévisionnels.

Vous connaissez le résultat de votre entreprise, mais souhaitez le ‘’traduire’’ en terme de trésorerie, vous avez le bilan devant les yeux mais vous devez comprendre quel est votre besoin de trésorerie afin de continuer ‘d’avancer’. Votre trésorerie est passée d’un montant X en début d’année à un montant Y en fin d’année, et vous avez besoin de connaître l’origine de cette variation.

L’analyse financière pourra vous proposer des outils simples à mettre en place, peu chronophage et donc pas coûteux.

Comprendre le besoin en fonds de roulement et sa variation par rapport à l’année qui précède :

  • Le besoin en fonds de roulement :

Le besoin en fonds de roulement représente le décalage de trésorerie entre le moment où vous paierez vos dettes court terme (fournisseurs, salariés, charges sociales, impôts) et le moment où vendrez vos stocks à vos clients et que ces derniers vous paieront.

Plus le délai sera long et plus votre besoin en fonds de roulement sera important en jours et plus vous serez exposé en terme de trésorerie.

Par exemple vous achetez 1.000 euros à votre fournisseur de marchandise, vous le payez immédiatement, ensuite vous stockez cette marchandise 20 jours, puis vous la vendez et facturez votre client avec 15 jours de retards et ce dernier vous paie à 30 jours. Il y a aura donc un décalage de 65 jours (0+20+15+30) entre la date de paiement du fournisseur et la date d’encaissement de votre facture.

Le besoin en fonds de roulement (BFR) représente donc votre besoin de trésorerie à court terme. Aurez-vous assez d’argent pour payer vos dépenses courantes, devrez-vous apporter de l’argent dans l’entreprise (compte courant, augmentation de capital) faudra-t-il aller voir le banquier. Il ne faut pas perdre de vue que le banquier ne sera pas très « chaud » pour vous financer votre besoin en fonds de roulement, mais plutôt vos investissements

  • La variation du besoin en fonds de roulement

La variation du besoin en fonds de roulement, représente l’écart entre le besoin en fonds de roulement de l’année précédente et celui de l’année en cours. Si le besoin en fonds de roulement augmente (toutes choses étant égales par ailleurs) cela aura un impact négatif sur votre trésorerie. Cela peut signifier que vous avez trop stocké (et donc pas assez vendu), que vos clients sont plus longs à vous payer que l’année précédente, mais aussi que vous payez vos dettes (fournisseurs) plus rapidement.

Il vous faudra donc effectuer le calcul, analyser l’origine de la variation et ensuite prendre, si cela est possible, les mesures adéquates.

  • Pistes d’amélioration de votre besoin en fonds de roulement

A titre d’exemple on peut envisager d’éviter d’avoir trop de stock dans les entrepôts, réduire le délai de règlements des clients, facturer les clients au plus vite et non une fois par mois, négocier à la hausse les délais de règlements des fournisseurs.

  • Votre besoin en fonds de roulement peut être négatif 

Un besoin en fonds de roulement négatif est positif en termes de trésorerie. Cela peut signifier que vous avez un stock proche de zéro, un en cours client (créances clients non payées) faible et des dettes fournisseurs élevées. Vous payez vos fournisseurs après que vos clients vous aient payés. 

Savoir calculer et comprendre la capacité d’autofinancement

Excédent brut d’exploitation (ou insuffisance brute d’exploitation)
+ Transferts de charges (d’exploitation)
+ Autres produits (d’exploitation)
– Autres charges (d’exploitation)
+ou- Quotes parts de résultat ou opérations faites en commun
+ Produits financiers (a)
– Charges financières (b)
+ Produits exceptionnels (c)
– Charges exceptionnelles (d)
– Participation des salariés aux résultats
– Impots sur les bénéfices
= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT

(a) Sauf reprises sur dépréciations et provisions
(b) Sauf dotations aux amortissements, dépréciations et provisions financiers
(c) Sauf :
– produits des cessions d’immobilisations
– quotes-parts des subventions d’investissement virées au résultat de l’exercice
– reprises sur dépréciations et provisions exceptionnelles
(d) Sauf :
– Valeur comptable des immobilisations cédées
– Dotation aux amortissements, dépréciations et provisions exceptionnels

La capacité d’autofinancement est un indicateur qui est calculé sur la base du résultat net de l’entreprise. Dans le compte de résultat il est comptabilisé des dotations aux amortissements, aux dépréciations, provisions pour risques et charges, mais aussi des reprises sur provisions et dépréciations. Ces écritures sont des « charges calculées » qui ne sont pas des dépenses ou des recettes, mais l’anticipation d’une perte potentielle, d’une perte de valeur ou d’un litige. Lors du calcul de la capacité d’autofinancement (CAF), il en est donc fait abstraction.

De manière très schématique, il s’agit donc de la trésorerie potentielle dégagée par l’entreprise toutes activités confondues (exploitation, financière, exceptionnelle) au cours de l’année passée. Il s’agit donc d’un indicateur important et qui sera regardé de très près par votre banquier si vous souhaitez effectuer des investissements.

La capacité d’autofinancement a pour objectif de vous permettre de connaître votre capacité à investir « seul », à souscrire des emprunts auprès de votre banquier (et donc votre capacité à rembourser les échéances d’emprunts à venir) et la capacité à rémunérer les actionnaires. Cette capacité d’autofinancement devra être calculée tous les ans et mise en comparaison avec les trois dernières années, afin de connaître son évolution.

Toutefois il est important de mettre en relation la capacité d’autofinancement (CAF), avec l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui lui est calculé au niveau des soldes intermédiaires de gestion. L’excédent brut d’exploitation se calcule au niveau du résultat d’exploitation et permet d’identifier la trésorerie potentielle dégagée par l’exploitation.

Ainsi si vous avez une capacité d’autofinancement de 100 000 euros et un excédent brut d’exploitation de 80 000 euros, la situation parait saine car le principal contributeur de la CAF est l’exploitation, par contre si la capacité d’autofinancement est de 100 000 euros et l’excédent brut d’exploitation de 1 000 euros, dans ce cas la situation est moins saine car l’EBE ne contribue qu’à hauteur de 1 000 euros dans la CAF.

Déterminer et comprendre les soldes intermédiaires de gestion :

Voir règlement n°2005-09 du CRC

Les soldes intermédiaires de gestion permettent de décomposer le résultat de l’entreprise, afin de lui donner plus de sens et avoir une vision plus économique et moins comptable.

Si vous avez une activité de négoce, la marge commerciale sera un indicateur majeur et donc très pertinent, car il vous permettra de comparer le coût des marchandises vendues avec le prix de vente. Bien évidemment il faudra la comparer avec les années passées et aussi à celle des concurrents.

Si vous avez une activité industrielle, la valeur ajoutée sera un calcul qui vous sera très utile afin de connaître la valeur que vous avez ajoutés aux achats que vous avez effectués à l’extérieur (matières premières, marchandises frais généraux). Cette valeur ajoutée permettra de rémunérer le principal contributeur à la valeur ajoutée, qui est le travail et donc les salariés. Si la valeur ajoutée produite est inférieure aux coûts salariaux, cela signifiera que la richesse créée ne peut pas rémunérer les salariés. Cela sera donc un indicateur à suivre de très près dans les sociétés industrielles où, bien souvent, la masse salariale est importante.

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